Respect de l'environnement

Pêcherie de langouste de Saint-Paul et Amsterdam : une certification pour la SAPMER

  • Publié le 2 juin 2020 à 10:02
  • Actualisé le 2 juin 2020 à 10:04

La pêche à la langouste dans les TAAF exploitée depuis 1948 par la SAPMER est aujourd'hui certifiée. Le crustacé est toujours pêché au casier selon une méthode ancestrale ayant un impact très limité sur l'environnement. Aujourd'hui, plus de 70 ans d'expérience de pêche durable viennent d'être récompensés par la certification Marine Stewardship Council (MSC). Nous publions ici le communiqué de la SAPMER. (Photos : SAPMER)

Le Marine Stewardship Council (MSC), ONG internationale à but non lucratif, engagée contre la surpêche, la pêche illégale et qui œuvre en faveur de la préservation des environnements marins a publié le 14 mai 2020 l’annonce de la certification de la pêcherie de langouste de Saint-Paul et Amsterdam, dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). La pêcherie et ses acteurs, portés par l’armement réunionnais SAPMER sont ainsi récompensés pour les décennies d’étude et de recherche en collaboration avec les scientifiques du Museum National d’Histoire Naturelle (MNHN). C’est également une reconnaissance pour l’administration des TAAF dans la mise en œuvre d’une pêche respectueuse de cette ressource fragile.

La Jasus Paulensis, plus connue sous le nom de langouste de St Paul, est depuis la toute première campagne de pêche et encore aujourd’hui, pêchée au casier, méthode artisanale reconnue pour son faible impact sur l’environnement marin.  Six jours de mers sont nécessaires pour que le langoustier, l’Austral, véritable base logistique de la pêcherie se rende sur la zone de pêche située à 3000 km au sud des cotes réunionnaises. Il est équipé de petites embarcations, caseyeurs et doris, patronnées par les marins aguerris au large des iles Saint-Paul et Amsterdam. L’équipage est composé de 54 hommes, le plus souvent réunionnais et qui se sont transmis ce savoir-faire si particulier de génération en génération.

Des quotas de capture sont fixés annuellement dès 1955 par les TAAF, les casiers sont dimensionnés pour épargner les juvéniles, la saison de pêche est limitée aux cinq mois de l’été́ austral, en dehors de la période de ponte. En 1957-1958, il est même décidé́ de ne pas ouvrir la pêche, afin de favoriser la reconstitution de la ressource. Un contrôleur des pêches ainsi qu’un agent de la réserve naturelles s’assurent de l’application d’un cahier des charges très stricte et récoltent quotidiennement les précieuses données de ce territoire lointain. C’est ainsi entre 350 et 400 tonnes de langoustes qui sont péchées chaque année au large des Iles Saint-Paul et Amsterdam.

La certification de cette pêcherie qui récompense aujourd’hui ce travail est le fruit d’une collaboration étroite entre l’administration des TAAF, la pêcherie et le Musée National d’Histoire Naturelle (MNHN).

Elle fait suite à un processus d’évaluation scientifique d’environ 10 mois, au cours duquel l’organisme de certification indépendant accrédité, Control Union (CU) et des experts scientifiques, ont évalué la durabilité de la pêcherie selon les trois principes fondamentaux du MSC.

- La pérennité des stocks de langoustes est prouvée : l'avis scientifique sur le stock de langoustes est fourni par le Musée National d’Histoire Naturelle (MNHN) et montre que les populations de langouste autour de Kerguelen et Crozet sont en bon état
- L’impact de la pêche utilisé est minime sur l’écosystème marin : aucune capture accessoire n’est engendrée et les casiers ont un impact négligeable sur les habitats marins
- La gestion en place est efficace : l’Austral II est le seul navire autorisé à pêcher, et la saison de pêche s’étale du 1er Décembre au 30 Avril seulement. Le quota est fixé par l’administration des TAAF, en se basant sur les avis scientifiques du MNHN et des observateurs sont embarqués sur toutes les marées.

Les équipes de la SAPMER se réjouissent de cette reconnaissance des bonnes pratiques mises en œuvre par les équipages de l’Austral génération après génération avec le soutien des équipes à terre.

" L’obtention de cette certification c’est la valorisation d’un travail collectif et historique. Les équipes de la SAPMER, navigants comme terriens, œuvrent collectivement depuis 70 ans au respect de la biodiversité riche dans laquelle j’ai la chance de travailler. Être capitaine de l’Austral c’est allier une pêche qui a su conserver tout son savoir-faire traditionnel dans un environnement singulier et préservé. Une chance qui, je le souhaite sincèrement, sera transmise aux générations futures ", se félicite Yannis Gavaudan, Capitaine du navire Austral.

La certification MSC est sujette à une surveillance continue de la durabilité de cette pêcherie et de ses progrès constants : la certification est accordée pour une période de 5 ans au cours de laquelle des audits annuels sont conduits par l’organisme de certification.

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