"Les oubliés de Paris dans les négociations européennes"

Budget du POSEI : les éleveurs réunionnais tirent la sonnette d'alarme

  • Publié le 28 avril 2021 à 12:08
  • Actualisé le 28 avril 2021 à 12:16

Les représentants des éleveurs de La Réunion ont tenu ce mercredi 28 avril 2021 une conférence de presse à l'Entre-Deux pour exprimer leur colère "quant à l'absence de considération du gouvernement dans les enjeux européens auxquels ils sont confrontés". Ils réagissent au maintien du budget du POSEI : "notre modèle qui a su faire ses preuves, notamment très récemment lors de la pandémie, est aujourd'hui menacé si Paris ne soutient pas aussi nos demandes réunionnaises spécifiques auprès de Bruxelles, à savoir l'augmentation du plafond du RSA (Régime Spécifique d'Approvisionnement) et la validation du cadre règlementaire permettant la mise en place des CIE (Cotisations Interprofessionnelles Etendues)". Nous publions ci-dessous le communiqué des éleveurs. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

"En effet, il s’agit :

1. D’obtenir le relèvement du plafond du RSA, dans la continuité du maintien du budget du POSEI. En compensant le cout du fret, le RSA permet de faire baisser le prix de l’aliment pour animaux. Ne pas aligner le plafond du RSA sur la consommation locale d’aliments pour animaux, c’est au final renchérir considérablement les coûts de production de la viande péi (70% du coût de production d’un poulet par exemple provient du prix de l’aliment). Des aides POSEI maintenues avec un prix de l’aliment qui n’est plus suffisamment soutenu, c’est une incohérence absolue.

2. De pérenniser le modèle de production animale réunionnais, très performant car il repose sur une logique de filières organisées, auxquelles participent les producteurs d’aliments, les éleveurs, les transformateurs, les importateurs et les distributeurs. Son fonctionnement et les actions mises en œuvre pour la production sont permises par des cotisations volontaires de chaque maillon, importateurs compris. Aujourd’hui, il est primordial pour la pérennité de la structure de les rendre obligatoires au travers de Cotisations Interprofessionnelles Etendues (CIE), et ainsi de garantir une équité pour chaque membre interprofessionnel.

Ces deux demandes sont vitales pour nous, agriculteurs et éleveurs de La Réunion. Elles ont un but unique : renforcer la sécurité alimentaire de notre île, préserver notre identité. Nous sommes inquiets, nous nous sentons oubliés par la France dans les négociations européennes de la PAC. Le POSEI nous permet de reconnaitre et de répondre à nos spécificités. Tous nos parlementaires, accompagnés des Présidents du Département et de la Région ont écrit de manière unanime au Président de La République ce matin en ce sens, nous les en remercions vivement, et il revient maintenant à la France et plus particulièrement au Président de la République de défendre les intérêts des RUP à Bruxelles, où, nous Réunionnais, pesons si peu. Nous demandons donc à Paris de nous aider à maintenir notre agriculture, notre autonomie alimentaire et nous accompagner dans notre développement. Sans ça, nos productions mais surtout nos producteurs seront menacés.

Notre modèle agricole est solide, performant, et c’est la raison pour laquelle notre demande génère un consensus fort au sein des parlementaires et élus locaux . Le monde agricole réunionnais a besoin que les autorités françaises nous confirment leur confiance. Le Parlement Européen soutient notre demande, notre Président de la République le doit aussi !

Monsieur le Président, ne nous oubliez pas.

Signé : les éleveurs de Avi-Pôle Réunion, de la Coopérative des Fermiers du Sud (CFS), de la Coopérative des Producteurs de Lapins de La Réunion (CPLR), de la Coopérative des Producteurs de Porcs de La Réunion (CPPR), de la SICALAIT, de la SICA REVIA, avec le soutien la Fédération Réunionnaise des Coopératives Agricoles (FRCA)"

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1 Commentaires
Mimite
Mimite
2 ans

Continuer milite pour un système que les pas bon et qui montre déjà ses limites... Continue à zot... "Au nom du profit, la qualité des produits alimentaires se dégrade, au détriment de notre santé. Un exemple parmi d'autres : la transformation génétique du blé, l'usage abusif d'engrais et de pesticides."À méditer :https://youtu.be/wmIjuZFkzK0Rico