Les syndicats espèrent "éviter la catastrophe"

Rentrée scolaire : un protocole sanitaire complexe, le Covid toujours bien présent

  • Publié le 24 janvier 2022 à 03:00
  • Actualisé le 24 janvier 2022 à 06:11

Après un mois de vacances, c'est la rentrée pour des milliers d'enfants réunionnais ce lundi 24 janvier 2022. Alors que le nombre de cas de Covid-19 continue toujours d'augmenter, le rectorat a fait le choix de maintenir cette rentrée, et ce malgré les réticences des personnels éducatifs envers le protocole sanitaire. Aucune adaptation n'a en effet été apportée à ce dernier, malgré la situation sanitaire, et les syndicats s'inquiètent désormais du manque de moyens humains pour faire face à l'absentéisme que pourrait causer le Covid-19, à l'instar de l'Hexagone où la fermeture de classes bat des records. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

"Tous les personnels sont inquiets, on sent bien qu’il va y avoir de très nombreuses absences, du côté des élèves comme du personnel" s’inquiète Guillaume Aribaud, secrétaire départemental de la FSU. " Nous sommes totalement pour garder les écoles ouvertes, encore faudrait-il que l’Etat nous donne les moyens de le faire correctement " raille-t-il.

Car si un personnel administratif en plus par circonscription a été engagé dans le 1erdegrés, soit 22 au total, les syndicats doutent que cela soit suffisant. " La rectrice nous a promis de recruter d des assistants d’éducation et quelques contractuels enseignants, mais elle n’a pas été en mesure de nous préciser combien de recrutement exactement seront effectués " s’agace la FSU.

- Un protocole compliqué -

Le protocole sanitaire décidé risque par ailleurs de créer des classes quasi-vides, comme cela a été observé en Métropole. Pour l’heure, ce dernier prévoit que les élèves du primaire soient maintenus à domicile pendant 7 jours en cas de contamination. Cette durée est ramenée à 5 jours si le test antigénique ou PCR réalisé le 5e jour est négatif et en l’absence de symptômes depuis 48 heures.

Dès l’apparition d’un cas positif au sein d’une classe, les élèves cas contact doivent un auto-test : si celui-ci est négatif, l’élève reste en classe. Ses parents devront fournir une attestation sur l’honneur déclarant que le résultat est négatif

En collège et lycée, un élève positif sera maintenu à domicile pendant 7 jours s’il a un schéma vaccinal complet ou pendant 10 jours s’il n’est pas vacciné ou avec une vaccination incomplète.

Dès l’apparition d’un cas positif au sein d’une classe, les élèves cas contact devront réaliser un auto-test dès que possible. La règle qui s’applique alors est fonction du statut vaccinal de l’élève. Le collégien ou lycéen cas contact ayant un schéma vaccinal complet reste en classe si son test est négatif. Il doit réaliser un auto-test à J+2 et à J+4. Le collégien ou lycéen non vacciné ou avec une vaccination incomplète est maintenu à domicile pendant 7 jours. Il doit passer un test antigénique ou PCR.

S’ajoutent à cela les personnels positifs ou cas contact, que ce soient les professeurs ou le personnel administratif.

- Les maires de l’île inquiets -

Les syndicats ne sont pas les seuls à s’inquiéter : du côté des maires aussi, l’organisation de la rentrée a été laborieuse. Ils ont notamment fait part de leurs inquiétudes " quant à leur faculté à mobiliser suffisamment de personnel pour garantir le bon fonctionnement de l’école, de la restauration scolaire et des accueils périscolaires ". Encore une fois, les moyens humains sont limités et ne permettront pas, dans l’éventualité d’une multiplication des cas, de prendre en charge correctement tous les élèves.

 "L'augmentation du nombre de cas, et par conséquent des cas contacts soumis à isolement, affecte les effectifs communaux et entraîne inévitablement des difficultés d'organisation faisant peser la menace de dysfonctionnements" note en effet l’AMDR, rappelant par ailleurs qu’il revient aux communes de gérer les dépenses en lien avec le protocole sanitaire.

"Les représentants ne se rendent pas compte de la problématique humaine" renchérit Guillaume Aribaud. "Le gouvernement est dans  une logique néo-libéral, où les politiciens ne veulent pas donner des moyens humains parce que cela représente des dépenses en plus. Mais dans ces conditions, nous ne pouvons pas éduquer correctement, nous devons une garderie" martèle-t-il. "Tout ce qu'on espère, c'est d'éviter la catastrophe".

Un appel à la grève nationale a été lancé pour le 27 janvier. L’intersyndicale compte bien y participer. "On ne gagnera rien sans mobilisation" conclut la FSU.

as / www.ipreunion.com / redac@ipreuniàon.com

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