Attention, cette prétendue note du ministère de l'Intérieur est un recyclage d'infox

  • Publié le 28 septembre 2021 à 19:44

Des publications, partagées plus d'un millier de fois sur Facebook et Twitter en 24 heures affirment, captures d'écran à l'appui, que le ministère de l'Intérieur a demandé aux préfets de surveiller particulièrement "les mouvements sociaux susceptibles de manifester contre les prochaines mesures gouvernementales" en particulier contre "la vaccination", qui serait rendue "obligatoire" au 1er novembre, selon le document. Mais la direction censée avoir envoyé cette note dément formellement en être à l'origine et ce texte est un copié-collé presque parfait d'un faux qui circulait déjà il y a un an.

"Édifiant la République ! Non ! La liberté n'est pas menacée... Nous sommes simplement traqués ! Bientôt enfermés ?", écrit notamment le 27 septembre sur Twitter l'avocat Carlos Brusa, de l'association Réaction 19. Son message est rapidement partagé plus d'un millier de fois.

Capture d'écran Twitter, prise le 28 septembre 2021

Le document imite de manière imparfaite la mise en page d'une note de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), rattachée au ministère de l'Intérieur.

Selon lui, la DGSCGC demanderait aux préfets et aux autorités de santé : "d'accorder une attention particulière aux mouvements sociaux susceptibles de manifester contre les prochaines mesures gouvernementales concernant la vaccination", "le conseil de défense ayant statué à la mise en place de la vaccination à trois doses obligatoires au 1er novembre 2021".

La formulation, comme la mise en page (un texte centré sur la page, un logo obsolète du ministère), paraissent étranges pour un document qui émanerait d'un service étatique. Et pour cause, les phrases sont presque identiques à celles contenues dans un faux document qui circulait en novembre 2020, et auquel l'AFP avait déjà consacré un article. Il faisait croire à tort que la DGSCGC avait déjà prévu un "troisième confinement".

Ci-dessous une comparaison des deux textes. A gauche, celui qui circulait l'an dernier, à droite, celui qui est diffusé aujourd'hui. Les formulations sont à peu de choses près identiques, la "vaccination" et les "trois doses" venant remplacer en 2021 le "3e confinement" du texte de 2020.

Déjà à l'époque la Direction générale de la sécurité civile avait indiqué à l'AFP qu'il s'agissait d'un "faux".

Capture d'écran Facebook prise le 28 septembre 2021
Capture d'écran Facebook prise le 28 septembre 2021

 

 

Contactée par l'AFP à propos de ce nouveau document, la DGSCGC persiste et signe : "Ce document n’émane pas de nos services", martèle la communication de la direction. "Aussi bien sur la forme que sur le fond, les éléments dans le document ne sont validés en rien par la direction générale de la sécurité civile", insiste-t-elle.

En 2020, la personne en charge de la chaîne YouTube "G. Milgram", avait publié une vidéo revendiquant la paternité du premier faux document, expliquant qu'il s'agissait d'une "expérience". Elle a cependant sous-entendu sur Twitter ne pas être à l'origine du nouveau document : "bon, quelqu'un a apparemment eu envie de refaire mon "expérience". C'est un copié-collé quasi identique de mon fake de novembre dernier. Et apparemment, rien n'a changé".

A ce jour en France, l'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour le personnel soignant entre en vigueur à partir de mercredi en France, une mesure qui concerne 2,7 millions de personnes mais à laquelle une minorité reste fortement opposée.

En France, l'obligation vaccinale est entrée en vigueur en septembre pour 2,7 millions de professionnels de la santé : personnel des hôpitaux, des maisons de retraite, soignants libéraux, aides à domicile, pompiers, ambulanciers. Un projet de loi pour proroger le pass sanitaire au-delà du 15 novembre doit être présenté le 13 octobre en Conseil des ministres.



AFP France
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