
Près de deux ans après la révélation du salaire de Didier Robert à la tête de la SPL des Musées Régionaux en plein mouvement des gilets jaunes, ce qui a d’ailleurs valu sa démission de ce poste, Didier Robert devait comparaître devant le tribunal correctionnel ce jeudi 19 novembre.
Comme révélé par Imaz Press Réunion, le président de Région a demandé le renvoi de son procès, certainement pour mieux le préparer à l’aune de la condamnation de son collègue Olivier Rivière à 6 mois de prison avec sursis et 3 ans d’inéligibilité pour prise illégale d’intérêts.
De fait l'audience est effectivement reportée au 9 avril 2021, soit après la date théorique des élections régionales, toujours prévues au mois de mars, bien qu'un report en juin 2021 semble être la piste la plus probable. Un véritable coup de poker de la part du président de Région.
- Une demi douzaine de griefs -
Ce procès, annnoncé en exclusivité par notre site dès le 8 septembre, est l’aboutissement d’une enquête préliminaire pour des faits supposés de détournement de fonds publics et de recel de détournement de fonds publics ouverte suite au signalement de la chambre régionale des comptes qui, dans un rapport, épinglait certaines pratiques de la structure. Selon la convocation au tribunal adressée à l’ancien PDG de la SPL il est reproché à ce dernier une demi douzaine de griefs.
Didier Robert est ainsi poursuivi pour des faits supposés de prise illégale d’intérêts, d’abus de biens sociaux et de concussion supposément commis à l'encontre de la SPL Réunion des Musées Régionaux.
Il y a d'abord l'augmentation de salaires supposée injustifiée au profit de sa responsable des finances, et amie, signature d’un avenant au contrat de travail de cette même responsable le 1er janvier 2017, moins d’un mois avant la signature de sa rupture conventionnelle pour un départ effectif le 1er avril 2017
Vient ensuite l'usage "de mauvaise foi, des biens de cette société (la SPL - ndlr) qu'il savait contraire à l'intérêt de celle-ci à des fins personnelles en l'espèce en percevant une rémunération nette de 6.800 euros par mois sans autorisation du Conseil d'administration de la société" et alors que la société traversait une crise économique justifiant plusieurs licenciements".
La convocation porte aussi sur la perception "des jetons de présence d'un montant unitaire de 500 euros et représentant une somme totale de 5.500 euros", et ce, "à des fins personnelles". Il est aussi reproché au président de Région la participation au vote portant "sur la rémunération maximale susceptible de lui être octroyée" et d’avoir "présidé et voté les délibérations du conseil d'administration et de l'assemblée générale de la SPL RMR alors qu'elles portaient sur la fixation de sa rémunération" en juillet et novembre 2018.
Le dernier grief porte sur la non déclaration de ses revenus en 2017 auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
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