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Incidents OM-OL: ça fait désordre à 9 mois de l'Euro

  • Publié le 21 septembre 2015 à 13:21

Les incidents qui ont émaillé le week-end en Ligue 1, et notamment ceux qui ont provoqué une interruption pendant 20 minutes du choc Marseille-Lyon (1-1) dimanche soir, interpellent et inquiètent à neuf mois de l'Euro-2016 en France.


. "Inacceptable"
Le secrétaire d'État aux Sports Thierry Braillard a tiré le signal d'alarme lundi matin. "C'est inacceptable et je pense qu'il va falloir vraiment avoir beaucoup plus de fermeté sur les contrôles", a-t-il lancé sur RTL, à neuf mois de l'Euro-2016 en France, qui sera le premier à 24 équipes au lieu de 16 (10 juin-10 juillet).
Les images de dimanche soir au Vélodrome sont nauséabondes: des projectiles, des bouteilles en plastique vides, mais aussi des bouteilles en verre ont été lancés sur la pelouse notamment autour du meneur lyonnais Mathieu Valbuena, ex-Marseillais, et du gardien de l'OL Anthony Lopes.
Ces débordements ont conduit l'arbitre Ruddy Buquet à arrêter le match peu après l'heure de jeu pendant une vingtaine de minutes. Quelques minutes auparavant, le directeur de jeu avait déjà arrêté le match quelques instants alors que Valbuena (dont un pantin à son effigie avait été pendu en tribunes) devait être protégé par plusieurs personnes pour tirer un corner.
"Où on va ? Imaginons qu'une bouteille ait percuté un joueur ! Rendez-vous compte de la situation dans laquelle on serait aujourd'hui ?", s'est encore indigné M. Braillard.
. Réunion d'urgence à la Ligue
Une réunion d'urgence a été programmée lundi à partir de midi au siège de la Ligue de football professionnel (LFP) autour de son président Frédéric Thiriez. Il y sera question du match OM-OL, qui aurait dû être la vitrine sportive de la L1 ce week-end, mais aussi d'autres matches de championnat qui ont glissé dans la rubrique faits divers.
Samedi, des incidents ont éclaté entre supporteurs et forces de l'ordre à l'issue de Bastia-Nice (1-3), et des supporteurs indépendants du PSG ont créé des troubles dans la ville de Reims en marge de Reims-PSG (1-1).
Concernant Bastia, le préfet de la Haute-Corse avait pourtant une nouvelle fois interdit aux supporteurs de Nice de se rendre au stade de Furiani, en raison des multiples incidents ces dernières années entre les publics des deux clubs.
. Que risque Marseille ?
Le dossier des incidents lors d'OM-OL sera sans doute transmis à la commission de discipline de la LFP qui se réunit tous les jeudis soirs. La jurisprudence sportive dans ce genre de cas englobe des sanctions qui peuvent prendre la forme de match à huis clos voire de suspension de terrain pour le club receveur, soit Marseille. De fortes amendes peuvent d'ores et déjà être budgétées par les dirigeants de l'OM.
Le Conseil national de l'éthique (CNE), qui relève de l'autorité de la Fédération française de football (FFF), pourrait également se saisir des propos du président de Marseille Vincent Labrune, qui a fait un étrange rapprochement entre l'arbitrage défavorable à l'OM selon lui et les débordements: "Il y a un stade formidable, une ambiance formidable. Et il y a eu malheureusement des faits de jeu qui ont conduit à un ou deux dérapages, c'est vrai. On avait un quatuor arbitral remarquable, ils ne l'ont pas fait exprès, mais je constate que factuellement c'est toujours, toujours dans le même sens".
. "Guignol"
L'ambiance délétère dans le stade a été complétée par un règlement de compte devant micros, puisque le président de Lyon Jean-Michel Aulas a sévèrement taclé son homologue marseillais: "Les propos de Vincent Labrune sont irresponsables, pour moi c'est un guignol, et je pense qu'il ne fera pas de vieux os dans le football".
Les deux hommes ont déjà eu plusieurs contentieux dans le passé et Labrune a rallumé la mèche en disant qu'il prendrait "(ses) responsabilités en tant que président", insistant toutefois pour "que tout le monde les prenne à la Fédération, à la direction de l'arbitrage, et à l'Olympique lyonnais également". Cet échange n'a en tout cas pas soigné l'image du foot, bien écornée, dimanche soir.

Par Veronique DUPONT avec Elodie CUZIN à Washington - © 2015 AFP
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