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Hollande aux syndicats: "Nous devons vivre dans une société apaisée", de "dialogue"

  • Publié le 19 octobre 2015 à 10:37

François Hollande a dit lundi attendre des organisations syndicales un "engagement pour le dialogue", juste avant le lancement de la conférence sociale, boycottée par la CGT qui l'a qualifiée de "grand-messe d'experts patronaux".


"Qu'on ne compte pas sur moi pour discréditer le combat syndical", a-t-il déclaré sur RTL.
"Ce que j'attends des organisation syndicales, ce n'est pas de la politesse, c'est de l'engagement pour le dialogue et c'est ça la conférence sociale", a dit le président.
"Nous devons vivre dans une société apaisée. Il y a toujours des conflits, toujours des confrontations, toujours des intérêts qui sont divergents. Comment les surmonte-t-on? Par la violence? Sûrement pas. Par de l'apaisement, donc par le dialogue".
"L'objet même de la conférence sociale, c'est de donner une feuille de route pour l'année qui vient, pour aborder les grandes questions qui sont posées dans le pays, c'est-à-dire l'emploi, de formation et de préparation de l'avenir"
La CGT, premier syndicat français, a créé la surprise en annonçant qu'elle ne viendrait pas. Son secrétaire général Philippe Martinez a fustigé une "grand-messe d'experts patronaux" destinée "uniquement" à servir "la communication" du gouvernement.
Quant au syndicaliste CGT des chantiers naval STX de Saint-Nazaire qui a refusé de lui serrer la main la semaine dernière, François Hollande a dit: "Il ne veut pas me serrer la main, tant pis pour lui. Parce que dans le vie, celui qui manque de respect, c'est celui qui commet la faute, pas celui qui est l'objet de cette indélicatesse".
Solidaires a également refusé de venir à la conférence sociale.
Les syndicats réformistes (CFDT, CFTC, Unsa et CFE-CGC) sont de la partie, de même que Force ouvrière et les organisations patronales (Medef, CGPME, UPA).
François Hollande a également estimé qu'il était possible d'"éviter les licenciements" chez Air France et a demandé à la direction de la compagnie aérienne et aux syndicats qui doivent se réunir jeudi d'être "responsables".
"On peut éviter des licenciements si les pilotes font le nécessaire, si la direction fait des propositions, si le personnel au sol prend conscience de certaines réalités", a-t-il insisté. "Chacun doit faire la part du chemin", a encore souligné le président.
"Je dis, il y a une réunion très importante, et je propose que la direction avec les organisations syndicales fassent les efforts nécessaires pour arriver à la compétitivité, parce que s'il n'y a plus de compagnie, il n'y aura plus d'emploi", a-t-il encore déclaré.
Il a indiqué aussi que les régimes de retraite, général comme complémentaire, étaient pérennisés jusqu'en 2030 et affirmé qu'il "n'y a plus d'inquiétude à avoir par rapport aux retraites après cette réforme".
"Chacun a fait un pas vers l'autre, c'est pour ça qu'il y a eu un accord", a déclaré le président de la République à propos de l'accord sur les régimes de retraites complémentaires signé vendredi entre le patronat et trois syndicats de salariés."Ces régimes, notamment pour l'Arrco (pour tous les salariés, NDLR), étaient en quasi impasse financière d'ici trois ou quatre ans, douze ans pour l'Agirc (pour les cadres, NDLR), il fallait donc une réforme", a insisté François Hollande.
"Ce n'est pas un report de l'âge de la retraite. Ils feront leur choix, c'est une liberté qui leur est accordée", a poursuivi le président, à propos des salariés du privé concernés par ces régimes. Le projet d'accord sur les retraites complémentaires trouvé vendredi repose notamment sur un système de "bonus-malus", mis en place à partir de 2019, et incitant les salariés à travailler plus longtemps.
François Hollande a exprimé ses réserves sur les référendums d'entreprise, estimant sur RTL que "ça ne peut pas être une méthode qui puisse être répétée autant que certains le voudraient". Interrogé sur le cas du constructeur automobile Smart, où un référendum a été organisé sur le projet de la direction d'un retour aux 39 heures, payées 37, le chef de l'Etat a souligné que s'il y avait "un referendum dans le pays, chacun fait campagne et s'exprime librement".


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