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Transports et hôtellerie: Uber et Airbnb disent avoir rénové de vieilles idées

  • Publié le 17 février 2016 à 10:10

Les startups de "l'économie du partage", censées révolutionner le secteur des transports ou de l'hôtellerie, reposent sur des concepts anciens auxquels a été donnée une nouvelle vie, ont estimé mardi deux de leurs représentants très en vue, Uber et Airbnb.


"Nous n'avons rien inventé de nouveau", a estimé Joe Gebbia, co-fondateur de la plateforme de réservation d'hébergement chez les particuliers Airbnb, lors de la conférence TED à Vancouver. "L'hospitalité existe depuis toujours."
Dans une intervention séparée à la même conférence, le patron-fondateur d'Uber, Travis Kalanick, a pour sa part dressé un parallèle entre son service de réservation mobile de voiture avec chauffeur et le "Jitney", un système de covoiturage lancé en 1914 en Californie qui avait connu un essor rapide avant de mourir étouffé sous le poids des réglementations.
Le nom "Jitney" vient du mot d'argot désignant la pièce américaine de 5 cents, soit le prix proposé par l'inventeur du système pour emmener où ils le voulaient les gens qui faisaient la queue pour un trolley à Los Angeles.
En l'espace d'un an, l'idée s'était répandue à d'autres villes américaine, au grand dam des puissants opérateurs de trolley, a raconté Travis Kalanick, dressant un parallèle avec les plaintes actuelles des compagnies de taxis contre Uber.
Selon lui, à force de lobbying, les opérateurs de trolley avaient obtenu que le "Jitney" soit soumis à toute une série de règles, comme l'obligation d'avoir deux conducteurs par voiture, de longs horaires imposés, ou même un éclairage des sièges arrières pour décourager la tendance "pernicieuse" des couples à s'y serrer de trop près.
"Il s'avère qu'il y avait un Uber bien avant Uber", a résume Travis Kalanick. "S'il avait survécu, l'avenir des transports serait probablement déjà là".
Il a estimé par ailleurs que les voitures autonomes sans chauffeur pourraient un jour devenir une partie de l'équation pour les services de covoiturage, mais peut-être pas avant une ou deux décennies.
"Cela va être une longue transition, et (les voitures sans chauffeur) fonctionneront bien dans certains endroits et pas dans d'autres", a-t-il indiqué. Mais "c'est un monde qui existera, et pour de bonnes raisons", a-t-il poursuivi, citant Apple, Google, Tesla et de grands constructeurs automobiles parmi les entreprises qui travaillent aujourd'hui sur des voitures autonomes.
- Danger de l'étranger -
Joe Gebbia, le co-fondateur d'Airbnb, a raconté pour sa part comment, tout frais diplômé de l'université, il avait accepté d'héberger chez lui pour la nuit un étranger d'apparence sympathique qui venait de lui acheter quelque chose à un vide-grenier; pour ensuite se réveiller au milieu de la nuit afin de fermer la porte de sa chambre à clé.
"On nous a appris depuis l'enfance qu'étranger égale danger", a-t-il relevé, estimant que cela représente l'un des défis qu'Airbnb doit surmonter, notamment grâce aux profils et commentaires qui construisent la réputation de ses utilisateurs.
"Les choses se passent plutôt bien", a-t-il assuré. Il reconnaît des incidents, comme des fêtes non autorisées laissant des maisons ravagées ou des clients restés dehors sous la pluie. "Heureusement, sur les 123 millions de nuitées que nous avons enregistrées, moins d'une fraction de 1% a été problématique. Quand la confiance fonctionne bien, ça peut être absolument magique", a-t-il indiqué.

Par Françoise CHAPTAL - © 2016 AFP
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