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Fashion Week parisienne: des motardes sur les podiums

  • Publié le 4 mars 2016 à 09:51

Du cuir et des bottines: un esprit biker et Far West a régné jeudi sur les podiums des défilés au troisième jour de la Fashion week parisienne.


Chez Chloé, dans la collection à l'esprit toujours bohème de la directrice artistique Clare Waight Keller, beaucoup de robes à volants vaporeuses, de chemisiers transparents de mousseline. Mais cette légèreté est contrebalancée par de gros pulls zippés, des pantalons courts en cuir à coutures apparentes et fermetures éclair, une combinaison de motarde.
La créatrice britannique s'est inspirée de la journaliste et écrivain Anne-France Dautheville ("Et j'ai suivi le vent"), qui a parcouru le monde à moto dans les années 1970.
Le podium est pour l'occasion transformé en piste en terre, invitant au voyage. Des femmes portant de grands ponchos indiens et capes enveloppantes ou des tuniques hippies aux manches démesurées le foulent de leurs bottines plates à bride.
- Les attaches de Paco Rabanne -
Une tendance biker, déjà vue chez Anthony Vaccarello mardi, qui apparaît aussi chez Paco Rabanne, avec des flammes sur les épaules d'un blouson bomber satiné, ou sur un débardeur.
Dans cette collection du directeur artistique Julien Dossena, dont quatre modèles sont disponibles à la vente dès à présent, les attaches structurent la silhouette: des petits hauts asymétriques en cuir se ferment à l'arrière par des lanières, sur un dos nu. Un autre a des airs de gilet pare-balles. Les ceintures sont omniprésentes, des zips ferment des jupes. Des soutiens-gorges noirs pointus apparaissent sous des hauts sans manches transparents.
Zips, ceintures et bretelles sportwear ponctuent également la collection de Carven. Les jupes sont courtes, la taille haute, portées avec des bottines à lacets. De gros gilets à col de fourrure se portent au-dessus de blousons courts. Alternative: s'enrouler dans un châle frangé. Le pantalon arrive bien au-dessus de la cheville, le col roulé ou cheminée est de rigueur. Côté couleurs, le parme fait une percée remarquée.
Place aux cow-girls chez Manish Arora, qui a fait défiler parmi ses mannequins la créatrice Chantal Thomass, l'artiste Sophie Calle, la photographe Ellen von Unwerth, dans une collection colorée baptisée "Hell's Belles".
"Le thème était le folklore américain, mais aussi un peu d'inspiration africaine. Je voulais recourir à des vrais personnages, des vrais gens, des amis", a expliqué le créateur indien à l'issue du show.
Les robes, surchargées de motifs africains, indiens, de pompons, de plumes et de volants, se portent avec des santiags. "J'ai décidé de faire une collection folle", a commenté Manish Arora.
- Les cocons de Rick Owens -
L'hiver prochain sera rude selon Rick Owens, qui a présenté son défilé dans un décor de parking en béton dans un sous-sol du Palais de Tokyo.
Pour faire face à cet environnement hostile, le créateur américain a prévu des effets de drapé enveloppants avec une surabondance de matières, pour une collection où le mohair est roi, au côté de la doudoune.La coiffure évoque une barbe à papa ou un cocon de soie dans lequel disparaît entièrement le visage.
Ecru, gris perle, chocolat dominent la palette, avec quelques modèles vert d'eau. Des cuissardes aux semelles anguleuses, d'inspiration japonaise, complètent les silhouettes de cet hiver aux accents post-apocalyptiques.
- Lanvin sans Elbaz -
La collection de Lanvin, la première depuis le départ fin octobre d'Alber Elbaz après 14 ans à la direction artistique de la maison, a été réalisée par le studio de création.
Avec ses silhouettes évoquant les années 1980, ses nombreux volants et dentelles, le défilé a été accueilli fraîchement par la critique.
- Vetements à l'église -
Très en vogue, la marque Vetements a présenté sa collection à la cathédrale américaine de Paris, sous les yeux du rappeur Kanye West.
Demna Gvasalia, à la tête de la création du label, également directeur artistique de Balenciaga, n'a toutefois pas fait défiler des enfants de choeur dans cette collection unisexe. Un sweat affiche l'inscription "sexual fantasies", un autre une insulte crue, un troisième un motif tête de mort inspiré de la scène rock metal.
Pas de demi-mesure dans ce vestiaire, où la carrure des épaules est exagérée, les sweats à capuche démesurés, les cuissardes interminables.

Par Thomas URBAIN - © 2016 AFP
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