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Gaza: Israël mène de nouvelles frappes aériennes contre le Hamas

  • Publié le 5 mai 2016 à 09:34

L'armée israélienne a indiqué avoir mené dans la nuit de mercredi à jeudi de nouvelles frappes aériennes contre des positions du Hamas islamiste qui dirige la bande de Gaza, territoire palestinien en proie à un accès de tensions mettant à l'épreuve un fragile cessez-le-feu.


"Ripostant aux attaques en cours contre les forces israéliennes, un appareil de l'armée de l'air israélienne a frappé dans la nuit quatre sites terroristes du Hamas dans le nord de la bande de Gaza", a dit l'armée israélienne dans un communiqué.
On ignore si ces raids ont fait des victimes.
L'armée israélienne avait déjà indiqué avoir conduit des frappes aériennes mercredi sur cinq positions du Hamas dans le sud de Gaza après un accès de fièvre subit aux frontières du territoire qui a connu trois guerres entre Israël et les groupes armés palestiniens entre 2008 et 2014.
Depuis mercredi, des soldats israéliens opérant le long de la barrière de sécurité israélienne qui enferme hermétiquement le territoire ont été visés par des tirs répétés de mortier et de roquettes, a rapporté l'armée israélienne. Des soldats ont encore été visés par des tirs de mortier dans la nuit, a-t-elle dit.
Les tout premiers incidents ont commencé mardi par des tirs contre un groupe de soldats israéliens. Ils se sont notablement intensifiés mercredi. La riposte israélienne a commencé par des tirs de char, avant les raids aériens.
Le secteur israélien autour de Nahal Oz a été déclaré "zone militaire fermée", une apparente première depuis la guerre de 2014.
Ces incidents sont parmi les plus sérieux depuis août 2014 et le cessez-le-feu tendu observé par Israël et les groupes armés palestiniens.
- Israël accuse directement le Hamas -
Israéliens et Palestiniens se sont livré en juillet-août 2014 la plus longue et la plus dévastatrice des trois guerres dans la bande de Gaza depuis 2008. Elle a provoqué la mort de 2.251 personnes, majoritairement des civils, côté palestinien, selon l?ONU, et 73, dont 67 soldats, côté israélien.
Ce cessez-le-feu était sporadiquement remis en cause par des tirs de roquettes de Gaza vers Israël. Ils étaient généralement attribués à des groupes armés contestant l'autorité du Hamas qui, lui, trouverait pour le moment un intérêt à maintenir la trêve.
Israël répondait à ces tirs en frappant des positions du Hamas, qu'il dit tenir pour responsable de la sécurité sur le territoire qu'il contrôle depuis 2007.
Cette fois cependant, l'armée israélienne accuse directement le Hamas. Au cours des derniers jours, "le Hamas a procédé à des tirs répétés de mortier et de roquettes contre les forces israéliennes" opérant le long de la barrière de sécurité, a-t-elle dit.
Du côté militaire israélien, on estime que le Hamas prendrait mal un surcroît d'activités israéliennes le long de la frontière, notamment à la recherche de tunnels qui pourraient servir à mener des attaques sur le sol israélien, en particulier contre les communautés civiles israéliennes riveraines.
"L'armée israélienne ne tolère et ne tolèrera rien qui menace la vie des habitants du sud d'Israël et est déterminée à continuer de déjouer toute tentative en ce sens", a dit l'armée.
Les activités israéliennes ont un caractère "défensif", a-t-elle cependant ajouté, dans une apparente manifestation de sa volonté d'éviter l'escalade.
Jusqu'alors aucune victime n'a été rapportée dans les échanges de tirs.
Les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, dénoncent, elles, "des incursions" israéliennes, "violation flagrante de la trêve conclue en 2014": les soldats israéliens opérant le long de barrière de sécurité n'hésiteraient pas à la passer et à entrer dans la bande de Gaza.
Les brigades Qassam ont prévenu mercredi soir dans un communiqué qu'elles ne "permettront pas que se poursuive l'offensive sioniste sur la bande de Gaza".
L'envoyé spécial de l'ONU au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, s'est dit "inquiet", appelant toutes les parties "au maximum de retenue pour éviter tout risque d'escalade".

Par Rémy ZAKA - © 2016 AFP
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