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JO-2016: L'union sacrée vole en éclats à une semaine des Jeux

  • Publié le 29 juillet 2016 à 21:18

A une semaine des JO-2016, l'union sacrée entre ses organisateurs a volé en éclats: le maire de Rio a accusé le comité d'organisation, Rio2016, de "problème gravissime de gestion" du Village olympique, tandis que le flou persiste sur le nombre de sportifs Russes repêchés.


"Ca a été une faille inacceptable, c'est dommage, parce que c'était le coup d'envoi des JO", a lancé Eduardo Paes dans une interview au vitriol publiée vendredi dans le quotidien O Estado de S. Paulo.
"Le Village olympique était prêt et, durant les trois mois où il est passé sous le contrôle du comité organisateur (Rio2016), il y a eu un problème gravissime de gestion. Pendant ces trois mois, on a pénétré dans les appartements et des choses ont été volées", a-t-il accusé.
"Les portes restaient à moitié ouvertes, il y a eu un manque d'attention du comité organisateur, objectivement", a-t-il poursuivi. A la remise du lotissement à Rio2016, "il ne manquait pas une cuvette de toilettes, pas une lampe. Tout cela a malheureusement été volé au long de ces trois mois".
Selon plusieurs médias brésiliens, les déprédations dans le Village, qui avaient entraîné le départ fracassant de la délégation australienne, auraient été causées par des ouvriers mécontents des retards de leurs paiements salariaux.
Lors de son inauguration dominicale, le Village présentait des avanies dans la moitié de ses 31 immeubles (de la fuite d'eau aux toilettes bouchées par des blocs de béton), désormais toutes résorbées après le recours en urgence de quelque 630 plombiers, selon Rio2016.
Sollicité par l'AFP en début de matinée, le comité d'organisation présidé par Carlos Nuzman n'avait pas répondu en début d'après-midi.
Sur le plan sécuritaire, Pékin a alerté sur le fait que les Chinois (membres de la délégation olympique, journalistes et touristes) avaient été victimes de "vols fréquents et parfois à main armée".
- Pas encore d'appels au TAS -
Pendant ce temps-là, les délégations continuaient d'affluer vendredi, notamment certains des réfugiés qui composeront une équipe inédite.
Celle des Russes a rejoint jeudi soir un premier petit groupe arrivé dès le week-end dernier. Le cas russe, englué dans un scandale de dopage, reste le principal point d'interrogation sportif de l'avant-JO.
Pour des raisons de procédure parfois. Ainsi, Yuliya Efimova avait annoncé avoir fait appel de sa suspension devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Mais ce dernier a indiqué vendredi matin à l'AFP que cette nageuse, ni aucun autre sportif russe exclu, n'avait pour l'heure déposé le moindre appel.
"Plus l'appel est déposé tôt, plus vite l'athlète sera fixé sur son sort. Le TAS à Rio peut traiter l'appel en 24 heures si nécessaire", a confié le secrétaire général du TAS, Matthieu Reeb.
Initialement prévue à 387 personnes par le Comité olympique russe (ROC) la semaine dernière, la délégation russe qui devrait défiler dans le stade Maracana le 5 août s'est depuis réduite à "273 dans 30 disciplines", a affirmé jeudi le ministre russe des Sports, Vitali Moutko.
Vendredi matin, dans un dernier décompte, celui-ci a cité le nombre de 272, en assurant que "la décision finale serait prise demain samedi".
Selon le dernier recensement de l'AFP vendredi en fin de matinée, 111 sportifs russes seulement sont d'ores et déjà identifiés comme officiellement exclus des Jeux de Rio. Soit près d'un tiers de la délégation russe initialement envisagée.
- Quid des gym et boxe russes ? -
Les trois derniers sportifs russes identifiés comme ne pouvant pas participer aux Jeux l'ont été jeudi: il s'agit de trois cyclistes dopés par le passé, Olga Zabelinskaya, Ilnur Zakarin, vainqueur d'une étape du Tour de France cet été, et Sergey Shilov.
Trois autres, des cyclistes dont l'identité n'a pas été dévoilée par l'Union cycliste internationale (UCI), devraient l'être incessamment sous peu. Ils sont mentionnés dans le rapport McLaren du 18 juillet qui a détaillé le système de dopage d'Etat russe.
Dimanche, le CIO avait chargé les fédérations internationales de statuer sur l'éligibilité des sportifs russes en vertu de trois critères: ne pas avoir été sanctionné pour dopage par le passé, ne pas être mentionné dans le rapport McLaren et pouvoir présenter des tests antidopage négatifs et crédibles, c'est-à-dire effectués hors de Russie.
Si certaines fédérations ont appliqué ces critères à la lettre, comme l'athlétisme (67 sur 68 exclus par l'IAAF) ou l'aviron (22 sur 28 virés par la Fina), d'autres ont été moins coopératives. Et certaines n'avaient toujours pas répondu vendredi, comme la gymnastique ou la boxe, deux sports où la Russie est particulièrement puissante.

Par Brigitte HAGEMANN - © 2016 AFP
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