JO-2016

Sous les yeux d'un Lavillenie en larmes, les podiums bleus tombent

  • Publié le 17 août 2016 à 05:33

Renaud Lavillenie hué par le public et en larmes sur le podium: l'image restera comme une des plus fortes de ces Jeux de Rio, alors que l'équipe de France, comme son "Napoléon" de la perche, collectionne les podiums (28) mais peine à trouver de l'or.

Le "Clermontois volant" paie sans doute ses déclarations maladroites de lundi soir, quand il avait comparé les sifflets le visant, lors de ses derniers essais face au Brésilien Thiago Braz, à ceux qui avaient atteint le sprinter noir américain Jesse Owens, lors des JO 1936 de l'Allemagne nazie.

Mais l'homme a été touché, profondément, quand ces sifflets ont repris, mardi soir, à l'heure de venir collecter sa médaille. "C'est ignoble, un manque total de fair-play comme ça, et je tiens à préciser que le Brésilien (NDLR: Braz, le champion olympique) n'y est pour rien", a regretté, quelques minutes plus tard, l'Auvergnat d'adoption au micro de France télévision.

"Mais je ne veux pas rester là dessus", a ajouté Lavillenie, qui a été consolé après l'incident par Sebastian Coe, le patron de l'athlétisme mondial, de Serguei Bubka, le tsar de la perche ukrainien, et de Thomas Bach, le patron du Comité international olympique. En promettant une revanche.

- 110 m haies: 40 ans après ? -

Comme Lavillenie, l'équipe de France a encore raté l'or mardi, malgré quatre nouveaux podiums, avec en prime une incroyable qualification des filles du hand pour les demi-finales, après une remontée improbable contre l'Espagne, vice-championne d'Europe en titre, et une victoire 27-26 en prolongation.
L'argent de Mélina Robert-Michon au lancer du disque, le bronze de Marc-Antoine Olivier, à l'arrivée de l'épreuve de natation du 10 km en eau libre, face à la plage de Copacabana, ou les deux nouvelles médailles des boxeurs, avec l'argent de Sofiane Oumiha et le bronze de Mathieu Bauderlique. Des médailles donc, mais pas de 8e titre depuis les épéistes dimanche.

A moins que cela vienne en fin de soirée ce mardi, avec les spécialistes du 110 m haies Dimitri Bascou et Pascal Martinot-Lagarde, facilement passés en finale ? Un titre bleu sur cette distance serait une première depuis 40 ans et l'or de Guy Drut à Montréal.
Moins de 48 heures après son troisième titre olympique d'affilée sur 100 m, "l'éclair" jamaïcain s'est lui lancé dans la journée à la conquête du triple-triple, trois victoires sur trois JO consécutifs sur 100, 200 et au relais 4x100 m. Et il a réglé sa course en 20 sec 29, sourire aux lèvres, sans forcer.
Hasard de la programmation, Bolt, présenté comme le "sauveur" de l'athlétisme, gangréné par les affaires et le dopage, est revenu en scène le jour où est entrée en scène la sauteuse en longueur Darya Klishina.

- Encore le dopage russe -

D'abord exclue, comme tous les athlètes russes, puis repêchée et à nouveau exclue par la Fédération internationale (IAAF), elle a été réintégrée sur injonction du Tribunal arbitral du sport (TAS) dans la nuit de dimanche à lundi.
Elle sera donc bien l'unique Russe présente dans les épreuves d'athlétisme, les 67 autres, dont la tsarine de la perche Yelena Isinbayeva, ayant été balayés par le scandale du dopage d'Etat russe révélé par l'Agence mondiale antidopage.
En attendant une hypothétique victoire de Klishina en finale de la longueur, mercredi soir, le dopage russe a encore fait parler de lui par ses errements passés.

Dans un communiqué, le Comité international olympique (CIO) a en effet annoncé le retrait à la Russie de sa médaille d'or en athlétisme des Jeux de... Pékin, sur le relais 4 x 100 m féminin. La faute à une des quatre relayeuses, révélée posititive après une nouvelle réanalyse de son échantillon de l'époque.
La chasse aux dopés prend du temps, mais elle attrape parfois des gros poissons dans son filet. De quoi faire trembler certains des vainqueurs de Rio, qui pourraient donc tomber d'ici huit ans, juste avant les JO 2024 de Los Angeles, Rome, Budapest ou... Paris.

- © 2016 AFP

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