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Ile-de-France: campagne contre les fraudeurs des transports en commun

  • Publié le 20 septembre 2016 à 14:36

Un jeune homme porte sur son épaule une créature démoniaque qui l'incite à la fraude, un encart prévient "la fraude répétée, c'est maintenant jusqu'à 6 mois de prison et 7.

500 euros" : la nouvelle campagne d'affichage des transports en commun franciliens lancée mardi met en avant le durcissement des sanctions.
La fraude dans les transports d'Ile-de-France est évaluée par la Cour des Comptes à 366 millions par an.
La campagne, réalisée par l'agence Havas Paris, est lancée en commun pour la première fois par la Région Ile-de-France, la SNCF, la RATP et le syndicat des transports en commun d'IDF (Stif), a expliqué Valérie Pécresse, présidente de la région et du Stif, lors d'une conférence de presse conjointe.
L'objectif: "créer un électrochoc" et "changer l'idée qu'on peut frauder en toute impunité", a-t-elle ajouté.
La campagne "Fraudeurs, pour vous les règles ont changé" : est composée de trois visuels présentant à chaque fois un jeune homme ou une jeune femme, une créature démoniaque sur l'épaule l'incitant à la fraude.
"Et si tu te fais contrôler? Bim, tu cours très vite", dit une autre créature. "Dans les transports, fuir lors d'un contrôle, c'est maintenant jusqu'à 2 mois de prison et 7.500 euros d'amende", avertit plus bas l'affiche.
La loi Savary sur les transports adoptée en mars a en effet "donné beaucoup plus de moyens coercitifs" contre les fraudeurs, qui devront désormais justifier de leur identité en cas de contrôle, et pourront à défaut, être retenus pendant 4 heures, a rappelé Mme Pécresse. La nouvelle loi sanctionne aussi plus durement les déclarations intentionnelles de fausse adresse ou de fausse identité (2 mois d'emprisonnement et 3.750 d'amende), et abaisse de dix à cinq infractions le délit de fraude répétée.
"Nous consacrons chaque année 90 millions d'euros à la lutte contre la fraude", a expliqué la présidente de la RATP Elisabeth Borne. Pour l'opérateur, la fraude représente 171 millions d'euros de pertes théoriques de recettes, pour 1,45 million d'infractions comptabilisées, dont 36% payées immédiatement.
Pour la SNCF-Transilien, "le manque à gagner est de 63 millions par an", soit "l'équivalent de six trains neufs par an", a précisé son directeur général Alain Krakovitch. Sur trois millions de voyageurs, 220.000 usagers sont en infraction chaque jour, a-t-il ajouté.

Par Julie CARNIS - © 2016 AFP
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