Rugby

Ballon ovale - Ligue et Fédération poursuivent leur guéguerre devant les tribunaux

  • Publié le 3 avril 2017 à 16:27

Et maintenant, les tribunaux! Le bras de fer entre la Ligue nationale de rugby (LNR) et la Fédération (FFR) a franchi une nouvelle étape lundi: la LNR a saisi le Conseil d'Etat pour mettre fin au blocage autour des reports des matches Montpellier-Racing et Castres-Stade Français.

Le conflit aux multiples ramifications qui pourrit le rugby français depuis trois mois ne fait que se complexifier. La LNR a d'ailleurs précisé à l'AFP engager en parallèle un autre recours devant le tribunal administratif de Versailles. Précaution prise au cas où le Conseil d'Etat se déclarerait incompétent pour trancher le litige qui l'oppose à la FFR depuis l'épisode de la fusion, finalement abandonnée, entre les deux clubs franciliens.
La querelle autour des reports n'est en fait que l'un des épisodes d'une longue liste puisque les oppositions sont devenues systématiques entre les deux institutions depuis l'élection de Bernard Laporte à la tête de la Fédération le 3 décembre.

Mais cette fois, c'est la plus haute juridiction administrative de France qui est sollicitée. La LNR a annoncé lundi matin "déposer devant le Conseil d'Etat un recours en annulation, assorti d'une requête en référé-suspension, de la décision de la FFR de réformer le report de ces deux matches".
"Ce recours a pour objectif d'apporter une solution rapide à l'incertitude qui pèse sur la fin du championnat liée à la situation de ces deux matches et de faire en sorte qu'ils puissent se jouer sur le terrain", estime l'organe gérant du Top 14.

- Gros enjeu -

Mercredi 22 mars, la FFR avait décidé d'annuler la décision prise le vendredi précédent par la LNR de reporter Castres-Stade Français et Montpellier-Racing, prévus le samedi. Ces reports avaient été décidés après une réunion de crise en raison de la grève des joueurs du Stade Français qui refusaient le projet de fusion de leur club avec le Racing 92. Projet annoncé le lundi et abandonné le dimanche.
Or, ces deux matches ont un lourd enjeu dans la course à la qualification pour la phase finale: Montpellier est 3e avec 56 points, Castres 5e avec 52 points et le Racing 8e avec 49 points.

La Ligue a souligné auprès de l'AFP avoir mené des "tentatives de dialogue infructueuses" pour mettre fin au blocage. Auprès de la FFR - elle affirme que son président Bernard Laporte n'a répondu ni à son courrier, ni aux appels téléphoniques - mais aussi auprès de Montpellier, qui avait annoncé le jour même saisir la justice pour faire annuler le report de son match. Le MHR a ensuite réclamé une victoire par forfait contre le Racing. Le président de la LNR Paul Goze s'est donc "déplacé personnellement à Montpellier" pour rencontrer le président montpelliérain Mohed Altrad.

- "Volonté de dialogue" -

"Ces démarches auprès de la FFR et du MHR n'ayant pas abouti, la LNR n'a plus d'autre choix que de solliciter la justice", estime la LNR.
Pour Altrad, qui a fait affaire avec Laporte en devenant le premier sponsor à inscrire son nom sur le maillot du XV de France, "rien ne justifiait" le report puisque les joueurs du Racing 92, contrairement à ceux du Stade Français, n'étaient pas en grève.

Mais la Ligue maintient lundi que "sa décision de report des deux matches était parfaitement justifiée par les circonstances exceptionnelles liées au projet de fusion et à ses conséquences potentielles sur le déroulement du Top 14".
Et le temps presse: les matches reportés doivent, selon la proposition de la LNR, se jouer le 18 ou 19 avril pour Castres-Paris, le 22 ou le 23 pour Montpellier-Racing.

Même si le ton est encore monté d'un cran lundi, la LNR martèle que son recours auprès du Conseil d'Etat "ne remet aucunement en question sa volonté de dialogue avec la FFR sur les sujets d'intérêt général".

Notamment celui des contrats fédéraux que veut imposer Laporte, et pour laquelle elle a soumis une proposition alternative mardi 28 mars. Un dossier également explosif puisque Laporte a bloqué les prochains calendriers de Top 14 et Pro D2 pour forcer la Ligue à accepter son projet.

AFP

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