Pôle emploi

Chômage: les chiffres de mars attendus en plein entre-deux-tours

  • Publié le 26 avril 2017 à 06:32

Pôle emploi publie mercredi les chiffres du chômage de mars, en pleine campagne du second tour de l'élection présidentielle opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen, dont les programmes divergent profondément pour lutter contre ce fléau.

Le ministère du Travail annoncera à 20H00 (heure de La Réunion) le nombre d'inscrits sur les listes de l'opérateur à fin mars, avant-derniers chiffres du quinquennat de François Hollande, dont le chômage restera l'un des points noirs.

Avec 3,46 millions de demandeurs d'emploi sans aucune activité, le chômage demeure massif et le ou la future locataire de l'Elysée héritera d'une situation difficile sur le front de l'emploi, préoccupation essentielle des Français. Bien que trop tardive et trop timide, de l'aveu même du chef de l'Etat, l'inversion de la courbe qu'il avait promise s'est amorcée en 2016: quelque 105.400 chômeurs ont quitté les listes de Pôle emploi, une baisse inédite depuis la crise de 2008, qui profite surtout aux jeunes.

Cette embellie est principalement liée au nombre record de créations d'emplois depuis 2007, avec 187.200 postes nets dans le secteur marchand l'an dernier. Mais avec une croissance toujours insuffisante, la décrue est lente, voire laborieuse depuis trois mois puisque février n'a enregistré qu'un recul de 0,1%, après deux (légères) hausses consécutives.

L'état du marché du travail reste en outre préoccupant, la baisse des inscrits en catégorie A s'accompagnant d'une progression des emplois en contrat précaire (B et C). Toutes catégories confondues, le nombre d'inscrits à Pôle emploi a ainsi atteint les 5,52 millions en février, un chiffre record.

- 'Un pays en bien meilleur état' -

Qu'en sera-t-il en mars ? Et les mois suivants ? L'Insee table sur une poursuite de la baisse du taux de chômage, qui passerait de 9,7% à 9,5% en métropole (10,0% à 9,8% en France entière) au premier semestre, retrouvant un niveau jamais atteint depuis 2012. Plus pessimiste, l'Unédic, gestionnaire de l'assurance chômage, table sur 47.000 chômeurs supplémentaires.

Des indices peuvent laisser espérer une amélioration, comme les déclarations d'embauches pour les contrats de plus d'un mois, qui se sont établies à 1,94 million au premier trimestre 2017, chiffre record depuis 2000, selon l'Acoss, la "banque" de la Sécurité sociale. Autre signe encourageant: l'enquête annuelle "besoin de main-d'œuvre" de Pôle emploi qui a révélé une hausse inédite depuis 2002 (+8,2%) des perspectives d'embauche en 2017, dont plus de la moitié en emploi durable.

Faisant valoir ces bonnes prévisions, François Hollande a assuré qu'il laisserait à son successeur "un pays en bien meilleur état" que celui qu'il avait trouvé. Et a exhorté le prochain président à ne pas "démolir" son héritage.

Emmanuel Macron et Marine Le Pen, dont les recettes anti-chômage sont aux antipodes, n'ont pas parlé de nouveaux contrats aidés comme les emplois d'avenir et le contrat de génération, mesures emblématiques de la politique de l'emploi de leur prédécesseur. Le candidat d'En marche ! table sur un retour au plein-emploi, avec 7% de chômage en fin de quinquennat, à travers des mesures libérales telles que les baisses de charges pour les entreprises ou la primauté à l'accord d'entreprise pour assouplir les 35 heures dans la continuité de la loi travail.

Il prévoit la formation d'un million de demandeurs d'emploi peu ou pas qualifiés, amorcée par Hollande. Les droits à l'assurance chômage seraient ouverts aux salariés qui démissionnent. En contrepartie, les chômeurs qui refuseront plus de deux offres d'emploi "convenables" ne seront plus indemnisés. Il promet aussi un "effort massif" pour l'apprentissage.

La candidate FN mise, elle, sur la "priorité nationale à l'emploi et au patriotisme économique", en défendant le "rétablissement d'une monnaie nationale", une taxe sur l'embauche de salariés étrangers et l'idée de réserver la commande publique aux entreprises françaises.
Souhaitant retirer la loi travail et le maintien des 35 heures, elle affirme que son projet économique va créer 1,7 million d'emplois en trois ans.

AFP

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