Des grands projets examinés

Trois mois d'Assises de la mobilité lancés mardi

  • Publié le 17 septembre 2017 à 13:52
  • Actualisé le 17 septembre 2017 à 14:20

Le gouvernement va lancer mardi les Assises de la mobilité, trois mois de concertation qui doivent dessiner le visage du transport en France pour les années à venir, et doivent aboutir sur un projet de loi présenté début 2018. Grands projets d'infrastructures remis à plat, financements réexaminés, navettes autonomes, vélos électriques et covoiturage poussés là où les bus et métros font défaut: c'est l'ensemble du système actuel de transports qui va être repensé, avec comme objectif de diminuer la part de la voiture individuelle dans les déplacements.

 

Pour la ministre des Transports, Elisabeth Borne, qui inaugurera ces Assises avec le Premier ministre, Édouard Philippe, "le secteur des transports est en pleine révolution et il faut bien sûr réorienter notre politique". Cette révolution "appelle à repenser en profondeur à la fois les usages, les techniques, et les politiques publiques", a-t-elle expliqué mercredi à des élus locaux lors d'une conférence au Groupement des autorités responsables de transport (Gart).


Au cours de tables rondes et de rencontres partout dans l'Hexagone, on parlera ressources et dépenses, numérique, transition énergétique, fiscalité, sécurité, ... Élus, associations professionnelles et syndicales, ONG, entreprises et grand public, seront invités à donner leur avis. "L'enjeu est moins d'apporter des nouvelles infrastructures et des nouvelles solutions, il faut aussi assurer que ces différentes réponses en termes de mobilité sont bien connectées entre elles et de manière fluide", estime Élisabeth Borne.


La question des nouvelles infrastructures sera d'ailleurs au coeur des débats, puisque le gouvernement a décrété une "pause" pour la vingtaine de grands projets en cours - TGV Bordeaux-Toulouse ou Canal Seine-Nord par exemple - qui attendent la fin des débats pour connaître leur sort, alors que manquent dix milliards d'euros pour les réaliser.

- Modèle "à bout de souffle" -

Plusieurs ONG et associations de transport et de défense de l'environnement espèrent que certains d'entre eux, routiers et aéroportuaires notamment, seront, à cette occasion, définitivement enterrés. Elles veulent profiter de ces Assises pour sortir d'un "modèle de transports à bout de souffle". "Trente-cinq ans après la dernière loi sur les transports, cette future loi de programmation doit s'inscrire dans la trajectoire de sortie des énergies fossiles avant 2050", ont dit lors d'une conférence de presse le Réseau action climat France, le Réseau pour la transition énergétique, France nature environnement, Les amis de la terre, la FUB, WWF, la Fnaut et la Fondation pour la nature et l'homme.


La Loti (loi d'orientation sur les transports intérieurs) avait été publiée le 30 décembre 1982. La Lom (loi d'orientation des mobilités) devrait lui succéder en 2018, et donner une vision à dix ans et une programmation à cinq ans. Jean-Luc Rigaut, vice-président du Gart, voit dans ces Assises une "formidable occasion de reposer la question de la mobilité au sein du quotidien". Il évoque la transition énergétique, "la mise en cohérence du bon usage au bon moment", et les modes de financement, alors que l'argent public fait défaut.


Côté opérateurs de transports, on attend également de savoir "comment on va financer la transition, comment on va financer le développement des transports, quelle part pour les différents acteurs, les passagers, les collectivités locales", a souligné Thierry Mallet, président de l'Union des transports publics (UTP).


Lui aussi voit le numérique comme un outil pour compléter l'offre de transport existante: "on a un enjeu global d'intégration de toutes les mobilités aujourd'hui. Les mobilités douces, les VTC, (...) le covoiturage, ...", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse sur la Journée du transport public.
 

AFP

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