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Le Hamas cède à l'Autorité palestinienne le contrôle des frontières de Gaza

  • Publié le 1 novembre 2017 à 14:09
  • Actualisé le 1 novembre 2017 à 14:28

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir depuis une décennie à Gaza, a cédé mercredi à l'Autorité palestinienne le contrôle des points de passage vers l'Egypte et Israël, un transfert perçu comme un test majeur pour l'accord de réconciliation palestinienne.

Aux termes d'un accord négocié par l'Egypte, l'Autorité palestinienne, entité internationalement reconnue supposée préfigurer un Etat palestinien indépendant, doit prendre d'ici au 1er décembre le contrôle total de Gaza. Lors d'une cérémonie mercredi matin avec son homologue du Hamas, Nazmi Mouhanna, principal responsable de l'Autorité palestinienne pour les postes-frontières, a formellement pris le contrôle des points de passage de Rafah avec l'Egypte et de Kerem Shalom avec Israël.

Des drapeaux palestiniens et égyptiens flottaient au-dessus du terminal, avec de grandes photos du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et de son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi. A un autre point de contrôle, entre la bande de Gaza et Israël, un photographe de l'AFP a également vu des installations du Hamas être démantelées. Le ministre de l'Habitat de l'Autorité palestinienne a déclaré lors d'un bref discours que le Hamas avait cédé le contrôle de toutes les frontières. "Nous avons commencé aujourd'hui, sous la directive du Premier ministre (palestinien Rami Hamdallah), à exercer nos fonctions en prenant (le contrôle de) tous les points de passage", a dit Moufid al-Hasayneh.

- "Ni jaune ni vert" -

Le Hamas avait pris le pouvoir par la force dans l'enclave palestinienne en juin 2007, au terme d'une quasi-guerre civile avec les membres du Fatah, son rival politique. Le transfert du contrôle des points de passage devait être effectué au plus tard ce mercredi et était considéré comme un premier un test pour le nouvel accord, après l'échec de multiples tentatives de réconciliation ces dix dernières années.
"Il n'y a pas de jaune ou de vert. Tout le peuple palestinien (réuni) sous le drapeau palestinien", a affirmé le ministre Hasayneh, faisant allusion aux couleurs des drapeaux des partis politiques rivaux.

Israël impose un blocus à la bande de Gaza depuis une décennie, citant la nécessité de contrôler le Hamas, qu'il considère -ainsi que l'Union européenne et les Etats-Unis - comme une "organisation terroriste" et avec lequel il a combattu trois guerres depuis 2008.
L'Egypte a de son côté aussi largement fermé sa frontière avec l'enclave palestinienne. Le point de passage de Rafah n'avait pas été rouvert mercredi malgré le transfert de son contrôle à l'Autorité palestinienne, mais le Hamas espère qu'il le sera dans les prochains jours ou les prochaines semaines.

Les deux millions d'habitants de la bande de Gaza souffrent d'une situation humanitaire qui ne cesse d'empirer, avec seulement quelques heures d'électricité par jour et des pénuries d'eau potable. L'accord de réconciliation palestinienne a fait naître l'espoir qu'une ouverture plus régulière de la frontière égyptienne qui pourrait atténuer les souffrances de la population. Robert Piper, le plus haut responsable humanitaire des Nations Unies pour les territoires palestiniens, a déclaré qu'il se rendrait mercredi à Gaza pour y discuter des conditions humanitaires.

Les principales factions palestiniennes doivent se rencontrer au Caire à la fin du mois pour discuter de la formation d'un gouvernement d'unité. Israël a déclaré qu'il rejetterait tout gouvernement d'unité comprenant le Hamas dans lequel le mouvement islamiste ne désarmerait pas et ne reconnaîtrait pas le droit à l'existence d'Israël. L'Organisation de libération de la Palestine dirigée par Abbas a reconnu Israël, mais pas le Hamas.

AFP

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