SNCF

Le courant revient à Montparnasse, les deux tiers des trains garantis mardi

  • Publié le 30 juillet 2018 à 22:36
  • Actualisé le 31 juillet 2018 à 06:02

La SNCF prévoit de faire circuler les deux tiers des trains au départ et à l'arrivée de Montparnasse mardi, le gestionnaire du réseau d'électricité RTE étant parvenu lundi soir à rétablir l'alimentation de la gare parisienne, trois jours après l'incendie du poste électrique qui l'alimentait.

"La mise en oeuvre d'une liaison alternative est maintenant effective et permet de rétablir l'alimentation électrique du réseau ferroviaire de la gare Montparnasse et des foyers de la zone", a indiqué RTE dans un bref communiqué. La SNCF avait préparé deux scénarios, avec ou sans le retour du courant. Elle devait indiquer aux voyageurs avant 21H00 quels trains circuleront mardi.

Les TGV desservant le Sud-Ouest, déroutés à Paris-Austerlitz depuis l'incendie d'un poste électrique, reviendront notamment à Montparnasse.
La compagnie publique espère revenir à un trafic "proche de la normale" vendredi pour les départs et arrivées de fin de semaine, et en tout état de cause "complètement normal" lundi 6 août.

Le retour à la normale sera progressif car le poste de haute tension d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) qui a brûlé vendredi alimente aussi le centre de maintenance des trains à grande vitesse de Châtillon. "Les opérations de vérifications périodiques de sécurité (systèmes de frein, moteurs, portes...) n'ont pu être réalisées sur l'ensemble des trains. De nombreuses rames sont donc actuellement indisponibles à la circulation", a déploré la SNCF.

Même si elle promet que les techniciens mettront les bouchées doubles pour rattraper le retard, "il faudra plusieurs jours pour que l'ensemble des rames nécessaires à un service normal puissent être préparées et vérifiées en toute sécurité", a-t-elle prévenu. "Jour par jour, la veille, on donnera exactement les trains qui circuleront le lendemain", a indiqué le PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet.

- "Un incident pourrait réapparaître" -

L'incident de vendredi a désorganisé le trafic ferroviaire en plein chassé-croisé estival, un an exactement après une panne géante qui avait totalement paralysé Montparnasse.

Lundi, 115 trains grandes lignes ont été supprimés, "soit 50% du trafic initialement prévu" à Montparnasse, selon une porte-parole de la SNCF. Parmi les trains restants, 40% ont été déroutés sur Paris-Austerlitz, pour Bordeaux et Toulouse. Quant aux TGV à destination de Tours et Poitiers, ils ont été supprimés et les voyageurs invités à utiliser les trains Intercités depuis Austerlitz.

Dans les deux gares parisiennes, les passagers rencontrés par l'AFP prenaient généralement les perturbations avec philosophie. Certains étaient cependant plus énervés à Austerlitz. Une femme "gilet rouge" - agent chargée de guider les voyageurs - a indiqué à l'AFP que des voyageurs étaient placés dans des trains complets et feraient le voyage debout. "On ressent vraiment l'énervement des voyageurs. C'est sûr qu'attendre plusieurs heures comme ça, ça ne leur fait pas plaisir", a-t-elle rapportée, lasse d'être insultée.

Patrick Jeantet a toutefois prévenu que la situation resterait "fragile" à Montparnasse, car un lien sur trois seulement a été rétabli lundi par RTE. "Certes, ce lien permet de rétablir en pleine capacité la puissance nécessaire pour faire fonctionner la gare Montparnasse. Mais néanmoins, nous avions trois liens et nous n'en avons plus qu'un, donc nous sommes dans une situation fragile, et un incident pourrait réapparaître", a mis en garde le patron de SNCF Réseau. Une réparation complète devra être effectuée "dans les semaines qui viennent", selon lui.

Pour alimenter le centre de maintenance et la gare Montparnasse afin d'assurer un minimum de trafic depuis vendredi, SNCF Réseau utilisait une sous-station normalement dédiée à la région de Versailles, ce qui lui permettait de disposer de 40% de la puissance électrique habituelle.
Si l'origine de l'incendie reste encore inexpliquée, RTE écarte a priori un acte volontaire.


- © 2018 AFP

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