C'est le jour-J !

Douze millions d'élèves pour une rentrée sous le sceau de la réforme du lycée

  • Publié le 2 septembre 2019 à 09:14
  • Actualisé le 2 septembre 2019 à 09:41

Après deux mois de vacances, 12,4 millions d'écoliers, collégiens et lycéens entament lundi dans la joie ou le stress une nouvelle année scolaire, marquée par la réforme des lycées et l'abandon des séries (L, ES et S).

Pour la troisième année consécutive, le gouvernement a maintenu son opération "la rentrée en musique". Il encourage les établissements à accueillir les enfants par "des chants ou des concerts". Comme chaque année, cette journée de reprise sera mêlée d'angoisse et d'excitation, chez les enfants mais aussi les parents.

"Mon fils a commencé à stresser une semaine avant le retour à l'école. Avec quels copains sera-t-il, quelle maîtresse... ?", témoigne Laure. Son fils Camille, qui entre en CM1 à Paris, en a "marre d'attendre" et veut être fixé au plus vite. Pour ce premier jour de rentrée, le Premier ministre Édouard Philippe et le ministre de l?Éducation Jean-Michel Blanquer se déplaceront le matin dans une école primaire à Clichy (Hauts-de-Seine).

En revanche, contrairement aux deux années précédentes, le président Emmanuel Macron ira dans un établissement non pas lundi mais "dans les prochaines semaines", a indiqué dimanche M. Blanquer lors du "Grand Jury" RTL-Le Figaro-LCI. Les 871.000 enseignants ont, eux, découvert leurs salles de classe et pris connaissance de leur emploi du temps (pour le secondaire) dès vendredi, puisqu'ils commencent leur année un jour avant les élèves.

"Même au bout de dix rentrées, on a toujours la boule au ventre avant le jour J... Et puis tout finit par bien se passer", se rassure Emilie, enseignante de CP dans un établissement de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine. Abaissement à trois ans de l'âge de l'instruction obligatoire, poursuite de la baisse des effectifs de classes dans les quartiers défavorisés ou encore réforme du baccalauréat marquent cette rentrée.

- Séries supprimées -

Le nouveau bac, qui prendra en compte le contrôle continu, ne verra le jour qu'en juin 2021. Mais il se prépare en amont et des changements interviendront dès cette année pour les élèves de première, qui seront les premiers à passer l'examen sous sa nouvelle forme.

Les séries S, ES et L sont supprimées et remplacées par des enseignements de spécialités, qui demandent des aménagements spécifiques. Cette réforme a cristallisé les tensions au moment du bac avec une grève de certains correcteurs. Plusieurs organisations syndicales ont d'ores et déjà annoncé en juillet le dépôt de préavis de grève sur l'ensemble du mois de septembre pour d'éventuelles actions.

"Il n'y a pas une ambiance délétère en cette rentrée, au contraire", a assuré Jean-Michel Blanquer dimanche. "Les jeunes concernés vont avoir une rentrée magnifique grâce à ces réformes", et "la très grande majorité des écoles, collèges et lycées de France -la très grande c'est 95%- n'auront aucun problème" lundi, a-t-il ajouté.

Le ministre avait ouvert mardi la porte à des aménagements de la réforme du lycée lors de sa conférence de presse de rentrée. Pour cette année "un peu particulière", Maximilien, 16 ans, qui entre en première, se demande "comment l'organisation des cours sous ce nouveau format va s'articuler". "Est-ce que je vais être mélangé, et à quelle fréquence, avec les élèves qui ont fait le choix des sciences éco ou de la littérature?", s'interroge ce lycéen, qui a opté pour les maths, la physique et la SVT (science de la vie et de la terre), reproduisant l'ancienne série scientifique.

Lucie fera sa rentrée à 10H30, en classe de Première, dans la Manche. Elle est "plutôt impatiente" de découvrir les changements induits par la réforme du lycée, car "on ne sait pas trop à quoi s'attendre". "J'ai hâte de retrouver mes copains et de découvrir mon emploi du temps, en espérant qu'il n'y aura pas de gros trous dedans", confie-t-elle.

A Paris, la rentrée a été reportée dans cinq écoles privées afin d'y réaliser de nouvelles analyses de détection du plomb à la suite de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame.

AFP

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