Tennis

Coupe Davis: Nadal qualifie l'Espagne pour une finale contre le Canada

  • Publié le 24 novembre 2019 à 13:23
  • Actualisé le 24 novembre 2019 à 13:40

Nadal a encore frappé ! Le N.1 mondial a de nouveau remporté son simple et le double, associé à Feliciano Lopez, pour battre la Grande-Bretagne samedi à Madrid et qualifier dans une immense émotion l'Espagne pour la finale contre le Canada.

"Hier, je ne suis arrivé à ma chambre d'hôtel qu'à 4h24 du matin (en raison de l'heure tardive de la fin du quart de finale contre l'Argentine, ndlr). Il y a deux jours, le père de Roberto (Bautista) est décédé. Aujourd'hui, Pablo (Carreno) avait une contracture et Marcel (Granollers) avait des douleurs au dos...", a souligné Nadal pour expliquer l'étrange choix du capitaine Sergi Bruguera de faire jouer les deux simples et le double aux seuls Feliciano Lopez et lui.

Déjà tendu dans le premier set, le double décisif est devenu carrément irrespirable dans le second. Au point que Nadal, dans un très rare accès de colère, s'en est pris directement au superviseur.

Puis, après des points miraculeux et après quatre balles de set pour les Britanniques qui auraient relancé la partie, Lopez a conclu sur un service gagnant. Qui a provoqué une véritable éruption volcanique dans la Caja Magica chauffée à blanc pendant près de deux heures et demie.

L'Espagne accède ainsi à sa 10e finale dans l'épreuve qu'elle a déjà remportée cinq fois (2000, 2004, 2008, 2009, 2011). Elle a cependant perdu sa dernière finale, en 2012 face à la République tchèque.

- Nouveau venu -

Cette fois, c'est un nouveau venu à ce stade de la compétition que les Espagnols affronteront dimanche pour la première finale de la Coupe Davis dans son format Coupe du monde sur une semaine dans un lieu unique.

Les Canadiens Denis Shapovalov et Vasek Pospisil ont en effet éliminé la Russie. "Je sais bien que nous avons une excellente équipe. Mais être en finale de la Coupe Davis, c'est vraiment quelque chose!", a reconnu le jeune capitaine canadien Frank Dancevic (35 ans). "Mais il faut tempérer ses émotions parce que, maintenant, nous avons une opportunité de gagner le titre."

Les Canadiens avaient déjà atteint le dernier carré deux fois (1913, 2013), mais jamais ils n'avaient joué la finale de la prestigieuse compétition par équipes. "C'est un rêve qui se réalise", a confié Shapovalov. Le scénario pour en arriver là n'était pas cousu de fil blanc, avec, pour commencer, la blessure à la cheville gauche de l'une des pépites du tennis canadien Felix Auger-Aliassime (19 ans, 21e mondial).

Il ne peut qu'activement soutenir ses équipiers Shapovalov (20 ans, 15e), l'autre valeur montante canadienne, et l'expérimenté Vasek Pospisil (29 ans et 150e) qui se remet lui-même d'une opération du dos subie en janvier.

- Histoire de forfait -

"Je ne savais pas combien de moments comme celui-là j'aurais encore la chance de vivre", a commenté Pospisil. "Mais je suis revenu à un très bon niveau beaucoup plus vite que je ne le pensais. Alors être là et jouer la finale de la Coupe Davis pour le Canada, c'est incroyable..." Surtout que le Canada a effectué tout son parcours en n'ayant recours qu'à deux joueurs: Shapovalov et lui.

Le Canada avait d'ailleurs créé une polémique en déclarant forfait avant le double contre les Etats-Unis en phase de groupes, alors que le match promettait de s'enfoncer au bout de la nuit et que la qualification était déjà assurée après les deux simples.

"C'est dur d'être critiqué quand on a des joueurs blessés", a remarqué Dancevic samedi. "La vérité, c'est que mes joueurs étaient blessés et que je n'allais pas mettre sur le court deux joueurs blessés pour qu'ils aggravent leurs blessures, parce que si je l'avais fait, nous ne serions pas ici aujourd'hui: j'en aurais peut-être un à l'hôpital, ou renvoyé à la maison."

Quoi qu'il en soit, ce sont bien les Canadiens qui affronteront les Espagnols après avoir battu les Russes, également à l'issue du double décisif remporté face à la paire Karen Khachanov-Andrey Rublev 6-3, 3-6, 7-6 (7/5).

Battre le duo russe, certes pas spécialiste du double mais quand même finaliste du Masters 1000 de Paris au début du mois, n'est pas un mince exploit pour deux joueurs qui n'avaient jamais joué ensemble avant cette semaine.

AFP

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