Coronavirus

Poursuite du déconfinement avec la deuxième vague d'écoliers de retour à l'école

  • Publié le 14 mai 2020 à 06:29
  • Actualisé le 14 mai 2020 à 06:40

Une deuxième vague d'écoliers reprend jeudi le chemin de l'école, notamment en Ile-de-France, région très touchée par l'épidémie de coronavirus, au quatrième jour de déconfinement dans le pays, où l'activité reprend timidement.

"J'ai trop hâte, je suis trop contente de +re-aller+ à l'école, pour retrouver mes amies et ma maîtresse. Et aussi parce que je m'ennuie un peu à la maison", confie Zoé, six ans, qui doit retourner sur les bancs de sa classe de CP jeudi matin à Vincennes.

Mais elle n'y retrouvera qu'une poignée de ses camarades, puisque la rentrée se fait partout par petits groupes, comme pour la première vague mardi.
Et surtout elle va devoir se familiariser avec le protocole sanitaire très strict imposé dans les écoles: lavages de mains réguliers, récréations très encadrées, sens de circulation dans les couloirs.

Des nouvelles règles instaurées dans les établissements scolaires afin d'éviter toute nouvelle flambée de l'épidémie, qui a fait plus de 27.000 morts en France selon le bilan officiel publié mercredi soir. D'ici vendredi, au total quelque 1,5 million d'écoliers auront retrouvé les bancs de l'école avant que ce soit le tour des premiers collégiens des zones vertes lundi.

"Les enseignants sont inquiets, les parents aussi en raison du niveau de l'épidémie à Paris", explique Elisabeth Kutas, secrétaire départementale du SNUipp-FSU 75, premier syndicat du primaire.

A Paris, 601 écoles publiques vont rouvrir sur 652, soit 92% pour accueillir en premier lieu les enfants jugés prioritaires et dont les parents le souhaitent.
"L'école qu'on va faire là n'est pas l'école telle qu'on la connaît", poursuit Elisabeth Kutas, mais "pour des enfants qui sont dans une situation très difficile ça peut permettre une bouffée d'air".

Le risque est grand néanmoins que nombre d'enfants en difficulté scolaire ne retrouvent pas les bancs de leur école. "Mon fils redoublera, tant pis, la santé d'abord!". A la veille de la réouverture de l'école de son enfant à Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), la décision de Soumia est mûrement réfléchie, "il ne retournera pas à l'école jusqu'en septembre même s'il a des difficultés".

Ce choix n'est pas un cas isolé dans les quartiers populaires, constatent élus et enseignants. "Les inscriptions d'enfants sont plus nombreuses dans les quartiers favorisés que dans les quartiers défavorisés de la ville", assure ainsi la maire de Colombes (Hauts-de-Seine) Nicole Goueta.

- 27.000 morts -

Petit à petit, l'étau se desserre dans l'Hexagone --400.000 commerces et des plages ont rouvert mercredi-- et s'"il est trop tôt pour crier victoire", "la voie suivie était la bonne", a estimé mercredi le président Emmanuel Macron.

Après un Conseil des ministres consacré à la ratification des dizaines d'ordonnances adoptées en urgence pour faire face à la crise, le chef de l'Etat a dialogué en visioconférence avec les préfets de région et les directeurs des Agences régionales de santé, se disant prêt à "corriger constamment le tir" si des mesures "ne fonctionnent pas".

Le Conseil constitutionnel, dans sa décision sur l'état d'urgence sanitaire publiée mardi, a précisé l'interdiction des rassemblements de plus de dix personnes. Celle-ci ne concerne que les lieux publics et non "les locaux à usage d'habitation". Autrement dit, on pourra recevoir plus d'une dizaine d'amis chez soi sans enfreindre la loi.

Mais si la pression sur le système hospitalier continue de s'alléger avec moins de 2.500 patients en réanimation pour la première fois depuis le 24 mars, un nouveau palier a été franchi avec au moins 27.074 personnes décédées depuis le 1er mars et 98 nouveaux décès annoncés mercredi par la Direction générale de la Santé.

Et pour l'instant, les Français, qui se préparent à leur premier week-end déconfiné, restent pessimistes: selon un sondage Elabe pour BFMTV, 63% d'entre eux se disent "inquiets" du déconfinement et 68% s'attendent à une deuxième vague. L'attention de l'exécutif se tourne désormais vers la fin mai car, en fonction de l'évolution de l'épidémie, le déconfinement pourrait franchir une nouvelle étape le 2 juin après le week-end de la Pentecôte.

- Premières plages ouvertes -

Pour la saison estivale, les déplacements avec les pays proches devront "faire l'objet d'une nécessaire coordination européenne" mais la France se tiendra prête à un éventuel reconfinement "si la situation devait se dégrader", a prévenu M. Macron.

En attendant, quelques premières plages sont de nouveau accessibles et d'autres en bordure de Méditerranée, de mer du Nord ou de l'océan Atlantique, pourraient rouvrir dès ce week-end pour des promenades ou du sport, selon plusieurs préfets.

Les Parisiens, contraints de porter des masques dans le métro, où des caméras intelligentes mesurent leur degré de discipline, restent en revanche privés de leurs parcs et jardins, malgré un nouvel appel de la maire Anne Hidalgo, au nom de "la santé publique".

Le gouvernement a réitéré son refus, jugeant cette ouverture "inopportune compte tenu de la vivacité de la circulation du virus en région Ile-de-France", selon sa porte-parole Sibeth Ndiaye.

AFP

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