Commémorations

Macron honore de Gaulle, 80 ans après la Bataille de France

  • Publié le 17 mai 2020 à 09:44
  • Actualisé le 17 mai 2020 à 09:59

Emmanuel Macron honore dimanche "l'esprit de résistance" en commémorant dans l'Aisne une bataille où s'illustra en 1940 Charles de Gaulle, alors colonel inconnu. C'est la première étape d'une série de célébrations cette année en hommage à "l'homme du 18 juin".

Prévu de longue date, ce déplacement présidentiel est le premier, depuis plus de deux mois, à ne pas être consacré à la lutte contre le coronavirus. Le président est attendu à 11H00 à Dizy-le-Gros, un petit village au nord-est de Laon, où il se recueillera devant un monument à la mémoire des combattants de la "Bataille de France" qui, malgré ses 60.000 morts au printemps 1940, "est un angle mort de la mémoire militaire française", selon l'Elysée.

Puis, à La-Ville-aux-Bois-les-Dizy, il prononcera un discours pour saluer l'action de Charles de Gaulle qui lança le 17 mai 1940 la 4e division cuirassée pour tenter de freiner l'avancée rapide de la Wehrmacht dans le nord et l'est de la France.

La "bataille de Montcornet" échoua mais elle fut ensuite considérée comme une "défaite courageuse", l'une des rares contre-attaques montrant que l'armée française pouvait mettre en difficulté les Allemands. Un texte lu lors de la cérémonie rappellera les détails historiques de l'épisode.

"C'est à partir de là" que "l'espérance" a "grandi et fini par ce que l?on a appelé la libération de la France", a déclaré de Gaulle en revenant sur les lieux, comme président, un quart de siècle plus tard.

Dans son discours, Emmanuel Macron "honorera le refus de la résignation et l'esprit de résolution et de résistance" dont le haut-gradé avait fait preuve face à "l'esprit de défaite" de certains responsables militaires et politiques français, indique l'Elysée.

- "Au patrimoine" -

Pour cette cérémonie sobre et en format restreint en raison de la pandémie, le chef de l'Etat sera entouré du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, d'Yves de Gaulle, petit fils de l'ancien président, de Xavier Bertrand, président (ex-LR) des Hauts-de-France et d'Hervé Gaymard, président de la Fondation de Gaulle.

Cette année, Emmanuel Macron entend célébrer deux autres anniversaires: les 80 ans de l'Appel du 18 juin au Mont-Valérien et peut être à Londres si les conditions sanitaires le permettent; puis le 50e anniversaire de la mort de de Gaulle, le 9 novembre 1970 dans sa propriété de Colombey-les-Deux-Eglises (Haute-Marne).

Depuis le début du quinquennat, Emmanuel Macron a, à plusieurs reprises, marqué son admiration pour le fondateur de la Ve République, avec notamment la présence des "Mémoires de guerre" du général sur sa photo officielle ou l'ajout d'une croix de Lorraine au logo de l'Elysée.

"La forme de dépassement au-dessus des partis au service de la Nation" prônée par de Gaulle "a pu inspirer Emmanuel Macron, lui-même adepte du dépassement", souligne l'entourage du président.

Ces commémorations sont peu contestées en France, où de Gaulle "est entré au patrimoine" et où "l'anti-gaullisme a désormais quasiment disparu", selon la même source. Mais certains, notamment à droite - Les Républicains se revendique comme étant le parti gaulliste-, mettent en garde contre une récupération politique.

Emmanuel Macron "aime beaucoup commémorer, revêtir les habits de tel ou tel grand personnage de notre histoire", estime Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs LR. Mais il faut, selon lui, "distinguer ce qui est de l'ordre de la commémoration" et "les utilisations politiques qui peuvent être faites de ce type de rendez-vous".

La notion de "souveraineté" est la valeur attachée au gaullisme qui est la plus mise en avant par les partis de gauche comme de droite, en particulier depuis le début de la crise du coronavirus.

Même l'extrême-droite, de tradition anti-gaulliste en raison notamment de la guerre d'Algérie, voit aujourd'hui en de Gaulle l'incarnation de "la souveraineté, l'indépendance, la capacité à dire non, à se rebeller", selon Philippe Olivier, conseiller spécial de Marine Le Pen.

 AFP

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