Grande grogne

La colère des policiers ne faiblit pas, les syndicats veulent être reçus par Macron

  • Publié le 12 juin 2020 à 17:12
  • Actualisé le 12 juin 2020 à 17:27

Descente des Champs Elysées, menottes jetées à terre... : la colère des policiers ne faiblissait pas vendredi contre Christophe Castaner, au point que désormais leurs syndicats demandent à être reçus par le chef de l'Etat. A La Réunion les policiers du syndicat Unité SGP Police et de l'Unsa ont décidé de déposer symboliquement leurs menottes à terre. Ils se sont donnés rendez-vous à 10 heures ce vendredi au commissariat de Malartic à Saint-Denis. Les membres des forces de l'ordre ont déposé leurs menottes, et ont aussi porté des cibles pour souligner le fait d'être aujourd'hui "des cibles jetées en pâture".

Lire ausi : Saint-Denis : des policiers déposent leurs menottes au sol contre les décisions de Christophe Castaner

Des policiers en colère, d'autres présidents ou ministres de l'Intérieur ont dû en affronter par le passé. Mais ce nouvel épisode intervient dans un climat de défiance vis-à-vis de l'exécutif, des rumeurs de remaniement et une longue séquence de manifestations et de sollicitations des forces de l'ordre, des "gilets jaunes" au contrôle du confinement en passant par le mouvement contre la réforme des retraites.

Il survient en outre la veille de nouvelles manifestations contre les violences policières et le racisme et 48 heures avant une allocution du président Emmanuel Macron.

"On est venu dire au président Macron qu'il doit soutenir, respecter, considérer sa police (...) La police n'est pas raciste, la police est républicaine (...), elle ne choisit pas sa délinquance, elle ne choisit pas la couleur de la délinquance (...) et elle sauve des vies quelle que soit la couleur de la peau de l'individu", s'est agacé vendredi Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance, à deux pas de l'Elysée.

Une vingtaine de voitures siglées des syndicats de police venait de descendre les Champs-Elysées jusqu'à la place Beauvau, devant le ministère de l'Intérieur, derrière une banderole affichant "pas de police, pas de paix". Un peu partout en France, depuis jeudi, les policiers organisent des actions diverses et symboliques, comme jeter à terre leurs menottes, pour clamer leur ras-le-bol et leur demande de soutien de la part de l'exécutif.

- Appels à la démission -

Pour Patrice Ribeiro du syndicat Synergie, on "conspue la police". "Pourquoi ? Parce qu'au plus haut niveau de l'Etat on a peur d'une minorité agissante (...), on voudrait que les politiques, au premier rang desquels le président de la République, nous apportent leur soutien, il doit nous recevoir", a-t-il dit. La mort aux Etats-Unis de George Floyd sous le genou d'un policier a ravivé en France les accusations de violences policières et de racisme. Des accusations relayées avec force par le comité Adama Traoré du nom d'un jeune homme noir décédé en juillet 2016 lors d'une interpellation par des gendarmes en région parisienne.

Alors que plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement, à l'instar de l'Allemande Angela Merkel ou du Canadien Justin Trudeau, ont condamné la mort de George Floyd, Emmanuel Macron est resté mutique publiquement.

Le succès de la manifestation à l'appel du comité Traoré, qui a rassemblé le 2 juin à Paris 20.000 personnes, a surpris et frappé l'exécutif. Si bien que le président Macron a demandé à Christophe Castaner d'agir et de renforcer les règles de déontologie de la police. C'est ainsi que lundi le ministre a prôné la "tolérance zéro" envers le racisme dans les rangs de la police et l'interdiction d'une technique d'interpellation sans la mise en oeuvre d'une autre méthode. Ce qui a déclenché la colère des policiers.

Depuis, Edouard Philippe est monté au créneau pour témoigner mercredi au Sénat de sa confiance dans les forces de l'ordre. La garde des Sceaux, Nicole Belloubet a estimé pour sa part au sujet des policiers qu'il s'agissait d'un "mouvement d'humeur qui s'apaisera". Le président du MoDem, François Bayrou, s'est lui rendu dans la matinée dans un commissariat de sa ville de Pau pour dénoncer "la mise en accusation des forces de sécurité".

Mais, dans l'opposition de droite comme de gauche, les appels à la démission de Christophe Castaner ont afflué. "Un ministre faible qui doit démissionner (Alexis Corbière, LFI); "rupture totale" entre le ministre et la police (Eric Ciotti, LR). Marine le Pen (RN) a fustigé, quant à elle, "l'abandon récurrent" des policiers et la mise en place "d'une présomption de culpabilité" pour la police.

Dans l'entourage du ministre, on a fait remarquer que les syndicats n'appelaient à aucun moment à sa démission. Lors de ses rencontres jeudi avec les syndicats, Christophe Castaner a expliqué, selon son entourage, que la "tolérance zéro" ne signifiait pas que tous les policiers et tous les gendarmes sont racistes. Le ministre doit recevoir dans l'après-midi les syndicats des officiers et des commissaires.

AFP

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2 Commentaires
mayaqui, depuis son mobile
mayaqui, depuis son mobile
3 ans

Ça me fait mal de lire ça ; Coluche fait de la provocation !
Loin de la réalité ....

KUNTA KINTé
KUNTA KINTé
3 ans

La Police Française" Il existe un divorce entre une partie de la France , de la REUNION et les forces de l'ordre "La police, c'est un refuge pour les alcooliques qu'on n'a pas voulu à la SNCF et aux PTT. Source : Le flicColucheArtiste, Comique (1944 - 1986)