Une décision adoptée à 82,33 %

Foot: la Fédération porte le coup de grâce à la L1 à 22 clubs

  • Publié le 26 juin 2020 à 14:34
  • Actualisé le 26 juin 2020 à 14:47

La Fédération française de football (FFF) a acté vendredi la limitation à 20 équipes de la Ligue 1, portant un coup de grâce au projet de Championnat à 22 clubs soutenu par Amiens et Toulouse, désormais condamnés à la L2 et aux recours.

Réunie en Assemblée fédérale en visioconférence, la FFF n'a pas créé la surprise: en adoptant à 82,33 % des suffrages exprimés la nouvelle convention la liant à la Ligue professionnelle (LFP) pour les quatre prochaines saisons, elle a de facto réaffirmé son souhait de voir le Championnat de France restreint à 20 équipes au maximum, une telle disposition figurant dans le texte de cette convention.

La Ligue 1 à 22, désirée pour l'exercice 2020-21 par le club picard et le TFC, relégués à l'issue de cette saison tronquée par le coronavirus, a donc du plomb dans l'aile, malgré une décision du Conseil d'Etat laissant entrevoir un élargissement le 9 juin.

- La FFF pour la cohérence -

La plus haute juridiction administrative avait en effet suspendu les relégations au motif que la Ligue les avait prononcées sur la base d'une convention FFF-LFP caduque, fin avril, enjoignant les instances du football à réétudier le format du Championnat.

Mais cela n'a pas perturbé les dirigeants du football français: successivement, le Bureau de la Ligue, puis son Conseil d'administration, puis son Assemblée générale, puis enfin vendredi l'Assemblée fédérale réunissant près de 200 délégués de clubs amateurs et professionnels, tous se sont prononcés pour le maintien des rétrogradations à l'étage inférieur.

Devant cette Assemblée, Amiens et Toulouse ont tenté de convaincre. "Le foot serait sorti grandi en ne prononçant aucune descente, en faisant preuve d'un humanisme total, d'une solidarité totale", a lancé le président d'Amiens Bernard Joannin. "Ce qui me choque profondément c'est que notre jeu est régi par des règles, 90 minutes, 38 journées. A partir du moment où on modifie ces règles unilatéralement, on fausse le jeu et on ouvre la porte à toutes les interprétations. Je trouve ça dommage", a renchéri son homologue toulousain Olivier Sadran.

"On monte, on descend, c'est la vie. Il faut respecter les règles, elles sont ce qu'elles sont", a répondu le président de la FFF Noël Le Graët, affirmant son "respect" pour les dirigeants et rappelant l'importance de "trouver une solution adaptable à l'ensemble des clubs".

- Feuilleton juridique -

C'est un énième coup dur pour Amiens, très actif médiatiquement ces derniers jours pour prôner l'élargissement du Championnat, qu'il estime gérable au niveau du calendrier, bénéfique à "l'intérêt général du football" et porteur de "solidarité".

Mais les détracteurs du projet ont aussi des arguments: un Championnat élargi imposerait l'organisation de quatre journées supplémentaires dans un calendrier très restreint qui condamnerait probablement la traditionnelle trêve hivernale, et cela remettrait en cause le versement des juteux droits télévisés, qu'il faudrait répartir en deux parts supplémentaires.

Si Toulouse (20e lors de l'interruption du championnat et en passe d'être racheté par un fonds américain) s'est fait discret sur ce dossier, le club picard (19e) avait tenté le tout pour le tout cette semaine en mobilisant le monde politique de son département: tous les parlementaires de la Somme avaient en effet exhorté les instances du football et le gouvernement à "faire preuve d'humanité" en mettant en place une Ligue 1 à 22 clubs la saison prochaine.

Le feuilleton n'est néanmoins pas terminé: Bernard Joannin a dit vendredi en Assemblée qu'il "retournera devant le Conseil d'Etat" pour contester cette décision, qui va selon lui "détruire le club d'Amiens, avec des dizaines de familles qui vont perdre leur emploi".

AFP

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