Une étude réalisée sur 55.000 patients

L'hydroxychloroquine "au long cours" ne protège pas des formes graves de Covid-19

  • Publié le 7 juillet 2020 à 12:11
  • Actualisé le 7 juillet 2020 à 12:17

Les patients traités "au long cours" avec de la chloroquine ou de l'hydroxychloroquine, notamment pour des maladies auto-immunes, n'ont pas été moins touchés par des formes graves de Covid-19 durant l'épidémie, montre une étude française publiée mardi.

Cette étude, conduite sur près de 55.000 patients, "ne suggère pas de rôle préventif de l'utilisation des antipaludéens de synthèse (APS) au long cours sur le risque de survenue d'une hospitalisation, d'une intubation ou d'un décès liés au Covid-19", concluent ses auteurs. "Même si la nature observationnelle de l'étude ne permet pas de conclure formellement à l'absence de bénéfice des antipaludéens de synthèse pour la prévention d'une forme sévère de Covid-19, ces résultats ne plaident pas en faveur d'une utilisation préventive de l'hydroxychloroquine dans la population, y compris la population la plus à risque, et ce en dehors d'essais thérapeutiques dédiés", insistent les chercheurs.

Ils ont étudié "l'ensemble des personnes ayant reçu au moins six délivrances remboursées d'antipaludéens de synthèse (hydroxychloroquine ou chloroquine) entre le 1er janvier 2019 et le 15 février 2020, dont la dernière au cours du dernier trimestre 2019 ou début 2020". L'hydroxychloroquine, dérivée de l'antipaludéen chloroquine, est en particulier prescrite dans le traitement de maladies auto-immunes comme le lupus et ou la polyarthrite rhumatoïde.
Les résultats mettent même en évidence "un sur-risque d'hospitalisation, d'intubation et de décès liés au Covid-19 parmi les patients sous APS au long cours par rapport à la population générale française".

Mais "les analyses réalisées suggèrent que ce sur-risque est expliqué par les caractéristiques liées à la pathologie chronique sous-jacente" de ces patients, "notamment la co-médication par corticoïdes oraux, plutôt que par l'exposition aux APS elle-même". Cette étude a été réalisée par Epi-phare, structure réunissant l'Agence du médicament (ANSM) et l'Assurance Maladie, à partir des données de cette dernière (en particulier les remboursements de médicaments) et des dossiers médicaux des hôpitaux (dates d'hospitalisation, diagnostics, actes médicaux et médicaments délivrés...)

La plupart des essais cliniques testant l'hydroxychloroquine ont été stoppés fin mai, après la publication d'une étude négative dans la revue médicale The Lancet (rétractée par la suite après des soupçons de fraude), puis après les résultats début juin d'un vaste essai britannique, Recovery, selon lesquels l'hydroxychloroquine ne montre "pas d'effet bénéfique" pour les malades du Covid-19.

En France, l'autorisation dérogatoire de prescription de l'hydroxychloroquine à l'hôpital dans le traitement du Covid-19, en dehors des essais cliniques, a été retirée le 4 mai.

AFP

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1 Commentaires
Carl
Carl
3 ans

J'en pense que vous ne faite pas votre travail de journalisme, car l'étude du lancet n'a pas été soupçonné de frauduleuse elle l'est tous simplement, les auteurs se sont rétractés, il y avait même une actrice de films porno dans la bande.....Pourquoi vous les journalistes, vous enquêtez pas sur les conflits d'intérêts, les labos, les groupe pharmaco etc, "Milou-Daniel Drici", responsable du Centre régional de pharmacovigilance de Nice, jugait l'étude du lancet de "très bonne" (sur le journal France info) alors que bien. Des étudiants dans le domaine ont décelés très rapidement qu'elle était bidonné....