Cyclisme

Tour de France : trêve dans les Cévennes, Lutsenko vainqueur

  • Publié le 3 septembre 2020 à 20:02
  • Actualisé le 3 septembre 2020 à 22:29

Jour de trêve dans les Cévennes: les favoris du Tour de France sont restés sur la réserve, jeudi, dans la 6e étape remportée au sommet de l'Aigoual par le Kazakh Alexey Lutsenko.

Dans les montagnes cévenoles, jadis territoire des rebelles camisards, le Britannique Adam Yates (Mitchelton) a conservé le maillot jaune de leader obtenu après la pénalité infligée mercredi à Julian Alaphilippe.

A l'altitude de 1560 mètres, les favoris sont arrivés groupés derrière Alaphilippe qui a sprinté dans les derniers hectomètres et grignoté une seconde, mais près de trois minutes après l'arrivée de Lutsenko.

"Cela fait longtemps que je cours derrière la victoire dans le Tour mais c'est oublié maintenant", s'est réjoui le Kazakh, champion du monde espoirs en 2012 (devant Bryan Coquard) et professionnel l'année suivante dans l'équipe Astana dirigée par Alexandre Vinokourov.

Lutsenko, à la réputation de coureur passe-partout, a dû attendre sa cinquième participation pour s'imposer. Dix ans après le dernier succès de son mentor +Vino+ qui allait devenir ensuite champion olympique à Londres au crépuscule de sa carrière marquée aussi par une exclusion du Tour 2007 pour dopage.

- Un Indien chez les camisards -

L'étape, longue de 191 kilomètres, s'est donc conclue, pour la première fois dans le Tour 2020, au bénéfice de l'échappée. "Au briefing dans le bus, notre directeur sportif nous avait dit que c'était possible, qu'il fallait tenter quelque chose et prendre l'échappée", a raconté le champion du Kazakhstan.

Composé de solides coureurs (Roche, Herrada, Cavagna, Van Avermaet, Powless, Boasson Hagen, Oss, Lutsenko), le groupe de tête a compté jusqu'à six minutes et demie d'avance. L'écart a fondu à quelque deux minutes et demie au pied du col de la Lusette, une "vacherie" selon le mot du quintuple vainqueur du Tour Bernard Hinault, une montée de 11,7 kilomètres aux pourcentages irréguliers.

Mais, pour le bonheur de Lutsenko, l'équipe Ineos du vainqueur sortant Egan Bernal a baissé le rythme sur les pentes de ce col de première catégorie. Sans qu'aucun de ses adversaires ne trouve à redire à cette paix armée dans une première semaine d'un Tour atypique, que les coureurs abordent sans leurs repères habituels face à la durée de l'épreuve et une troisième semaine décisive.

A 4 kilomètres du sommet de la Lusette, le futur vainqueur a distancé le prometteur Neilson Powless, qui a fêté son 24e anniversaire en cette journée ensoleillée mais n'a pas eu de cerise sur le gâteau. L'Américain, issu de la tribu indienne des Oneida, présente des références: il a gagné en 2016 une étape du Tour de l'Avenir arrivant sur les flancs du col de la Croix-de-Fer, où David Gaudu s'était classé 3e et Egan Bernal 7e.

- In "Vino" veritas -

Prodigue de ses efforts dans la partie initiale de la montée, Powless n'a pu faire mieux que 4e de l'étape derrière l'Espagnol Jesus Herrada, deuxième à 55 secondes, et le champion olympique belge Greg Van Avermaet. A près de trois minutes de Lutsenko qui a obéi aux consignes d'attaque de Vinokourov.

"Je lui ai dit le matin que c'était une étape pour lui", a d'ailleurs confirmé l'homme-symbole du cyclisme kazakh qui connaît bien son protégé. En réussite sur la Vuelta (vainqueur d'une étape en 2017), Lutsenko n'avait pas encore conclu sur le Tour, à l'exemple de sa troisième place l'année passée dans l'étape alpestre de Valloire derrière Nairo Quintana et Romain Bardet.

Pour les candidats au podium du Tour, le prochain rendez-vous est fixé à samedi, lors de la première des deux étapes pyrénéennes. A moins d'un coup fourré dans la 7e étape menant de Millau (Aveyron) à Lavaur (Tarn) promise aux sprinteurs mais possiblement exposée au vent. L'année passée, Thibaut Pinot avait perdu gros dans une étape comparable, dans le Tarn, déjà.

AFP

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