Tennis

Roland-Garros : Wawrinka, premier sommet pour Hugo Gaston

  • Publié le 2 octobre 2020 à 09:14
  • Actualisé le 2 octobre 2020 à 09:49

Dernier Français en lice à Roland-Garros, Hugo Gaston, 20 ans depuis samedi, s'attaque vendredi au premier sommet de sa jeune carrière face à Stan Wawrinka pour une place en huitièmes de finale.

Du genre à garder sa joie intérieure plutôt qu'à se laisser aller à des effusions, Gaston a accueilli sa qualification pour son tout premier 3e tour en Grand Chelem mercredi les poings timidement serrés, puis le visage discrètement enfoui dans sa serviette.

Habitué du circuit Challenger, la deuxième division du tennis mondial, le petit gaucher toulousain ne s'était pourtant mesuré que deux fois au circuit principal avant cette édition 2020 de Roland-Garros, pour autant de défaites. La première à Marseille en 2018, face à l'Italien Stefano Travaglia, la seconde à l'Open d'Australie en janvier, contre l'Espagnol Jaume Munar.

Le 239e joueur mondial a toutefois parfaitement su tirer profit de l'invitation offerte par la Fédération français de tennis (FFT): il s'est successivement débarrassé de son compatriote Maxime Janvier au premier tour (7-6 (7/5), 6-4, 6-3), puis du Japonais Yoshihito Nishioka, classé aux portes du top 50, au deuxième (6-4, 7-6, 3-6, 6-2).

Se dresse désormais face à lui une montagne autrement plus abrupte avec Wawrinka, triple lauréat en Grand Chelem (Open d'Australie 2014, Roland-Garros 2015 et US Open 2016) et encore finaliste Porte d'Auteuil en 2017.

"Je me souviens quand il a gagné ici. J'avais regardé la finale et c'était très inspirant", se remémore Gaston, pas encore quinze ans à l'époque. "Stan, c'est un grand champion. J'ai beaucoup de respect pour lui. Mais quand je vais rentrer sur le terrain, je vais tout faire pour gagner", promet-il. "Je sais que ça va être un match compliqué mais je vais essayer de donner le maximum, de prendre du plaisir, de profiter, avec l'envie d'essayer de gagner."

- "Pas le gabarit pour faire trois aces par jeu" -

Au-delà de son palmarès, "jouer Stan maintenant, ce n'est pas facile. Les conditions avantagent vraiment Stan, qui peut lâcher ses gros coups. Et avec ces balles qui n'avancent pas, un peu molles, il a la force avec son gabarit et sa puissance de frappe de déplacer Hugo et de lui faire mal", analyse Benoît Paire, grand ami du Suisse avec lequel il a partagé de multiples apéros remarqués sur les réseaux sociaux pendant le confinement.

Avec son modeste 1,73 m, Gaston, qui a la particularité de ne pas faire rebondir sa balle avant de servir, le dit lui-même, "je n'ai pas le gabarit pour faire trois aces par jeu".

C'est sur un jeu créatif et varié que mise le jeune Toulousain entraîné par Marc Barbier, à l'image des nombreuses amorties bien senties distillées face à Nishioka, ou encore de son passing de revers gagnant lâché sur la balle de match contre le Japonais.

Quant au fait d'être le dernier représentant français dans le tableau masculin, l'ex-N.2 mondial juniors et médaillé d'or aux Jeux olympiques de la jeunesse en 2018 à Buenos Aires, où il avait assumé le rôle de porte-drapeau, l'appréhende là aussi très calmement.

"Je ne vais pas me mettre une pression supplémentaire parce que je suis le dernier Français. Je me concentre sur ce que je peux faire, sur ce que je sais faire", répond Gaston. "Je reste assez cool sur cela et assez distant", poursuit-il.

Son joli parcours parisien lui permettra en tout cas de se hisser parmi les 200 meilleurs joueurs mondiaux. Un premier cap dans son ascension.

AFP

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