Covid-19

Premier jour de nouvelles restrictions à Paris pour freiner l'épidémie

  • Publié le 6 octobre 2020 à 15:11
  • Actualisé le 6 octobre 2020 à 15:23

Des bars contraints de baisser le rideau, des restaurants qui s'adaptent: avec les nouvelles mesures entrées en vigueur mardi, Paris et les communes limitrophes espèrent ralentir la progression de l'épidémie de Covid-19, un enjeu crucial pour éviter une surcharge des hôpitaux.

Au lendemain de l'annonce de la fermeture des débits de boissons pour quinze jours au moins, nombre de bistrots parisiens -- qui servent à déjeuner -- restent ouverts pour le petit café du matin, mais en terrasse plutôt qu'au comptoir.

A l'heure du déjeuner, place aux nouvelles règles, notamment une limite de six couverts maximum par tablée, le maintien d'un mètre entre les chaises de différents groupes et les coordonnées des clients notées pour les recontacter en cas de contamination. Sur les tables, à côté de l'assaisonnement et de la carafe d'eau, du gel hydroalcoolique est désormais aussi à disposition.

"On va jouer le jeu, respecter le cahier des charges à 100% (...) On ne s'en sort pas si mal que ça", a expliqué à l'AFP le gérant de "L'Usine de Charonne", Adrien Falières, "soulagé de pouvoir continuer à travailler" dans son établissement de l'est parisien. A Marseille, les restaurants ont pu rouvrir selon le même protocole, une semaine après une fermeture totale décriée par la profession et les élus.

- Quinze jours -

Pas de répit, en revanche, pour les bars de la capitale ouverts en soirée pour boire un verre et qui ont l'obligation de fermer leurs portes depuis lundi soir 22H00.

Foires, salons professionnels et cirques proscrits, centres commerciaux et grands magasins soumis à une jauge d'un client pour 4 m2, pas plus de 50% d'étudiants dans les amphis, fermeture des piscines aux adultes et portes toujours closes pour les salles de fitness: Paris et sa petite couronne sont entrées mardi dans une nouvelle phase de restrictions pour tenter d'enrayer la progression de l'épidémie de Covid-19, alors que le taux d'occupation des lits de réanimation pour des patients atteints de la maladie a dépassé le seuil critique de 30% depuis plusieurs jours en Ile-de-France.

Cette proportion devrait atteindre les 50% "dans les 15 prochains jours", a averti lundi l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France. Son directeur général, Aurélien Rousseau, a affirmé que certains établissements avaient commencé à "déprogrammer des activités chirurgicales".

Face à des restrictions qui font moins consensus que pendant le confinement généralisé du printemps, des médecins continuent d'alerter sur une situation fragile. Selon les experts, il faut attendre quinze jours pour que les mesures aient des effets.

- "Il faut agir" -

"Dès juillet, nous disions aux métropoles, parce qu'on savait que ça se passerait dans les métropoles, de se préparer pour le retour du virus à la rentrée (...). Ce que j'espère, c'est qu'au moins maintenant il n'y ait plus vraiment de doute dans l'esprit de la population par rapport au fait que le virus est de retour et qu'il faut agir", a expliqué mardi matin l'épidémiologiste de l'Institut Pasteur Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique qui guide le gouvernement, sur BFM-TV/RMC.

"Deuxième semaine de juillet, il y avait moins de dix personnes qui étaient admises en réanimation chaque jour. Aujourd'hui, c'est 150 personnes (au niveau national). Au premier novembre, ce sera 400 si rien n'est fait", a-t-il prévenu.

Selon le dernier pointage de Santé publique France lundi soir, plus de 1.400 malades du Covid-19 étaient en réanimation en France, sur un total d'environ 5.000 places disponibles en réanimation dans le pays.

Le taux de positivité (proportion des tests positifs par rapport aux total de tests effectués) continue d'augmenter et atteignait 8,6% lundi, contre 8,2% la veille, dans la population générale.

Ce taux flambe chez les personnes en grande précarité. Selon une enquête de Médecins sans frontières (MSF) révélée mardi, et menée fin juin, plus d'une personne en grande précarité sur deux, pour l'essentiel des migrants, a été infectée au Covid-19.

Après Aix-Marseille et Paris, la situation reste sous surveillance dans cinq autres métropoles (Lille, Lyon, Grenoble, Toulouse et Saint-Etienne), pointées jeudi par le ministre de la Santé Olivier Véran comme susceptibles de basculer prochaînement en zone d'alerte maximale.

AFP

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