Economie

Les Bourses mondiales vacillent, entre craintes sanitaires et stimulus au point mort

  • Publié le 15 octobre 2020 à 15:08
  • Actualisé le 15 octobre 2020 à 15:15

Les places boursières mondiales connaissaient une séance mouvementée jeudi, affectées par le durcissement des restrictions contre le Covid-19 et le blocage des discussions sur un plan de relance américain comme autour de l'après-Brexit.

Vers 12H00 (10H00 GMT), l'indice CAC 40 à Paris perdait 2,29% à 4.873,03 points pendant que le Dax à Francfort chutait de 2,94%, le FTSE 100 à Londres de 2,28%. En Espagne, l'indice Ibex 35 plongeait de 2,00% et Milan perdait 2,61%.

"Les espoirs déçus de stimulus américain, les incertitudes liées au Brexit et la hausse du nombre de contaminations à travers l'Europe sont autant d'éléments pour un cocktail détonnant", commente Neil Wilson, analyste en chef pour Markets.com.

Attendue depuis plusieurs semaines comme une bouffée d'oxygène par les ménages et entreprises américains très durement touchés par la première vague de Covid-19, une nouvelle relance budgétaire tarde à voir le jour aux Etats-Unis, faute d'un consensus entre républicains et démocrates, obnubilés par la présidentielle.

Le faible espoir quant à la conclusion d'un accord avant le scrutin du 3 novembre a été douché mercredi par des propos du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, estimant que les vues des uns et des autres étaient encore "très éloignées" sur plusieurs pans du nouveau plan.

Après une clôture en nette baisse à Wall Street mercredi soir, les indices asiatiques ont souffert de ces propos à la clôture jeudi: Tokyo a perdu 0,51%, Hong Kong 2,06% et Shanghai 0,26%.

De quoi également refroidir les ardeurs d'investisseurs européens déjà inquiets de la progression de la pandémie de Covid-19 sur le Vieux continent, et du durcissement des restrictions instaurées pour la freiner.

En France, près de 20 millions d'habitants seront soumis à partir de samedi à un couvre-feu nocturne, a annoncé jeudi le président Emmanuel Macron. De fortes restrictions ont également été mises en place en Irlande du Nord, en Irlande, en Catalogne, aux Pays-Bas et en Allemagne où un nombre record de cas quotidiens a été enregistré.

- "Reconfinement" -

"Un reconfinement en Europe semblait impossible jusqu'à récemment. Avec l'arrivée de la deuxième vague, on ne peut plus totalement l'écarter", observe Milan Cutkovic, analyste pour Axi.

Cette situation suscite de sérieuses interrogations sur la santé financière des entreprises d'ici à la fin de l'année, alors que ces dernières sont déjà lourdement affectées par les conséquences de la première vague.

Leurs résultats du troisième trimestre seront scrutés à la loupe dans les prochains jours, la traditionnelle saison des publications venant d'ouvrir. Pour l'heure, deux banques américaines, Bank of America et Wells Fargo, ont présenté des chiffres décevants, et ont fortement chuté à Wall Street mercredi.

Le Brexit est par ailleurs dans les esprits alors que les dirigeants de l'UE sont déterminés à afficher leur fermeté jeudi à Bruxelles lors d'un sommet sur la relation post-Brexit malgré la pression du Britannique Boris Johnson, qui laisse planer la menace d'un arrêt des négociations.

- L'industrie du voyage boit la tasse -

Les valeurs du secteur du voyage étaient lourdement affectées par le durcissement des mesures françaises: Accor plongeait de 5,91% à 22,62 euros, Airbus chutait de 3,07% à 60,24 euros, et Air France-KLM de 2,83% à 2,92 euros.

La compagnie irlandaise Ryanair (-2,97% à 11,94 euros) a fait savoir qu'elle allait de nouveau réduire ses capacités de vols au regard de la pandémie de Covid-19 et de la chute du trafic, et les faire passer cet hiver à 40% contre 60% l'an passé.

Toujours dans l'aérien, le groupe IAG chutait de 4,03% à 94,30 pence, miné par la perspective de plus amples réductions de l'activité et du trafic dans un secteur traversant déjà une grave crise.

- L'automobile souffre -

Très cycliques, les valeurs liées à l'industrie automobile plongeaient. En Allemagne, BMW lâchait 4,28% à 61,34 euros, Daimler 4,07% à 46,31 euros et Volkswagen 4,56% à 132,84 euros.

En France, Renault perdait 3,59% à 22,32 euros et PSA 2,82% à 15,18 euros.

AFP

guest
0 Commentaires