Pandémie

Virus: veille de couvre-feu dans les métropoles françaises

  • Publié le 16 octobre 2020 à 06:52
  • Actualisé le 16 octobre 2020 à 07:40

Une dizaine de grandes villes françaises, dont Paris, vivent vendredi leur dernière soirée de liberté avant l'entrée en vigueur samedi du couvre-feu annoncé mercredi par le président Emmanuel Macron, alors qu'en Irlande les visites privées sont désormais interdites, afin de ralentir la propagation du Covid-19.

L'Irlande, où la mesure entre en application ce vendredi, rejoint ainsi le Royaume-Uni, qui a pris des mesures similaires à Londres et dans plusieurs autres zones d'Angleterre, symbole d'un nouveau tour de vis un peu partout en Europe, confrontée à une évolution de la pandémie jugée "très préoccupante" par l'Organisation mondiale de la santé.

Outre ces interdictions, de nouvelles restrictions drastiques ont été imposées dans les régions frontalières avec l'Irlande du Nord: les magasins non essentiels, centres de loisirs, piscines et salles de sports seront fermés dans les comtés de Donegal, Monaghan et Cavan, où vivent 300.000 personnes.
En France, Paris, ainsi que huit autres métropoles, dont Lyon et Marseille, soit un total de vingt millions de Français, seront soumis à partir de samedi à un couvre-feu nocturne entre 21H00 (19H00 GMT) et 06H00 (04H00 GMT).

"A 21H00, chacun devra être chez soi", a détaillé jeudi le Premier ministre Jean Castex, "tous les lieux, commerces ou services recevant du public seront fermés".
Le Premier ministre a annoncé aussi que "toutes les fêtes privées" se tenant "dans des salles polyvalentes ou tout autre établissement recevant du public seront interdites" sur l'ensemble du territoire, et que tous les restaurants de France devront appliquer un protocole sanitaire renforcé.

Il s'agit pour le gouvernement français de ralentir la propagation du virus alors que le nombre de nouveaux cas de contaminations en 24 heures a dépassé la barre des 30.000 pour la première fois depuis le lancement des tests à grande échelle. Le taux de positivité des tests (la proportion des personnes positives sur l'ensemble des personnes testées) poursuit également sa hausse, à 12,6%.

Ces nouvelles mesures affectent particulièrement les restaurateurs, mais aussi les étudiants. C'est le cas d'Agathe, inscrite en première année de droit à Montpellier (sud), qui s'attend à "l'annulation de toutes (s)es soirées de babysitting". "Je gardais des enfants une ou deux fois par semaine pendant que les parents sortaient au restaurant. Ca sera autant d'argent en moins pour moi, j'espère que ça ne va pas durer".

La pandémie a fait plus de 1,09 million de morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP jeudi. Quelque 38,57 millions de cas ont été officiellement comptabilisés, dont plus de 26,6 millions ont été guéris.

- Harris et von der Leyen en quarantaine -

Signe de la détérioration de la situation sur l'ensemble du continent, la nouvelle carte sur les restrictions de voyage publiée jeudi par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a placé plus de la moitié des pays de l'Union européenne et le Royaume-Uni en rouge.

Seules la Norvège, la Finlande et la Grèce sont majoritairement en vert alors que cinq pays (Italie, Chypre, Estonie, Lituanie, Lettonie) sont principalement orange. L'Allemagne, l'Autriche, la Suède, le Danemark et l'Islande n'ont toutefois pas de code couleur du fait d'un "manque de données sur les tests", pour une raison non précisée.
En Argentine, la barre des 25.000 morts a été franchie jeudi, pour près de 950.000 contaminations, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé. Selon les statistiques de l'AFP, l'Argentine se situe au cinquième rang mondial en nombre de cas et au douzième en nombre de décès.

Le virus continue également de perturber la vie politique, provoquant notamment le départ de la président de la Commission européenne Ursula von der Leyen d'un sommet à peine entamé à Bruxelles pour se mettre en quarantaine après la découverte d'un cas de coronavirus dans son équipe.

- Maladies chroniques -

Aux Etats-Unis, c'est la candidate démocrate à la vice-présidence Kamala Harris qui a dû suspendre ses déplacements jusqu'à dimanche, en raison de cas de Covid-19 dans son entourage. Testée deux fois, Mme Harris serait cependant négative, selon son équipe de campagne.

Plus largement, la nouvelle dégradation de la situation aux Etats-Unis, où le nombre de nouveaux cas recommence à progresser, et en Europe ainsi que l'absence d'accord sur un plan de relance dans la première économie mondiale inquiètent les marchés financiers, des deux côtés de l'Atlantique: à Wall Street le Dow Jones a terminé dans le rouge (0,07%) de même que le Nasdaq (0,47%) alors qu'à Paris le CAC40 a perdu 2,11%, Francfort 2,49% et le TFSE 100 de Londres 1,73%.

Pour la prestigieuse revue médicale britannique The Lancet, la hausse mondiale continue ces 30 dernières années des maladies chroniques et de leurs facteurs de risques, dont l'obésité, l'hyperglycémie (haut taux de sucre dans le sang, ndlr) et la pollution atmosphérique, a créé les conditions d'une "tempête", aggravant le bilan du Covid-19.
Pour autant, certains pays tentent de poursuivre l'assouplissement des règles: le Pérou a ainsi initié jeudi la réouverture progressive de ses musées et sites archéologiques, fermés depuis plusieurs mois, à commencer par la citadelle inca du Machu Picchu, qui rouvrira samedi pour les habitants de la région de Cuzco (sud) et le 1er novembre aux autres Péruviens et aux étrangers.

AFP

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