Grande-Bretagne

Brexit : Premier test avec la reprise de l'activité après les fêtes

  • Publié le 4 janvier 2021 à 07:15
  • Actualisé le 4 janvier 2021 à 12:53

C'est le premier véritable test après sa sortie du marché unique et de l'union douanière: le Royaume-Uni verra à partir de lundi si le passage des frontières se fait sans encombres, des milliers de camions devant franchir la Manche après un week-end très calme.

La réussite de l'après-Brexit est cruciale pour le Premier ministre Boris Johnson, qui a également d'autres dossiers urgents à gérer. Le Royaume-Uni est en effet durement frappé par le coronavirus, avec plus de 75.000 morts, l'un des pires bilans en Europe, et par la crise économique qui l'accompagne.

Le Brexit menace aussi l'unité du royaume, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon faisant pression sur le gouvernement britannique pour qu'il lui accorde le droit d'organiser un nouveau référendum sur l'indépendance de sa nation. En cas de victoire, elle promet que l'Ecosse, qui avait voté à 62% contre le Brexit en 2016, rejoindra l'Union européenne.

La nouvelle vie du Royaume-Uni hors de l'UE, après près d'un demi-siècle d'appartenance, a pour l'instant débuté sans accrocs. L'accord commercial signé la veille de Noël entre Londres et l'Union européenne, une semaine avant l'expiration de la période de transition post-Brexit, permet d'éviter droits de douanes et quotas, qui faisaient redouter un chaos à la frontière. Mais le retour de formalités douanières disparues depuis des décennies pourrait provoquer des perturbations à partir de lundi, avec la reprise de l'activité à plein régime.

Pour être autorisés à rouler dans le Kent, les routiers à destination de l'Europe doivent disposer d'une autorisation, délivrée électroniquement, prouvant qu'ils ont préalablement accompli les formalités qui s'imposent. Les contrevenants risquent des amendes de 300 livres sterling (334 euros). Le gouvernement craint que les chauffeurs routiers ne se rendent à Douvres sans ce sésame, ce qui entraînerait des retards et des blocages dans le port et ses environs.

Il estime que la plupart des grandes entreprises sont prêtes pour les nouvelles règles, mais que jusqu'à la moitié des petites et moyennes entreprises pourraient ne pas avoir effectué les démarches nécessaires pour exporter vers l'Europe. Pour éviter une congestion, le gouvernement a prévu d'énormes parkings et des permis d'entrer dans la région du Kent.

Arrivé vendredi matin sur le sol britannique, Alexandru Rareci, un chauffeur routier originaire de Roumanie, a dit à l'AFP avoir eu un voyage "tout à fait normal". Pour le retour en revanche, il confiait n'avoir jamais entendu parler du permis de circuler dans le Kent.

- Dépistage obligatoire -

Les nouvelles formalités douanières s'ajoutent à l'obligation pour les chauffeurs routiers de présenter un test négatif au Covid-19 dans les 72 heures précédant leur traversée de la Manche, une mesure imposée par la France pour éviter l'importation de nouveaux cas.

Le ministère britannique des Transports a annoncé samedi la mise en place de 20 nouveaux sites de dépistages dans le pays au cours du week-end, suivis par d'autres cette semaine. "Ces nouveaux centres, à la fois dans les stations-service et dans les entreprises, aideront à réduire les retards", a souligné dans un communiqué le ministre des Transports, Grant Schapps. Le but est d'éviter un retour aux scènes chaotiques vécues autour de Noël, lorsque des milliers de camions avaient été bloqués au Royaume-Uni après la fermeture des frontières décidée par la France en raison de la flambée de cas liée à un variant du coronavirus.

Les camions avaient pu finalement repartir après une opération de dépistage massive impliquant plus d'un millier de militaires. Contrairement à l'UE, le gouvernement britannique a décidé de mettre en oeuvre graduellement les contrôles douaniers. Ils ne concerneront toutes les marchandises qu'à partir de juillet.

AFP

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