Son corps avait été retrouvé dans la forêt

Malaisie : la piste criminelle exclue dans la mort d'une jeune franco-irlandaise

  • Publié le 4 janvier 2021 à 11:26
  • Actualisé le 4 janvier 2021 à 13:51

La mort d'une Franco-Irlandaise de 15 ans, Nora Quoirin, dont le corps avait été retrouvé dans la forêt en Malaisie dix jours après sa disparition en 2019, est due à "une mésaventure" dans la jungle et non à un meurtre ou à une agression sexuelle, selon les conclusions de l'enquête. La jeune fille avait disparu au lendemain de son arrivée, avec sa famille, à l'hôtel Dusun Resort, un complexe touristique situé à 70 km environ au sud de la capitale Kuala Lumpur, en lisière de la jungle.

Le corps de l'adolescente atteinte d'un léger handicap mental avait été retrouvé au bout de dix jours de recherches. La police avait estimé que la mort était d'origine accidentelle et l'autopsie réalisée en Malaise avait conclu qu'elle était probablement décédée des suites d'une hémorragie interne induite par la faim, après avoir passé plus d'une semaine dans la forêt tropicale. Mais les parents sont persuadés que leur fille n'était pas capable de sortir seule, en pleine nuit, par la fenêtre du chalet où elle séjournait, et qu'elle avait été enlevée.

La "coroner" responsable de l'enquête, Maimoonah Aid, a estimé lundi que "personne n'est impliqué" dans sa disparition et qu'il est "plus probable qu'elle soit morte à la suite d'une mésaventure". Pour Mme Maimoonah, l'adolescente a sûrement quitté le logement familial "toute seule" avant de se "perdre dans la plantation de palmiers" qui était à l'abandon. Le corps dénudé de Nora Quoirin avait été retrouvé dans un petit ruisseau au fond d'un ravin dans la jungle après dix jours de recherches ayant mobilisé des centaines de personnes, des hélicoptères et des chiens.

- "Endroit étrange et nouveau" -

La "coroner" a mis deux heures avant de rendre ses conclusions lors d'une visio-conférence, en raison de la pandémie de coronavirus, qui se tenait depuis un tribunal de la ville de Seremban. Elle a ainsi passé en revue plus de 40 témoignages recueillis lors de son enquête qui a débuté fin août et s'est achevée en décembre. Au moment des conclusions, la mère de la victime a baissé la tête. Selon la "coroner", à leur arrivée en Malaisie, la famille et notamment l'adolescente étaient fatigués et il est donc probable que dans cet "endroit étrange et nouveau", la jeune fille ait quitté de son plein gré le chalet.

Mme Maimoonah a également souligné que la mère de la victime avait déclaré que sa fille était capable de monter les escaliers toute seule, laissant à penser qu'elle a pu sortir toute seule de leur chalet. Au cours de l'enquête, la police a répété ne pas avoir d'indices pouvant laisser croire à une piste criminelle et penser qu'elle est sortie elle-même de son chalet en passant par la fenêtre. Mais ses parents, qui habitent Londres et ont témoigné par téléconférence depuis la Grande-Bretagne, ont raconté avoir entendu des bruits suspects dans le chalet la nuit de sa disparition.

Le père, Sébastien Quoirin, un Français, a dit avoir "entendu des bruits étouffés venant du chalet" tard dans la nuit le jour où la famille est arrivée. De son côté, la mère, Meabh, Irlandaise, a critiqué la réaction de la police, estimant qu'elle a été lente et peu efficace. L'adolescente était scolarisée dans une structure destinée aux enfants présentant des difficultés d'apprentissage et de communication.

AFP

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