Nouvelles commandes

Virus : l'Europe donne un coup d'accélérateur à ses programmes de vaccination

  • Publié le 8 janvier 2021 à 18:41
  • Actualisé le 8 janvier 2021 à 18:53

L'Europe a donné vendredi un coup d'accélérateur à ses programmes de vaccination en doublant ses commandes de doses Pfizer-BioNTech tandis que la Chine a coupé du monde deux grandes villes pour endiguer de nouveaux foyers de Covid-19.

Face aux critiques que suscite la lenteur des campagnes de vaccination sur le continent, l'Europe prépare l'autorisation prochaine dans l'UE d'un troisième vaccin, celui d'AstraZeneca/Oxford, après ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna. L'Agence européenne des médicaments (EMA), mise sous pression par les Etats membres, a fait savoir vendredi qu'une décision sur ce vaccin pourrait être prise fin janvier.

La Commission européenne a annoncé vendredi avoir commandé 200 millions de doses supplémentaires du vaccin Pfizer-BioNTech, avec une option pour 100 millions de plus, soit un total de 600 millions de doses. Elles commenceront à être livrées au deuxième trimestre 2021.

Avec les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna, "nous nous sommes déjà assurés d'une quantité de doses qui nous permet de vacciner 380 millions d'Européens, c'est plus de 80% de la population, et d'autres vaccins vont suivre dans les semaines et les mois à venir", s'est réjouie la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

La propagation rapide de nouveaux variants du coronavirus inquiète, les vaccins, conçus dans un temps record, n'étant toujours pas déployés à grande échelle. Signe rassurant, le vaccin BioNTech/Pfizer semble efficace contre une "mutation clé" des variants britannique et sud-africain du coronavirus, a fait savoir le laboratoire BioNTech.

Et avec des seringues adéquates, il est possible d'extraire six doses par flacon du vaccin Pfizer/BioNTech, contre cinq doses actuelles, augmentant ainsi la capacité d'utilisation des vaccins déjà commandés, a fait savoir l'Agence européenne des médicaments (EMA).

Le Royaume-Uni, le pays d'Europe le plus endeuillé par l'épidémie avec plus de 78.000 morts, a aussi élargi sa panoplie de lutte contre le Covid-19 en approuvant vendredi le vaccin Moderna, après ceux de Pfizer et d'Astra-Zeneca.

L'horloge tourne et le maire de Londres a averti que les hôpitaux étaient menacés d'être submergés. "La situation à Londres est maintenant critique, avec une propagation du virus hors de contrôle", a reconnu Sadiq Khan, qui a décrété vendredi un état d'"incident majeur", impliquant une réponse coordonnée des services publics.

Pour les pays occidentaux, les vaccins sont le principal espoir de sortir de la pandémie, qui continue de se propager avec près d'1,9 million de personnes ayant péri dans le monde et 87 millions de cas confirmés. En Chine et en Australie, où l'épidémie est sous contrôle, les autorités ont agi très énergiquement face à l'apparition de nouveaux foyers pourtant modestes, inquiètes de la propagation de nouveaux variants en provenance de l'étranger.

Deux municipalités au sud de Pékin ont suspendu vendredi les moyens de transport et mis en place des tests de masse après la détection de 127 cas de contaminations dans la région la semaine dernière.
Shijiazhuang et Xingtai, qui comptent au total cinq millions d'habitants, sont effectivement coupées du monde. Les autoroutes sont fermées, les liaisons aériennes, en train et en autocar longue distance suspendues.

Les habitants ont reçu l'ordre de ne pas se déplacer, de même que ceux des régions environnantes. Le nombre des personnes affectées par des restrictions est évalué à 18 millions. Quelque 6,7 millions d'habitants de la région ont déjà été testés, ont annoncé vendredi des responsables. "Je suis plus inquiet qu'avant. Mais je crois que l'épidémie sera bientôt contenue. Soyons forts", se dit Wu Xi, soignant dans un centre de santé maternelle à Shijiazhuang.

Avec des mesures énergiques, la Chine était parvenue dès le printemps dernier à enrayer l'épidémie qui s'est répandue depuis à la surface du globe. Officiellement, ce géant asiatique a dénombré 4.634 morts, la dernière comptabilisée en mai.

Quant à l'Australie, les autorités ont réagi aussi rapidement en imposant un confinement express de trois jours à deux millions d'habitants de Brisbane, la troisième ville de ce pays, après une seule contamination : un employé d'un hôtel qui a contracté le variant très contagieux du Covid-19 découvert au Royaume-Uni. "Si nous voulons arrêter la propagation de cette souche infectieuse, de cette souche britannique, nous devons agir immédiatement", a déclaré la Première ministre de l'Etat du Queensland, Annastacia Palaszczuk.

Les voyageurs en provenance de l'étranger seront soumis à des tests. Au Japon, un nouvel état d'urgence est entré en vigueur vendredi pour un mois dans le grand Tokyo, sur fond de record de contaminations. Malgré cela, les organisateurs des jeux Olympiques dans la capitale nippone, initialement prévus pour 2020, excluent de les reporter une nouvelle fois.

L'épidémie progresse à un rythme alarmant aux Etats-Unis avec un nouveau record de 4.000 morts et de 265.000 contaminations en 24 heures. En Californie, les hôpitaux sont submergés par les décès, et au moins 166 remorques frigorifiques ont été installées pour servir de morgues provisoires. A Los Angeles, une personne meurt du Covid-19 toutes les quinze minutes.

Après les Etats-Unis (365.321 morts au total), c'est le Brésil qui est le plus endeuillé, avec 200.498 personnes ayant perdu la vie, et les spécialistes s'attendent au pire en ce début d'année, tandis que la campagne de vaccination n'y a pas encore débuté.

Ce pays latino-américain de 212 millions d'habitants a recensé un record de nouvelles contaminations (87.843) et pas moins de 1.524 morts supplémentaires au cours des dernières 24 heures. A Manaus (nord), le nombre des enterrements a augmenté de 80% ces deux dernières semaines. Des chambres frigorifiques de fortune sont installées à l'extérieur des hôpitaux pour y entasser les morts, les cimetières étant débordés.

AFP

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