Covid-19

Joe Biden bientôt dans l'arêne, du rififi à l'Open d'Australie

  • Publié le 19 janvier 2021 à 14:12
  • Actualisé le 19 janvier 2021 à 14:56

A 24 heures de son entrée à la Maison Blanche, Joe Biden se préparait mardi à lancer son propre agenda contre le Covid-19 aux Etats-Unis, alors que de nombreux pays accélèrent les vaccinations, et que la polémique monte autour de la tenue d'Open de tennis d'Australie.

La maladie a fait plus de deux millions de morts dans le monde et un rapport d'experts indépendants devant être présenté mardi à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) accuse cette dernière et la Chine d'avoir tardé à prendre la mesure de la situation. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché au monde par le Covid-19, avec 24 millions de cas et près de 400.000 morts, dont 21.000 pour ces sept derniers jours. Et l'apparition du nouveau variant britannique fait craindre le pire.

- "On peut y arriver!" -

A la veille du départ de Donald Trump, la cacophonie règne à Washington entre les deux camps présidentiels: le président sortant a annoncé la prochaine réouverture des frontières américaines aux ressortissants européens de l'espace Schengen, aux Britanniques, Irlandais ainsi qu'aux Brésiliens à compter du 26 janvier, mais il a été aussitôt contredit par la porte-parole du président nouvellement élu. "Ce n'est pas le moment de lever les restrictions sur les déplacements internationaux", a déclaré sur Twitter Jen Psaki, qui doit devenir la porte-parole du nouveau président Biden, officiellement investi mercredi.

Une immense campagne de vaccination a débuté à la mi-décembre mais elle avance bien plus lentement que prévu: seules dix millions de personnes ont reçu une première injection, bien en deçà des 20 millions prévus pour fin décembre 2020 par l'administration sortante. Joe Biden a promis d'enclencher la vitesse supérieure pour atteindre 100 millions d'injections au 100e jour de sa présidence, "Je suis convaincu qu'on peut y arriver", a-t-il dit. "La santé de la Nation est en jeu!"

Face au président Trump, partisan d'une levée des restrictions, sur le territoire américain ou vis-à-vis de ses principaux partenaires, Joe Biden veut jouer la prudence et cherche davantage à donner aux Américains les ressources économiques nécessaires pour tenir jusqu'à la fin de la pandémie, notamment avec un plan de soutien massif de 1.900 milliards de dollars.

Le 46ème président des Etats-Unis a déjà annoncé qu'il prendrait, dès mercredi, un décret pour rendre obligatoire le port du masque dans les locaux et espaces dépendant de l'Etat fédéral, ainsi que lors des déplacements entre Etats, ce que Donald Trump s'était toujours refusé à faire.

- Le spectre de "l'échec moral" -

Le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a averti que le monde ferait face à un "échec moral catastrophique" si les pays riches accaparaient les vaccins au détriment des pays pauvres.
A ce jour, selon un décompte de l'AFP, au moins 60 pays ou territoires, regroupant 61% de la population mondiale, ont lancé leur campagne de vaccination. Mais 11 pays concentrent 90% des doses injectées.

Le Brésil, une des nations les plus touchées - avec plus de 210.000 morts recensés officiellement, un chiffre très sous-évalué selon les spécialistes - a lancé sa campagne lundi, deux jours plus tôt que prévu, sous la pression des gouverneurs des Etats.

Le défi logistique est de taille dans ce pays de 210 millions d'habitants aux dimensions continentales, où deux premiers vaccins - le chinois CoronaVac et le britannique d'Oxford/AstraZeneca - sont administrés.

En Russie, où la vaccination d'enseignants et de soignants avait commencé à petits pas en décembre, une campagne massive a démarré lundi, dans l'espoir de freiner l'épidémie sans réimposer de confinement national.

La semaine dernière, le président Vladimir Poutine avait ordonné que toute la population russe, soit 146 millions de personnes, ait accès au Spoutnik V. Frappé par un variant du virus jusqu'à 70% plus contagieux selon les autorités sanitaires, le Royaume-Uni a accéléré sa campagne, ouverte désormais aux plus de 70 ans.

En France, les injections concernent depuis lundi les plus de 75 ans, alors qu'elles étaient jusqu'alors réservées aux publics prioritaires comme les résidents de maisons de retraite et les soignants. L'Inde, qui avait entamé sa campagne samedi, compte vacciner d'ici juillet 300 millions de personnes. Son gouvernement a intensifié lundi ses efforts pour renforcer la confiance, alors que près d'un tiers des personnes appelées à se faire vacciner ne se sont pas présentées.

En Norvège, où plus de 42.000 personnes ont été déjà vaccinées, les autorités sanitaires ont estimé qu'il n'y avait à ce jour pas de lien établi entre le vaccin Pfizer/BioNTech et le décès de 33 personnes âgées ayant reçu une première dose, dont baucoup "étaient très âgés, fragiles et avaient des maladies graves". Quant au nouveau variant du coronavirus identifié en Afrique du Sud en octobre, désormais prédominant dans le pays, il n'est pas plus mortel mais 1,5 fois plus contagieux, a affirmé lundi un panel d'experts sud-africains. Il s'agit du pays d'Afrique le plus affecté par la pandémie, avec 37.000 morts pour 58 millions d'habitants.

- Méga centre de quarantaine -

Quant à la Chine, où le virus est apparu fin 2019, elle a confiné lundi environ trois millions d'habitants supplémentaires dans le nord-est du pays, après de nouveaux cas. A 300 km au sud de Pékin, à Shijiazhuang (11 millions d'habitants), chef-lieu de la province du Hebei (nord), des centaines d'ouvriers se relaient 24 heures sur 24 afin d'assembler en quelques jours un énorme centre de quarantaine géant destiné à lutter contre un foyer local de coronavirus.

Les images rappellent la construction d'un immense hôpital début 2020 à Wuhan, où était apparue l'épidémie. Pékin comme l'OMS sont sévèrement mis en cause dans la propagation de la maladie qui a jusqu'ici fait 2.031.048 morts dans le monde, dans un rapport d'experts indépendants devant être présenté mardi à l'OMS.

Pour ces experts, "des mesures de santé publique auraient pu être appliquées plus énergiquement par les autorités chinoises" en janvier et l'OMS aurait dû se réunir bien "avant la troisième semaine de janvier" pour discuter d'une "urgence de santé publique de portée internationale".

En Australie, deux premiers cas de Covid-19 ont été enregistrés mardi parmi les joueurs de l'Open de tennis censé débuté le 8 février à Melbourne. Au total, sept contaminations ont été détectées au sein du millier de personnes arrivées spécialement la semaine dernière par vols charters sur l'île-continent, alors que les critiques et l'inquiétude montent sur la tenue de la compétition.

AFP

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