Pandémie

Covid-19 : les enquêteurs de l'OMS à Wuhan, restrictions de voyages en Europe

  • Publié le 1 février 2021 à 05:49
  • Actualisé le 1 février 2021 à 06:44

Les experts de l'OMS qui ont pour mission d'enquêter sur l'origine du nouveau coronavirus se sont rendus dimanche au marché Huanan de Wuhan, dans le centre de la Chine, point de départ il y a un an de la pandémie qui, à ce jour, a fait plus de 2,2 millions de morts.

Face au danger que représente l'inquiétante évolution de la pandémie, en particulier la circulation des nouveaux variants, plusieurs pays européens ont décidé d'accroître leurs mesures restrictives, notamment en matière de voyages.

A Wuhan, l'équipe de l'Organisation mondiale de la santé, soumise au contrôle étroit des autorités locales, a "rencontré des personnes clés" et a "posé des questions pour aider à mieux comprendre des facteurs qui ont permis l'émergence du Covid", a déclaré un de ses membres, Peter Daszak, dans un tweet.

Même si un an s'est écoulé depuis la naissance de l'épidémie, M. Daszak a jugé que parler au personnel et voir le marché avait été "très informatif". Les experts n'ont répondu à aucune question des journalistes, tenus à l'écart par les forces de l'ordre. Cette visite est ultra-sensible pour Pékin, accusé d'avoir tardé à réagir face aux premiers cas.

Si la Chine a pu limiter le nombre des morts sur son sol à 4.636, selon le comptage officiel, elle continue d'être particulièrement vigilante. Dimanche, elle a décidé d'interdire provisoirement l'entrée sur son territoire de ressortissants étrangers en provenance du Canada, même s'ils sont en possession de permis de séjour valides, a annoncé l'ambassade de Chine à Ottawa. Le reste du monde continue de lutter contre le virus et ses variants qui pourraient encore alourdir un bilan dramatique.

La France a demandé à ses grands centres commerciaux de baisser leurs rideaux dimanche et elle fermera à partir de minuit ses frontières aux pays extérieurs à l'UE, serrant la vis comme le Portugal, l'Allemagne et le Canada pour freiner la troisième vague du Covid-19.

Les autorités australiennes ont de leur côté promptement confiné dimanche pour cinq jours deux millions de personnes à Perth après la détection d'un seul cas. "Notre politique est celle d'une réponse rapide et ferme (...) afin de reprendre le contrôle de la situation et ne pas assister au développement de foyers d'infection comme on en a vu ailleurs dans le monde", a déclaré le Premier ministre de l'Etat Mark McGowan.

- Le "Captain Tom" hospitalisé -

Devenu l'un des symboles de la lutte contre la pandémie après avoir collecté une somme record pour le service de santé britannique, le capitaine Tom Moore, un ancien combattant centenaire, a été hospitalisé dimanche après avoir été à son tour contaminé par le coronavirus.

Un premier cas de contamination par le variant du virus identifié en Afrique du Sud a été signalé dimanche à Thessalonique, la deuxième ville grecque. Au Pérou, les 10 millions d'habitants de la capitale Lima ont commencé une quarantaine obligatoire pour contenir la deuxième vague de la pandémie, qui a atteint 120.000 Péruviens ce mois-ci.

Après les récentes émeutes aux Pays-Bas, les gouvernements s'inquiètent du rejet des restrictions par les populations. A Vienne, une manifestation de l'extrême droite contre les mesures anti-Covid a été interdite dimanche par la police et, à Bruxelles, au moins 200 personnes ont été arrêtées préventivement dimanche pour empêcher deux rassemblements prohibés.

Le Portugal met fin à partir de dimanche aux déplacements non essentiels à l'étranger. La veille, l'Allemagne a fermé son territoire aux personnes en provenance de cinq pays fortement touchés par les différents variants du Covid-19. Le Portugal est le pays le plus durement frappé en proportion de sa population. "Il y a tant de morts, nous n?avons pas d?endroits pour en entreposer autant, tout est surchargé. Avec le Covid-19, j?ai déjà perdu ma tante, mon cousin, mon père et mon grand-père", déplore Artur Palma, un gérant de pompes funèbres dans la banlieue de Lisbonne.

Aux Etats-Unis, les masques seront obligatoires à partir de mardi dans les transports publics, les avions, les bus, les trains, les taxis et les ferries. Les nouveaux cas de Covid et les hospitalisations y sont en baisse depuis deux semaines. Selon les experts, cette amélioration est liée au respect des gestes barrières comme au fait que la période des fêtes, favorable aux rassemblements, est désormais loin.

En Norvège, le gouvernement a levé samedi des mesures de semi-confinement à Oslo et dans sa région, prises le week-end dernier après la détection de cas du variant britannique. Répit également à Rome où les musées du Vatican, dont la célèbre Chapelle Sixtine, rouvrent lundi après 88 jours de fermeture.

- Berlin menace les laboratoires fautifs -

La planète compte sur la vaccination pour stopper l'épidémie. L'Algérie a lancé samedi sa campagne de vaccination avec le vaccin russe Spoutnik V quand l'Egypte attendait dimanche sa première cargaison de vaccins du laboratoire anglo-suédois AstraZeneca.

L'Afrique du Sud a commandé 20 millions de doses du vaccin Pfizer/BioNTech contre le Covid-19. Sous pression des Nations unies pour faciliter la vaccination des Palestiniens, Israël a fait part de son intention de leur fournir 5.000 doses, une mesure jugée "symbolique".

Et Dubaï a annoncé vouloir "accélérer" la distribution des vaccins contre le coronavirus à travers le monde, en particulier à destination des "pays émergents", après que l'OMS a appelé à ne pas abandonner les Etats les plus pauvres.

Mais les retards de livraison inquiètent l'Union européenne, qui maintient toutefois, comme l'a souligné dimanche la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, son objectif de vacciner 70% des adultes d'ici à "la fin de l'été".

Mme von der Leyen a par la même occasion assuré qu'AstraZeneca allait livrer à l'UE neuf millions de doses de plus que prévu de son vaccin contre le Covid, soit 40 milions de doses au total, un chiffre en hausse de 30%.

AFP

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