Questions-Réponses

PSG: "Je dois évoluer aussi", dit Pochettino à l'AFP

  • Publié le 2 mars 2021 à 11:49
  • Actualisé le 2 mars 2021 à 12:42

"Je dois évoluer aussi": de retour 18 ans après, l'entraîneur Mauricio Pochettino reconnaît devoir s'adapter à "l'énorme évolution" du Paris SG.

Mais petit à petit, son discours se diffuse, a-t-il expliqué lundi dans un entretien à l'AFP, entre concept d'"énergie universelle" et goût pour Instagram.

Q: Comment avez-vous vécu vos deux premiers mois à Paris ?

R: "Avec beaucoup d'intensité! En deux mois, nous avons vécu beaucoup de moments difficiles, parce que nous avons disputé treize matches officiels, avec une intensité énorme. Il y a aussi eu le coronavirus, que nous avons contracté au sein de l'encadrement, à différents moments. Et la situation de l'équipe, avec beaucoup de blessés. Il a fallu s'adapter à une réalité qui évoluait chaque jour."

Q: Comment avez-vous retrouvé le PSG, 18 ans après l'avoir quitté comme joueur ?

R: "Pour l'essentiel, il a conservé les mêmes traits. C'est clair qu'il y a eu du changement en presque vingt ans (avec l'arrivée de son propriétaire qatarien en 2011, NDLR), pour moi aussi d'ailleurs, je n'ai plus les cheveux longs mais courts (rires). L'évolution a été énorme, mais le plus important est que l'identité perdure, c'est quelque chose qu'un club ne doit jamais perdre."

Q: A votre arrivée, est-ce que le directeur sportif Leonardo vous a demandé de tout gagner, tout le temps, tout de suite ?

R: "Avec +Leo+, nous avons eu d'emblée une bonne entente. Quand on est au PSG, la responsabilité, c'est de gagner chaque match. Inutile qu'il me le dise, c'est dans notre ADN, au staff. Je crois aussi qu'un staff technique a besoin de travail, de temps, il faut que les joueurs s'adaptent à une nouvelle philosophie, et nous à eux."

Q: Justement, dans vos conférences de presse, vous n'aimez pas parler de systèmes...

R: "4-2-3-1, 4-3-3, 4-4-2 en losange, 3-4-3, nous pouvons utiliser beaucoup de systèmes. Le plus important, à partir de ces points de référence, c'est de trouver une animation, aussi bien en attaque qu'en défense. C'est la clé. On peut tracer beaucoup de dessins, de flèches, écrire des noms, ce qu'il faut, c'est voir comment les joueurs bougent sur le terrain, pour trouver la meilleure manière d'être efficace."

Q: Comment expliquez-vous ce concept de "l'énergie universelle" que vous évoquez depuis plusieurs années ?

R: "Je pense qu'il y a une énergie supérieure qui nous entoure, dans laquelle nous baignons depuis notre naissance. Parfois, pour plusieurs raisons, nous perdons ce lien avec la terre. Nous parlons d'intuition, de perception, de mots qui peuvent paraître creux, mais je crois qu'en étant un peu lié à cette force universelle, cela rend les décisions meilleures. Je l'ai découverte à travers mes expériences, ma réflexion. C'est quelque chose qu'on ressent, pas que l'on apprend dans les livres ou à l'université. Je l'ai développée depuis petit, c'est maintenant naturel, inné pour moi."

Q: Vous parlez de votre terre, la province de Santa Fe dont vous êtes originaire est justement le berceau de beaucoup d'entraîneurs, Jorge Sampaoli, Marcelo Bielsa, Gerardo Martino, l'actuel sélectionneur argentin Lionel Scaloni... Comment l'expliquez-vous ?

R: "C'est vrai qu'il est sorti beaucoup d'entraîneurs des Newell's Old Boys. L'influence de Jorge Griffa et Marcelo Bielsa y est pour beaucoup. Quand il y a des éducateurs de leur niveau, leurs élèves apprennent correctement. Ce sont des leaders, des personnalités qui inspirent les gens. C'est le secret, je pense, leur leadership, ce qu'ils transmettent."

Q: Vous considérez-vous comme un disciple de Marcelo Bielsa ?

R: "Je suis heureux de l'avoir côtoyé mais je ne me vois pas comme son élève, parce que je n'ai pas effectué ma formation d'entraîneur avec lui. J'ai pris un autre chemin, j'ai été formé en Espagne, à Las Rozas (l'équivalent espagnol de Clairefontaine, NDLR)."

Q: Vous vous voyez un jour sélectionneur de l'Argentine ?

R: "Il y a aussi d'autres très bons entraîneurs argentins, jeunes comme moi aussi. C'est une question de timing. Jorge Griffa m'a dit que le football m'emmènera là où le football voudra. Il faut être prêt à toutes les éventualités. Je suis à la lettre ces conseils de Jorge."

Q: Contrairement à votre prédécesseur Thomas Tuchel, vous êtes actif sur Instagram, où vous publiez des photos de votre famille, ou en train de vous promener à Paris... Pourquoi cette communication ?

R: "Je souffre de ne pas pouvoir être en contact avec les gens, ne pas pouvoir serrer de mains ou prendre un café. Les réseaux sociaux nous permettent de nous rapprocher, de sympathiser aussi. J'ai créé un compte Instagram (son premier post date du 1er janvier 2021, NDLR) pour montrer une autre facette, et ça me plaît. Je comprends aussi que nous sommes dans une nouvelle ère, il faut être ouvert aux évolutions. Je dois évoluer aussi."
Propos recueillis par Alexis HONTANG et Emmanuel BARRANGUET
 

AFP

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