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Euro d'athlétisme en salle: la France et ses chercheurs d'or

  • Publié le 4 mars 2021 à 19:25
  • Actualisé le 4 mars 2021 à 20:14

Deux ans après être repartie de Glasgow sans aucun titre, l'équipe de France ne manque pas d'atouts pour réparer cette anomalie aux Championnats d'Europe d'athlétisme en salle qui débutent jeudi à Torun avec pour leaders Kevin Mayer, Renaud Lavillenie et Wilhem Belocian.

. Mayer, record en tête

Le recordman du monde du décathlon a joué les cachottiers et n'a officialisé sa présence à l'Euro qu'au tout dernier moment. L'idée germait pourtant dans sa tête depuis un bon moment, histoire de renouer avec l'adrénaline d'une grande compétition à cinq mois des Jeux Olympiques de Tokyo. Ultra-favori de l'heptathlon dont il détient le record d'Europe depuis 2017 (6479 points), le Français perçoit le passage par Torun comme une "répétition" en vue des JO.

Incapable de venir à bout de ses décathlons lors de ses deux dernières apparitions en championnats (trois essais mordus à la longueur à l'Euro-2018, abandon sur blessure aux Mondiaux-2019), Mayer assure être dans une grande forme physique et a envie d'en profiter, deux mois et demi après avoir assuré sa qualification olympique à La Réunion.

"Il n'y avait aucune raison de ne pas faire ces championnats, c'est une bonne préparation pur les JO, explique-t-il. Je suis en train de retrouver mon corps de jeune homme. J'ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner parce que du point de vue des sensations, c'est vraiment incroyable ce que je ressens."

Au point de songer au record du monde d'Ashton Eaton (6645 points)? "Si on regarde épreuve par épreuve ce que je peux faire, ça peut faire un gros total, affirme le Français. J'ai le potentiel pour le faire, mais il faut arriver à enchaîner."

. Lavillenie, un gros caillou pour Duplantis

Il était difficile d'imaginer en début d'année Renaud Lavillenie lutter pour un 5e titre continental en salle, tant Armand Duplantis paraissait intouchable à la perche. Mais le prodige suédois (21 ans) ferait bien de se méfier de ce compétiteur hors normes.

A 34 ans, le Français a subitement repris du poil de la bête et connaît une seconde jeunesse. De nouveau capable, après cinq ans de disette, de voguer au-dessus de 6 m (6,06 m, samedi à Aubière), il se présente en Pologne comme un très dangereux rival pour celui qui lui avait subtilisé son record du monde (6,18 m) et possède le meilleur saut de 2021 (6,10 m).

"Je ne serai pas le favori, mais l'objectif sera d'emmerder Mondo le plus possible. Je n'ai jamais été aussi près de pouvoir le battre, même s'il a une marge sur moi", déclare le champion olympique 2012.

. Une première pour Belocian?

La tradition française sur les haies pourrait encore se perpétuer à l'Euro indoor. Si le multi-médaillé Pascal Martinot-Lagarde, blessé, a préféré écourter sa saison hivernale, les Bleus ne manquent pas d'ambitions sur 60 m haies.

En l'absence du champion d'Europe du 110 m haies, Wilhem Belocian fait ainsi figure de principal prétendant au titre. Médaillé d'or mondial chez les juniors (2014), le Guadeloupéen (25 ans) a établi le meilleur chrono européen de l'année (7 sec 45) et le 2e mondial derrière le tout frais recordman du monde américain Grant Holloway (7 sec 29). De quoi lui permettre de rêver à une première couronne en seniors.

"J'ai pu réaliser de grosses courses cet hiver avec notamment deux grosses confrontations avec Grant Holloway, ça permet d'arriver serein psychologiquement sur un championnat", indique-t-il.

. Gressier, Raffin et Jordier en embuscade

Avec le 2e temps européen de 2021 sur 3.000 m (7 min 39 sec 70), Jimmy Gressier est capable d'aller cueillir à 23 ans le premier grand titre de sa carrière. Mais le grand espoir du fond tricolore, programmé pour briller aux JO de Paris en 2024, devra pour cela mater l'épouvantail Jakob Ingebrigtsen.

Le pari semble impossible, à moins que le phénomène norvégien (20 ans), aligné sur 1500 m et 3000 m, ne laisse des plumes dans ce défi osé, lui qui devra effectuer quatre courses en quatre jours.

Il faudra aussi avoir à l'oeil le jeune protégé de Teddy Tamgho, Melvin Raffin (triple saut), et Thomas Jordier (400 m), respectivement deuxième et troisième au bilan continental.

AFP

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