Nouvelles mesures

Covid-19 en France : l'exécutif s'en remet à la vaccination, week-end confiné pour le Pas-de-Calais

  • Publié le 5 mars 2021 à 16:38
  • Actualisé le 5 mars 2021 à 16:46

Confiner en dernier recours, comme dans le Pas-de-Calais ce week-end, et s'en remettre à la vaccination pour espérer des jours meilleurs: face à une épidémie de Covid-19 en hausse persistante mais pas explosive, l'exécutif veut tenir sur une ligne de crête.

Couvre-feu à 18h la semaine, et à la maison les samedi et dimanche: près d'1,5 million d'habitants du Pas-de-Calais connaîtront, pour quatre week-ends consécutifs, le même sort que les habitants de Nice et du littoral des Alpes-Maritimes ou de l'agglomération de Dunkerque. "On a pas trop le choix mais ça commence à faire beaucoup", réagit Marc Dessailly, gérant d?un magasin de vêtements et chaussures pour enfants à Arras.

En revanche, la région parisienne, où six départements sur huit connaissent un taux d'incidence supérieur à 300 nouveaux cas pour 100.000 habitants (sur sept jours), bien au-dessus du seuil d'alerte maximale de 250, a échappé à cette restriction supplémentaire, qualifiée d'"inhumaine" par la maire de Paris, Anne Hidalgo.

"La charge sanitaire hospitalière n'est pas la même dans la région Hauts-de-France et en Ile-de-France", a fait valoir le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur RMC-BFMTV, pour justifier la différence de traitement entre le Pas-de-Calais et la Seine-Saint-Denis, où le taux d'incidence est identique (411 au 1er mars).

Au total, la surveillance renforcée concerne 23 départements, où l'exécutif invite "à ne pas sortir, autant que possible" des frontières. Les centres commerciaux non alimentaires de plus de 10.000 m2 (et non plus 20.000) y seront fermés, s'ajoutant aux autres secteurs qui ont baissé le rideau depuis quatre mois, comme les bars, restaurants, tous les lieux culturels ou les salles de sport, sans perspective de réouverture.

- "Mobilisation générale" -

Car en dépit des restrictions qui durent, la situation épidémique est "toujours préoccupante", prévient Santé publique France (SpF), relevant une nouvelle hausse des cas détectés durant la dernière semaine de février, à 149.307.

Les nouvelles hospitalisations étaient aussi en légère hausse, à 9.613, tout comme les admissions en réanimation, à 1.871. Depuis le début de la semaine, plus de 1.400 malades du Covid-19 sont décédés, soit 87.835 morts depuis le début de l'épidémie. Mais si le contexte général reste dégradé, SpF note aussi une "amélioration de l'ensemble des indicateurs chez les personnes de 75 ans et plus, en cohérence avec l'augmentation de la couverture vaccinale".

Accélérer la cadence de la vaccination, ce voeu est revenu comme un leitmotiv au long de la conférence de presse du gouvernement jeudi. "Notre volonté est claire: vacciner le plus rapidement possible, en utilisant toutes les doses d'ores et déjà disponibles. Dès ce week-end, des dizaines milliers de Français pourront y avoir accès de manière accélérée dans les départements les plus touchés par l'épidémie", a twitté Olivier Véran, au moment où 3,2 millions de personnes ont reçu une première dose et près d'1,8 million, une seconde, sur environ 7 millions de doses disponibles en France, selon le ministre.

- Soignants sous pression -

L'exécutif a rappelé ses objectifs: au moins 10 millions de premières injections d'ici mi-avril, 20 millions d'ici mi-mai et 30 millions d'ici l'été. Concrètement, il veut mettre le turbo grâce aux centaines de milliers de doses du vaccin AstraZeneca restées dans les placards, le produit étant jusqu'ici réservé aux soignants, dont certains l'ont boudé, et aux 50-64 ans atteints de comorbidités.

De nouvelles études scientifiques confirmant son efficacité sur les personnes âgées ont permis cette semaine de donner le feu vert à une vaccination des plus de 65 ans les plus fragiles, qui sera autorisée aux pharmaciens, infirmiers et sages-femmes en plus des médecins généralistes, selon un décret paru vendredi.

Désormais, les principaux publics autorisés à se faire vacciner sont les résidents d'Ehpad, les plus de 75 ans en ville et les plus de 50 ans les plus fragiles, ainsi que tous les professionnels de santé. Mais avec 40% des soignants vaccinés en Ehpad et 30% sur l'ensemble des soignants et face au risque d'infection à l'hôpital, "clairement cela ne suffit pas", a prévenu Olivier Véran.

Le ministre n'exclut pas de saisir la comité d'éthique pour ouvrir le débat sur la question d'une obligation vaccinale des soignants. "L'hésitation vaccinale n'est (...) pas nouvelle. Elle touche toute la population, les soignants n'en sont pas indemnes", a rétorqué vendredi le collectif inter hôpitaux (CIH), pour qui les soignants "avaient été négligés" au tout début de la campagne, sur fond de "pénurie de vaccins".

AFP

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