Nouveau titre de championne du monde

Ski de bosses: La reine Perrine Laffont règne désormais sans partage

  • Publié le 8 mars 2021 à 17:44
  • Actualisé le 8 mars 2021 à 20:12

Elle était déjà championne olympique, du monde en parallèle et triple vainqueur de la Coupe du monde: Perrine Laffont détient désormais tous les titres majeurs du ski de bosses, après sa victoire aux Championnats du monde lundi en simple.

Chez les messieurs, Benjamin Cavet a pris la médaille d'argent, derrière l'intouchable canadien Mikael Kingsbury. "Je vais savourer ce premier titre de championne du monde en single, a lâché Perrine Laffont après son triomphe, c'est énorme d'avoir quasi tout gagné dans ma discipline". Les superlatifs manquent pour décrire la fabuleuse carrière de cette Pyrénéenne qui, à 22 ans, domine son sport comme peu de champions l'ont fait dans l'histoire.

Sa victoire sur la piste d'Almaty, au Kazakhstan, est tout sauf une surprise: la jeune femme venait de remporter onze des douze dernières courses en simple de Coupe du monde. Sa dernière défaite remonte à janvier 2019, où elle avait terminé deuxième derrière l'Australienne Anthony Jakara, quatrième lundi.

"C'est un titre que je voulais plus que tout, a-t-elle dit à l'AFP par téléphone, "j'ai travaillé dur pour l'avoir, il m'est arrivé d'avoir envie de tout envoyer balader, mais j'ai une super équipe derrière moi, ils m'ont toujours soutenue".

- "La musique qui booste" -

Elle a devancé la Kazakhe Yuliya Galysheva et la Russe Anastasiia Smirnova, mais la bataille a été rude. Sur sa neige, Galysheva a réalisé un run d'anthologie lors de la première finale, celle qui regroupe les 18 meilleures, et s'est installée en tête avec une solide avance sur la Française (presque un point).

"Là, je me dis +c'est pas possible, je suis numéro un mondiale, je peux pas finir deuxième. J'envoie tout, je fais un run à 120%+", a raconté la championne, "avant le run, je me suis mis la musique à fond, j'ai choisi une musique qui booste, bien agressive".

Elle a réussi la descente parfaite. Et attendu le passage de sa rivale. Peut-être vaincue par la pression, Galysheva a commis quelques imperfections, minimes, mais qui lui ont coûté le titre.

Laffont, lauréate de 21 courses en Coupe du monde, (simple et parallèle confondus) peut mardi encore encombrer un peu plus son armoire à trophées avec une médaille en parallèle, dont elle est double championne du monde en titre (2017 et 2019).

Son émotion à l'annonce de sa victoire - on l'a vu verser quelques larmes, assise par terre - a démontré une nouvelle fois que l'Ariégeoise n'a rien perdu de sa soif de victoires, malgré son palmarès XXL.

- "Les gens ne se rendent pas compte" -

"C'est mon caractère bien sûr, mais ça vient aussi de mon éducation. Mes parents n'étaient jamais satisfaits de ce que je faisais sur les skis, ils ont mis tous les moyens à ma disposition pour que je progresse".

Avant ces Mondiaux, elle assurait n'avoir "pas beaucoup de marge sur les autres".
"J'ai l'impression, disait-elle, que les gens ne s'en rendent pas compte, mais il y a des nouvelles qui arrivent, des filles de 15/16 ans qui sont hyper-polyvalentes, qui savent skier sur toutes les pistes."

Au Kazakhstan, Perrine Laffont a en tous cas montré à ses rivales qu'elle était indestructible mentalement. Sauf accident, elle sera de nouveau la favorite des Jeux olympiques de Pékin l'hiver prochain.

Dans la compétition messieurs, l'immense favori canadien Mikael Kingsbury a remporté son cinquième titre de champion du monde devant Cavet. Le Kazakh Pavel Kolmakov est monté sur la troisième marche du podium. Martin Suire et Sacha Theocharis ont tous les deux atteint la finale 1, et ont pris respectivement les 9e et 14e places. Chez les dames, Camille Cabrol n'a pas dépassé les qualifications et terminé 21e.

AFP

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