Covid-19

A minuit, 21 millions de Français reconfinés face à "la troisième vague"

  • Publié le 19 mars 2021 à 02:10
  • Actualisé le 19 mars 2021 à 07:33

Le "trou de souris" n'a pas suffi. Un tiers des Français vont être reconfinés vendredi à minuit pour au moins un mois, avec des restrictions de déplacement et écoles ouvertes, une décision imposée face à la poussée de l'épidémie mais vilipendée par les oppositions et les commerçants.

Au total, ce sont 16 départements qui vont connaître de nouvelles "mesures de freinage massif" mais moins strictes que le premier confinement national d'il y a tout juste un an: les huit départements d'Ile-de-France, les cinq départements des Hauts-de-France ainsi que la Seine-Maritime et l'Eure, et dans le sud les Alpes-Maritimes. Soit 21 millions d'habitants, dont les 12 millions de la région parisienne, de loin la plus densément peuplée et le poumon économique du pays.

Si le couvre-feu est repoussé d'une heure à 19H00 en métropole, ces habitants ne pourront sortir de chez eux que "dans un rayon limité à 10 kilomètres", avec une attestation, "sans aucune limitation de durée".

Les déplacements interrégionaux seront "interdits, sauf motifs impérieux ou professionnels". Comme à l'automne, les écoles et collèges resteront ouverts normalement mais les lycées basculeront tous en "demi-jauge".

Afin de "réduire les occasions de contacts dans les lieux clos", les commerces non-essentiels devront baisser le rideau. Mais, après leur mobilisation à l'automne, les librairies et disquaires ont gardé le droit de rester ouverts. Ce qui ne sera pas le cas des coiffeurs. Ces restrictions seront en place pour "quatre semaines" et pourront être étendues "à d'autres parties du territoire" selon l'évolution du virus, a prévenu le Premier ministre Jean Castex.

Avec un coût des nouvelles mesures chiffré à 1,2 milliard d?euros de plus par mois pour les finances publiques, selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Toujours pour éviter les concentrations, "toutes les entreprises et administrations qui le peuvent" devront pousser "au maximum" le télétravail pour le mettre en place "au moins quatre jours sur cinq", a dit M. Castex.

- "Pragmatisme" -

La "3e vague", comme la nomme le chef du gouvernement, aura eu raison de la volonté affichée d'Emmanuel Macron le 29 janvier d'éviter le confinement et sa cohorte de souffrances économiques, sociales et psychologiques pour la population. "Nous avons bien fait", a estimé Jean Castex, en vantant le "pragmatisme" du gouvernement.

Signe toutefois d'hésitation de l'exécutif, ce tour de vis a été finalisé au cours d'une réunion jeudi à la mi-journée entre Jean Castex et Emmanuel Macron alors qu'à l?issue du Conseil de défense de mercredi, "deux hypothèses étaient sur la table: confinement le week-end ou 7 jours sur 7", a confié une source proche de l'exécutif. Et Jean Castex a annulé une visite en principe prévue vendredi matin à Nice, selon la mairie.

Car contrairement aux espoirs d'Emmanuel Macron, la situation sanitaire se dégrade rapidement, comme le redoutaient plusieurs épidémiologistes: La France a enregistré jeudi près de 35.000 nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures, dépassant la barre des 30.000 pour la deuxième journée consécutive, selon Santé publique France.

La pression sur les services de réanimation, accueillant les malades les plus graves, est repartie à la hausse, avec 4.246 malades, contre 4.219 la veille, un nouveau plus haut depuis fin novembre. Plus d'un quart de ces patients sont hospitalisés en Ile-de-France.

- "Absurdie" -

De quoi alimenter l'opposition. "Le confinement, c?est ce que l?on fait quand on a tout raté", a dénoncé Marine Le Pen (RN). "La vis sans fin", a raillé Jean-Luc Mélenchon (LFI), allant jusqu'à qualifier Emmanuel Macron de "génie de la chienlit!".

Mécontentement aussi du côté des commerces. "on repart en absurdie avec cette nécessité, pour les grandes surfaces, de bâcher à nouveau une partie des rayons" non essentiels, a déploré jeudi auprès de l'AFP Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD).

Plus que jamais, l'exécutif compte sur la vaccination pour sortir de la crise, avec la fin de la suspension du sérum AstraZeneca qui a reçu le feu vert du régulateur européen. Pour rassurer, Jean Castex se fera d'ailleurs lui-même vacciner vendredi. Malgré cette suspension, la campagne vaccinale a continué de progresser: 5.748.698 personnes ont reçu au moins une injection et 2.393.568 ont eu leurs deux doses, selon la Direction générale de la Santé.

AFP

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1 Commentaires
Parce que vous Êtes gouvernés par Les Ratés En Mouvement ( LREM )
Parce que vous Êtes gouvernés par Les Ratés En Mouvement ( LREM )
3 ans

Tous à l'abri , les sanctions vont tomber . Pauvre(s) de nous ! "Parfois, il vaut mieux se taire" : la difficile communication de crise du gouvernement face au coronavirus . "Oui, ils ont multiplié les petites bourdes."