En Métropole

Covid : nouvelle vague de restrictions pour affronter la 3e vague

  • Publié le 3 avril 2021 à 14:55
  • Actualisé le 3 avril 2021 à 15:50

Plus que trois jours pour se déplacer sur le territoire avant une interdiction d'un mois: le week-end pascal marque le retour de restrictions généralisées pour freiner la flambée de Covid-19.

A compter de 19H00, les règles déjà imposées à 19 départements en vigilance renforcée vont s'étendre à toute la métropole pour quatre semaines: les commerces jugés non-essentiels vont devoir baisser le rideau, les déplacements seront limités à 10 km, et, pour la première fois depuis le confinement du printemps 2020, les crèches et établissements scolaires vont fermer pendant trois à quatre semaines.

Mais pour laisser une bouffée d'oxygène avant ce nouvel "effort" demandé aux Français, les autorités tolèrent jusqu'à lundi soir les déplacements interrégionaux, pour permettre à ceux qui le peuvent de se mettre au vert et d'emmener les enfants chez leurs grand-parents.

Les lieux de culte étant fermés à partir de 19H00, les veillées pascales ont été pour la plupart repoussées à dimanche matin tôt.

- Pas de cohue -

Passé mardi, les déplacements de plus de 10 km ne seront plus autorisés, sauf pour déposer un enfant chez un proche. De nombreux départs étaient prévus pour ce week-end prolongé, mais samedi matin, le site d'information routière Sytadin ne signalait aucun bouchon en Ile-de-France, où des citadins avaient déjà choisi de partir à la mi-mars.

Pas de cohue non plus gare Montparnasse à Paris, mais plutôt une affluence habituelle pour un week-end: beaucoup voyageaient "léger", avec un petit sac, quelques familles partaient avec leurs enfants, cartable sur le dos.

"L'an dernier on n'avait pas été très réactifs, on était restés à Paris. Là on a pris les billets mercredi à 20H00 juste après l'intervention de Macron !", raconte Maryline Morel, qui file pour Hendaye avec mari et enfants. Munis de deux grosses valises, ils vont profiter d'une maison avec jardin sur la côte atlantique.

A partir de mardi, des millions de parents comme Maryline vont devoir concilier télétravail et école à la maison, avant des vacances scolaires chamboulées, du 12 au 25 avril pour tout le monde.

Le gouvernement a par ailleurs autorisé, après un cafouillage, les assistantes maternelles qui gardent les enfants à domicile à poursuivre leur activité pendant les trois prochaines semaines.

Annoncée mercredi par Emmanuel Macron, la fermeture des crèches, écoles, collèges et lycées pour trois à quatre semaines vise à faire reculer l'épidémie de Covid-19, qui en est à sa troisième vague.

Les indicateurs continuent de se dégrader. Santé publique France a relevé une "forte augmentation du nombre de nouveaux cas depuis trois semaines", tandis que la pression sur le système hospitalier ne cesse de s'accentuer, avec 5.254 malades en réanimation vendredi soir, dont 505 admis dans les dernières 24 heures.

- "Le bon bout" -

Engagé dans une course contre la montre, l'exécutif mise sur une nouvelle accélération de la campagne vaccinale (9 millions de premières doses, 3 millions de secondes doses), avec une cadence promise de 400.000 injections quotidiennes.

"On tient le bon bout, on n'a jamais été aussi prêts de la sortie de crise, parce que nous avons ces vaccins d'une efficacité extraordinaire", a estimé Anne-Claude Crémieux, spécialiste des maladies infectieuses à l'Hôpital Saint-Louis à Paris, sur Europe 1.

Les vaccins à ARN messager, comme celui de Pfizer, "non seulement protègent des formes sévères hospitalisées", mais aussi "protègent contre la transmission", a fait valoir cette membre de l'Académie de médecine.

En visite samedi matin au centre hospitalier de Périgueux (Dordogne), le Premier ministre a salué un médecin à la retraite ayant repris du service pour vacciner: "C'est ça la France. Il y a des gens qui rouspètent et il y a des gens qui agissent", a commenté Jean Castex.

"Le problème, c'est le nombre de doses" de vaccins qui arrivent, a souligné le directeur général de Doctolib, Stanislas Niox-Château, sur France Inter. Depuis le début de la campagne de vaccination, 11 millions de rendez-vous ont été pris sur la plateforme en ligne.

La vaccination devrait franchir une nouvelle étape mi-avril avec l'arrivée du vaccin de Johnson & Johnson, qui nécessite une seule injection. 600.000 premières doses sont ainsi attendues avant mai. Le décret permettant son administration a été publié samedi au Journal officiel.

Et pour mieux tracer l'évolution de l'épidémie, des autotests de dépistage du Covid-19 seront disponibles en pharmacie à partir du 12 avril.

AFP

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