Le virus toujours là

Covid-19 : la vie d'avant, c'est pour quand?

  • Publié le 7 avril 2021 à 14:50
  • Actualisé le 7 avril 2021 à 15:20

Trente mille malades hospitalisés d'un côté, bientôt 10 millions de premières injections de vaccins de l'autre: la course pour tenter de maîtriser l'épidémie de Covid-19 se poursuit, mais les Français ne savent toujours pas quand ils retrouveront une vie normale.

Avec l'aggravation de l'épidémie ces dernières semaines, qui a mené à de nouvelles mesures de restriction, le gouvernement a les yeux rivés sur deux séries de chiffres en parallèle.

D'une part, les indicateurs de l'épidémie, qui ne cessent d'augmenter. La barre des 30.000 malades du Covid-19 hospitalisés a ainsi été dépassée mardi (30.639), ce qui n'était plus arrivé depuis fin novembre, pendant la deuxième vague.

Parmi ces patients, 5.600 sont en service de réanimation, bien au-dessus du pic de la deuxième vague (4.900 mi novembre) et de moins en moins loin de celui de la première (7.000 en avril 2020). En un an, 71.208 personnes sont mortes du Covid à l'hôpital (97.301 au total).

En parallèle, la vaccination progresse, à un rythme encore insuffisant mais qui est appelé à s'accélérer. Pour l'instant, 3,2 millions de personnes ont été vaccinées (deux doses) et 9,5 millions ont reçu leur première injection. Et l'accélération attendue commence à se voir dans les chiffres: 1,3 million d'injections ont été réalisées pendant les six premiers jours d'avril, sur un total de 12,7 millions depuis le 27 décembre.

- 90% des adultes vaccinés? -

Le gouvernement compte sur des approvisionnements plus importants ce mois-ci, avec plus de 12 millions de doses attendues, et a ouvert cette semaine de grands centres de vaccination, dont le Stade de France.

Après les trois à quatre semaines de fermeture des établissements scolaires qui viennent de débuter, "on pense qu'on aura bien freiné le virus un peu partout et on aura accéléré la vaccination. Cela nous permettra d'être dans une situation plus confortable", a espéré mardi le président Emmanuel Macron en participant à un cours en visioconférence d'une classe de 3e. Mais "situation plus confortable" ne veut pas dire retour à la vie d'avant.

Selon des modélisations de l'Institut Pasteur, il faudrait que 90% des adultes soient vaccinés en France d'ici le 1er septembre pour espérer un retour à une vie normale (ou 59% dans l'hypothèse plus optimiste où la contagiosité du variant anglais serait moindre que redouté).

"Si une telle couverture vaccinale ne peut être atteinte, un certain contrôle de la circulation du virus pourrait devoir être maintenu, par exemple par l'intermédiaire du tester-tracer-isoler, de mesures de protections (par exemple masques) et d'un certain niveau de distanciation physique", écrivent les chercheurs.

Or, selon la dernière enquête de Santé publique France fin mars, les intentions de vaccination étaient au mieux de 79%, pour les plus de 65 ans, tombant à 36% pour les 18-24 ans. L'objectif de 90% d'adultes vaccinés semble donc lointain. D'autant que certains experts estiment que les vaccins ne suffiront pas à eux seuls à mettre fin à l'épidémie.

- Horizon mi-mai -

"Tout miser sur la vaccination est un pari (très) risqué", a assuré mercredi sur Twitter l'épidémiologiste Antoine Flahault. Il plaide pour une stratégie de "circulation minimale du virus" ("suppression/élimination"), comme celle mise en oeuvre par certains pays d'Asie ou d'Océanie.

Dans ces pays, des mesures strictes sont prises dès que des cas apparaissent, combinées à un contrôle drastique des foyers d'infection (tester, tracer, isoler). Parallèlement, la vie normale peut se poursuivre dans les zones où le virus ne circule pas.
Ces stratégies "ne sont pas plus fatigantes pour la population, au contraire", juge le Pr Flahault.

La France, elle, enchaîne de longs mois de restrictions. Restaurants, bars et lieux culturels restent désespérément fermés et des interdictions de déplacement sont en vigueur depuis cette semaine, pour une version allégée du confinement du printemps 2020.

"Il y aura des assouplissements pour cet été, et oui, les commerces vont rouvrir là, à partir de mi-mai", a promis M. Macron, cité par le journal Le Parisien/Aujourd'hui en France. Pour autant, "on va rouvrir moins vite que le 11 mai dernier".

En revanche, l'exécutif maintient sa volonté de fermer les écoles le moins possible: "C'est essentiel qu'on reprenne les cours en présence pour les maternelles et les primaires le 26 avril, et pour les collèges et les lycées la semaine d'après. Je n?ai pas conditionné la réouverture (...) à des indicateurs sanitaires", a dit Emmanuel Macron au Parisien/Aujourd'hui en France.

En attendant, élèves et parents se débattaient toujours mercredi avec des ralentissements dans les cours à distance, au lendemain de bugs liés à des serveurs défaillants et des attaques informatiques.

AFP

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1 Commentaires
mékoué
mékoué
2 ans

Les choses ont probablement changé depuis 2005 puisque mon précédent point de vue sur le sujet "Réa" a été écarté. Néanmoins jusqu'à cette époque L?hôpital public n'était pas déficitaire par les prestations sanitaires fournies et chiffrées dans la zone, mais du manque de couverture compensatrice financière des prestations réalisées. Etant la variable d'ajustement par excellence, chaque année l'entité publique récupérait un faible pourcentage des recettes globales réalisées. De plus ne voit-on pas s'externaliser les prestations juteuses, là ou les recettes sont obligatoirement honorées à 100%, malgré que la structure publique dispose ou peut disposer de moyens nécessaires pour faire face à la demande des patients ??...
L'hôpital publique est autant déficitaire que l'a été les PTT... d'où la diminution drastique des lits depuis des années..., quand on veut se débarrasser de son chien ...
Sans illusion et sans rancune pour la censure...