Aucune certitude

Covid-19 : le gouvernement voit se dessiner une fragile décrue

  • Publié le 20 avril 2021 à 14:28
  • Actualisé le 20 avril 2021 à 14:38

Une petite bouffée d'espoir ' Un frémissement de décrue de l'épidémie semble se dessiner mais la situation "reste fragile", a affirmé le ministre de la Santé mardi, alors que rien ne permet encore d'afficher des certitudes sur la réouverture des nombreux lieux fermés depuis des mois.

Depuis cinq jours, "nous amorçons une décroissance de l'épidémie" de Covid-19, qui a emporté plus de 100.000 personnes en France, a estimé Olivier Véran dans une interview au quotidien régional Le Télégramme.

Le ministre relève une baisse d'un des indicateurs clés, celui des nouveaux cas de contaminations: "on était monté à 40.000, on est aujourd'hui aux alentours de 33.000 cas chaque jour en moyenne".

Mais cette diminution "reste fragile" et "la descente n'est pas encore suffisamment rapide et tranchée", avertit Olivier Véran. Qui appelle à "continuer nos efforts" afin que les nouvelles restrictions et la fermeture des écoles portent leurs fruits.

Les indicateurs de l'épidémie --dont la France subit depuis plusieurs semaines une troisième vague-- se stabilisent mais restent à un niveau élevé, et la tension sur le système de santé ne faiblit pas.

La France comptait 31.214 patients hospitalisés, dont presque 6.000 en soins intensifs. Un niveau certes inférieur au pic de la première vague en avril 2020 (7.000), mais supérieur à celui de la deuxième.

Les données de Santé publique France indiquaient un peu plus de 29.000 nouveaux cas dimanche, près de 36.000 samedi et de 36.500 vendredi. Les chiffres de lundi, (presque 6.700) sont non significatifs en raison de la fermeture des laboratoires de tests le dimanche. "Que ce soit à l'hôpital, en réanimation ou pour les nouveaux cas, il semble qu'on soit sur un plateau haut", s'est inquiétée lundi l'épidémiologiste Dominique Costagliola.

Les vacances scolaires, dont le gouvernement a unifié les dates à l'occasion des nouvelles mesures de semi-confinement imposées fin mars, s'achèvent bientôt. Les élèves du primaire doivent retourner en classe le 26 avril, collégiens et lycéens le 3 mai.

- Conseil de défense mercredi -

"Nous pourrons envisager ensuite un certain nombre d'allégements des mesures à partir de la mi-mai", a dit Olivier Véran au Télégramme, qui se dit "ouvert à l'idée d'une approche territoire par territoire dans la levée des mesures de freinage".

Emmanuel Macron a fixé pour la mi-mai la réouverture des premières terrasses de bars et de restaurants et de lieux culturels, en promettant un protocole sanitaire strict, mais sans fixer de condition sanitaire, ni de chiffre maximal de contaminations comme il l'avait fait à l'automne. "Cela fera l'objet d'annonces en temps voulu", a précisé le ministre de la Santé.

La levée des restrictions est espérée avec une impatience mêlée d'inquiétude par les commerçants ou restaurateurs, ces derniers cumulant environ huit mois de fermeture depuis le début de la pandémie il y a plus d'un an.

Côté culture, 200 artistes et acteurs du milieu culturel ont appelé à une réouverture et attendent "fermement la proposition de calendrier évoquée pour le 15 mai", dans une tribune à Libération. "Nous ne comprenons pas l'interminable mise à l'arrêt qui a été infligée à notre secteur" car "tout comme pour l'école, il y avait là un enjeu politique et social essentiel", dénoncent les signataires, parmi lesquels figurent Laure Calamy, Jean-Claude Gallotta, Corinne Masiero et Charles Berling.

Mercredi matin, le chef de l'Etat doit réunir un nouveau conseil de défense sanitaire. Un autre sujet préoccupe les autorités politiques et sanitaires, les variants, notamment le "BR-P1", qui cause des ravages au Brésil, mais est encore très peu présent en France métropolitaine.

Pour tenter d'éviter leur propagation, le gouvernement a annoncé samedi des restrictions sur les voyages en provenance du Brésil, d'Argentine, du Chili, tous touchés par le variant brésilien, et d'Afrique du Sud, où sévit un autre variant.

Sur le front de la vaccination, l'Agence européenne des médicaments (EMA) rend son avis ce mardi après-midi sur le vaccin Johnson & Johnson. Une décision très importante pour plusieurs pays européens dont la France, qui comptent sur ce vaccin pour accélérer leur campagne d'immunisation.

AFP

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