Cyclisme

Liège-Bastogne-Liège : Pogacar conquiert la Doyenne après le Tour 

  • Publié le 25 avril 2021 à 20:42
  • Actualisé le 25 avril 2021 à 20:46

La Doyenne au vainqueur du Tour ! Liège-Bastogne-Liège a été conquise dimanche par le Slovène Tadej Pogacar qui a devancé d'une demi-roue le champion du monde, le Français Julian Alaphilippe, une nouvelle fois deuxième.

A 22 ans, Pogacar est devenu l'un des plus jeunes lauréats vainqueurs de l'épreuve dans l'ère moderne. Le plus jeune depuis Bernard Hinault (1977) qui était aussi, lors de son mémorable succès de 1980, le dernier vainqueur sortant du Tour à figurer au palmarès.

Pour s'imposer à son troisième essai dans la Doyenne des classiques, le jeune Slovène a réglé un quatuor de prestige. Avec David Gaudu, qui a assuré une deuxième présence française sur le podium (3e), le vétéran espagnol Alejandro Valverde, le quadruple vainqueur de la course qui fêtait dimanche son 41e anniversaire, et le Canadien Michael Woods, à l'initiative de l'échappée décisive.

"Je savais qu'Alaphilippe avait un sprint long, je me suis calé dans sa roue et j'ai pu le déborder", a expliqué ensuite Pogacar, déjà en évidence l'an passé dans le final. Mais le Slovène n'avait pu faire mieux que troisième, après un sprint gagné par son compatriote Primoz Roglic mais troublé par l'écart d'Alaphilippe.

- Deux Français sur le podium -

Cette fois, le champion du monde en titre s'est concentré sur le final, sans chercher à faire la décision dans la dernière des onze côtes du parcours, la Roche-aux-Faucons, à 13 kilomètres de l'arrivée. Il a réagi à l'attaque de Woods, a contrôlé ensuite le groupe de tête et a forcé Valverde à prendre le commandement dans la dernière ligne droite, le long de l'Ourthe.

Tout bon... mais c'était sans compter sur Pogacar qui s'était déjà montré très à l'aise lui aussi dans La Roche-aux-Faucons, la montée fatale aux représentants de l'équipe Ineos jusque-là très offensifs (Carapaz, déclassé ensuite pour avoir adopté une position sur le cadre du vélo désormais interdite).

"Tadej a été malin, il a lancé comme il fallait, de l'arrière", a reconnu Alaphilippe. Deuxième en 2015, lors de sa première participation, le Français a ajouté une nouvelle place d'honneur à sa série dans la Doyenne, la classique qui continue à échapper aux coureurs français depuis Hinault en 1980.

Avec deux coureurs sur le podium, le cyclisme français s'est toutefois illustré dans l'une des cinq classiques les plus importantes et les plus exigeantes de la saison. Près de sept heures de vélo... et des crampes pour plusieurs coureurs, notamment pour le dernier rescapé de l'échappée lancée dès le départ, le Belge Loïc Vliegen, zigzaguant dans l'avant-dernière côte (les Forges).

- Roglic en retrait -

Devenue le juge de paix de la course, la Roche-aux-Faucons a dégagé la hiérarchie du jour. Au détriment de Roglic, le vainqueur sortant qui n'avait pas son niveau de la Flèche Wallonne (2e mercredi dernier) pour sa dernière apparition en course avant un long arrêt le menant au Tour de France.

Mais la Slovénie, présente pour la première fois au palmarès l'an passé, dispose avec Pogacar d'un autre leader du peloton. Irrésistible l'an dernier dans le contre-la-montre de La Planche des Belles Filles qui lui a assuré la victoire dans le Tour, le chef de file de l'équipe UAE affiche une constance impressionnante depuis le début de la saison.

Victoires à l'UAE Tour et à Tirreno-Adriatico, troisième place au Tour du Pays Basque à la suite d'une erreur stratégique de sa formation... Pogacar a rendu une copie quasi-parfaite dans les courses par étapes. Mais il s'est signalé aussi sur les Strade Bianche (7e), sa seule autre course d'un jour avant la Doyenne. Puisqu'il n'avait pu, à cause de la réglementation sanitaire liée au covid-19, prendre part mercredi dernier à la Flèche Wallonne.

Furieux, le Slovène avait compensé par une sortie de plus de 200 kilomètres sur les routes de la Doyenne. Pour aborder, encore plus motivé, ses 259 kilomètres.

AFP

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