Politique

Régionales: le soutien de LREM à Muselier rebat les cartes en Paca

  • Publié le 2 mai 2021 à 14:29
  • Actualisé le 2 mai 2021 à 15:16

Annoncé par le Premier ministre lui-même, le retrait de la liste LREM au profit du président sortant Renaud Muselier rebat les cartes pour les régionales en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, en semant la zizanie à droite, face notamment à un RN conduit par le transfuge LR Thierry Mariani.

Après l'appel "au bon sens" de Renaud Muselier aux Marcheurs jeudi, lors de la première conférence de presse du président de la région Paca en tant que candidat officiel, la réponse ne s'est pas faite attendre: "La majorité présidentielle répond très favorablement" à cette "initiative", a expliqué Jean Castex dans le Journal du Dimanche, en évoquant une fusion des deux listes.

Désignée chef de file des Marcheurs pour les régionales en Paca, la secrétaire d'Etat aux personnes handicapées Sophie Cluzel "et des représentants de la majorité parlementaire vont intégrer le dispositif conduit" par M. Muselier, affirme le Premier ministre. Mme Cluzel a précisé au JDD qu'elle serait candidate dans le Var.

Contacté par l'AFP, M. Muselier a en revanche refusé de confirmer une fusion des listes, se contentant de répéter sa réaction formulée sur Twitter: il "prend acte" et "se félicite" de l'annonce du Premier ministre.

Du coté de l'état major des Républicains, la réaction à été rapide: M. Muselier "ne pourra pas bénéficier de l'investiture LR", a souligné le patron du parti Christian Jacob, en dénonçant dans un communiqué "des petites manoeuvres électorales en Paca": "Le premier tour doit être celui de la clarté et de la fidélité à ses convictions, ses engagements et ses alliés naturels".

- "Poignard dans le dos" -

M. Muselier jeudi avait refusé par avance tout "accord d'appareil" avec LREM. Mais c'est bien ce que lui a proposé le Premier ministre dimanche, en estimant que cette "union" irait même "bien au-delà d'accords d'appareils": "C'est un exemple de la recomposition politique", a insisté M. Castex, en lançant un pavé dans une mare LR très divisée sur cette idée d'une alliance entre les deux partis pour les élections régionales des 20 et 27 juin.

Si en Provence-Alpes-Côte-d'Azur cette alliance est soutenue par le maire de Nice Christian Estrosi, à qui M. Muselier avait succédé à la tête de la région en mai 2017, ou par le maire de Toulon Hubert Falco, elle est clairement refusée par Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes mais également président de la commission nationale d'investiture LR pour ces régionales.

"Ils ont osé l'inacceptable", a dénoncé M. Ciotti dimanche matin sur Twitter, en exprimant "son immense tristesse face à ce coup de poignard dans le dos". "Ce matin je pense à la France qui mérite tellement mieux, ainsi qu'à nos militants et à nos électeurs, trahis dans leurs convictions".

Thierry Mariani, ministre sous le président Sarkozy et désormais chef de file du Rassemblement national pour les régionales en Paca, a appuyé sur ces dissensions au sein des Républicains en saluant sur Twitter les réactions de Nadine Morano ou Guillaume Peltier, vice-président délégué LR, et en se félicitant que "quelques rares personnes (aient) gardé une colonne vertébrale": "Tu as raison cher @G_peltier : s'allier avec #LREM c'est approuver le bilan catastrophique de #Macron".

Selon plusieurs sondages effectués avant cette annonce de dimanche, Thierry Mariani arriverait en tête du premier tour aux régionales mais serait devancé au second par Renaud Muselier. Une étude de l'Ifop mi-avril pour La Tribune et Europe 1 avait cependant suggéré qu'une alliance LR-LREM dès le premier tour permettrait au duo de devancer le RN et de gagner au second, y compris dans l'hypothèse d'une triangulaire avec une union de la gauche et des écologistes.

La gauche devrait se présenter unie au premier tour cette année, mais sans les écologistes, qui menacent toujours de partir seuls en lice. Mais elle n'a pas encore fait connaître sa ou ses têtes de liste. Elle est absente au Conseil régional depuis six ans, suite au retrait entre les deux tours des régionales de 2015 de la liste conduite par Christophe Castaner face à la menace de victoire de la liste FN menée par Marion Maréchal-Le Pen.

AFP

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