Politique

Régionales : LREM et LR toujours dans le brouillard en Paca, Dupond-Moretti candidat au nord

  • Publié le 7 mai 2021 à 22:24
  • Actualisé le 8 mai 2021 à 07:22

Le brouillard persiste en région Paca, où la secrétaire d'Etat LREM Sophie Cluzel maintient sa candidature pour les régionales, remettant la pression sur le LR Renaud Muselier, tandis qu'au nord, Eric Dupond-Moretti a confirmé être candidat sur la liste LREM face à l'ex-LR Xavier Bertrand, également en course pour la présidentielle.

"Les discussions continuent avec Muselier", a assuré une source gouvernementale à l'AFP, après que Sophie Cluzel a, selon cette source, "levé le doute" vendredi matin sur ses intentions.

"Je suis candidate et la majorité présidentielle sera représentée au premier tour", a annoncé, après une semaine de silence, la secrétaire d'État aux Personnes handicapées sur franceinfo, tout en soulignant que sa liste est "toujours d'ouverture" à "toutes les forces démocratiques et progressistes".

Un nouvel appel du pied au président LR sortant de la région Renaud Muselier qui, sous la pression de la direction de son parti, avait finalement refusé mardi tout "accord avec En marche" face à la menace d'une victoire du candidat du Rassemblement national, Thierry Mariani.

La réponse du candidat LR s'est voulue ferme vendredi: "La +re-candidature+ de S. Cluzel, après une semaine de feuilleton interminable, est une logique étroite d'appareil politique !", a-t-il tweeté.

Mais il ajoute: "Je reste fidèle à une logique du rassemblement, avec des personnalités 100% engagées pour Notre région d'abord, autour de notre bilan et notre programme". "Toutes les portes ne sont pas fermées", a indiqué aussi une source LREM, tout en reconnaissant que "les négociations ne sont pas simples".

La brume s'est en revanche levée au nord. Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a mis fin vendredi aux rumeurs, confirmant être candidat sur la liste LREM dans les Hauts-de-France, mais pas tête de liste. La liste LREM est à la traîne selon les sondages face au favori ex-LR Xavier Bertrand, talonné par le RN Sébastien Chenu.

- Estrosi soutient Muselier -

L'annonce dimanche par le Premier ministre Jean Castex lui-même du retrait de la liste LREM de Mme Cluzel au profit de la liste de M. Muselier a eu l'effet d'une bombe chez LR.

Après avoir mis l'investiture de M. Muselier en balance, LR a finalement décidé mardi de lui apporter son "soutien", ayant obtenu l'assurance qu'il n'y aurait ni ministre ni parlementaire LREM sur sa liste.

Le Premier ministre "a reçu une gifle qui, à mon avis, a eu des résonances jusqu'à l'Élysée", se félicitait alors le président de LR Christian Jacob.

Mais l'incendie n'est pas éteint. Dans la foulée, les maires de Toulon Hubert Falco et de Nice Christian Estrosi ont annoncé leur départ de LR, accusé de se recroqueviller sur lui-même. Et le flou reste de mise, à dix jours de la date limite pour le dépôt des listes.

"Je dis à Mme Cluzel que si elle vient pour diviser, elle sera reçue comme une diviseuse, moi je ne serai pas un diviseur, je soutiendrai clairement Renaud Muselier", a déclaré vendredi soir le maire de Nice sur France 3 Paca.

LREM continue aussi de mettre la pression sur LR en se félicitant d' avoir mis le parti de droite devant ses responsabilités, à un an de l'élection présidentielle.

"Les masques sont en train de tomber", a déclaré le délégué général de LREM Stanislas Guerini, saluant sur Radio Classique les décisions de MM. Estrosi et Falco de LR, tandis que d'autres comme Eric Ciotti "filent tout droit avec l'extrême droite".

- "Affligeantes manoeuvres" -

Chez LR, on montre encore les muscles. "Non, monsieur le président, tout le monde n'est pas à vendre", rétorquent vendredi dans une lettre ouverte publiée par Le Figaro sept personnalités du parti, dont l'eurodéputé François-Xavier Bellamy, deux vice-présidents, Olivier Marleix et Virginie Duby-Muller ainsi que le député du Vaucluse Julien Aubert et le maire de Cannes David Lisnard.

Ils dénoncent les "affligeantes manoeuvres politiciennes" d'Emmanuel Macron pour "tenter de faire disparaître la seule alternative possible autre que le RN".

Pendant ce temps, à gauche, l'écologiste Jean-Laurent Felizia a lancé sa campagne en Paca à la tête d'une alliance des forces vertes et "progressistes", avec EELV et le PS, mais sans les Insoumis.

AFP

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