Ouverture aux plus de 50 ans ce lundi

Covid : nouveau coup d'accélérateur sur la vaccination lundi

  • Publié le 9 mai 2021 à 16:00
  • Actualisé le 9 mai 2021 à 17:26

A la veille d'un nouveau coup d'accélérateur sur la vaccination contre le Covid-19, ouverte lundi aux plus de 50 ans, la prudence reste de mise, en raison d'une méfiance persistante vis-à-vis de l'AstraZeneca et d'une situation sanitaire toujours "préoccupante".

Dès lundi, tous les Français âgés de 50 ans et plus pourront se faire vacciner contre le Covid-19, sans condition, soit cinq jours plus tôt qu'initialement prévu par le gouvernement.

A partir de mercredi, les injections seront en outre accessibles aux plus de 18 ans lorsqu'un créneau sera disponible la veille pour le lendemain sur les plateformes de prises de rendez-vous comme Doctolib, afin de ne gâcher aucune dose.

Mais la campagne fait face à plusieurs écueils, notamment la défiance persistante de la population à l'égard du vaccin AstraZeneca, dont seulement 75% des doses reçues ont été injectées, selon des chiffres arrêtés dimanche dernier.

Soucieux d'amplifier la cadence, le Premier ministre Jean Castex a rappelé samedi l'absence de "danger" lié au sérum anglo-suédois pour les plus de 55 ans, auxquels il est réservé après avoir été brièvement suspendu en raison de rares cas d'effets secondaires graves.

- 20 millions -

"Les autorités sont toutes unanimes, en France comme ailleurs", a-t-il souligné, appelant la population se faire "vacciner avec tous les vaccins, en particulier avec l'AstraZeneca".

Au total, l'AstraZeneca a entraîné "30 cas, dont 9 décès" de thromboses rares en France, sur plus de 3.855.000 doses administrées au 29 avril, selon l'Agence française du médicament (ANSM).

Si l'objectif de 30 millions de Français vaccinés à la mi-juin fixé par le gouvernement reste incertain, la barre des 20 millions de personnes ayant reçu au moins une injection mi-mai (contre plus de 17,6 millions actuellement) devrait être atteinte "le 17 mai", estime le patron de Doctolib, Stanislas Niox-Chateau.

Selon lui, "on vaccine désormais à flux tendu" mais "le facteur limitant reste le nombre de doses". Autre frein, la vaccination "deux à trois fois" moindre "les week-ends et les jours fériés", une tendance à combattre à l'approche de plusieurs ponts (Ascension, Pentecôte), insiste le chef d'entreprise, qui appelle également à se "reposer davantage" sur les médecins libéraux et les pharmaciens.

La campagne vaccinale pourrait en outre pâtir des vacances estivales, en raison d'un manque de soignants ou du délai de six à douze semaines prévu entre deux injections selon les vaccins, source de problèmes organisationnels pour certains.

"On parle de cette deuxième dose avec nos patients et avec le ministère", a expliqué au Parisien dimanche le président du syndicat de généralistes MG France, Jacques Battistoni. Lui assure avoir déjà "en moyenne 3 personnes sur 10 qui ne se présentent pas parce qu'elles ont une appréhension, qu'elles ont décalé ou prévu de le faire ailleurs. L'idée, cet été, sera de donner un peu de souplesse" en demandant "aux Français que les changements restent exceptionnels".

D'ici là, le gouvernement entend poursuivre la levée progressive des restrictions sanitaires, avec notamment le 19 mai la réouverture des magasins non essentiels, des lieux culturels et des terrasses.

- Rebond cet été ? -

Il soumettra lundi aux députés son projet de sortie de crise sanitaire, dont certaines dispositions, comme le pass sanitaire, font grincer des dents parmi les parlementaires.

Mais le contexte sanitaire reste tendu, malgré la lente décrue du nombre de patients hospitalisés, notamment dans les services de réanimation (5.005 samedi, contre plus de 6.000 le 26 avril), et la baisse du rythme des décès, tombé à 176 samedi, pour un total de 106.306 morts.

Le nombre de contaminations reste élevé, (20.745 nouveaux cas enregistrés en 24 heures samedi), loin du seuil, finalement jamais atteint, de 5.000, retenu par le gouvernement pour sortir du confinement à la mi-décembre.

Une vingtaine de médecins et chercheurs déplorent ainsi dans une tribune un déconfinement progressif "davantage guidé par des desseins politiques que par un objectif sanitaire", dénonçant les "critères flous" associés à un éventuel retour/maintien des restrictions.

"D'après l'Institut Pasteur, seul un scénario optimiste permettrait d'éviter un rebond épidémique durant l'été", soulignent-ils, rappelant la situation toujours "préoccupante" évoquée le 21 avril par le conseil scientifique.

Et tandis qu'ailleurs dans le monde la pandémie s'aggrave, la France vient d'étendre à sept pays supplémentaires (Turquie, Bangladesh, Sri Lanka, Pakistan, Népal, Emirats arabes unis, Qatar) la quarantaine obligatoire à l'arrivée sur le territoire, déjà en vigueur notamment pour l'Inde et le Brésil.

AFP

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