Justice

Le jockey-vedette Pierre-Charles Boudot mis en examen après une enquête pour viol

  • Publié le 13 mai 2021 à 01:32
  • Actualisé le 13 mai 2021 à 06:56

Déjà visé par une première enquête pour viol, le célèbre jockey français Pierre-Charles Boudot a été mis en examen mercredi, après la plainte d'une deuxième jeune femme qui aurait été victime du même modus operandi, des accusations qu'il "nie catégoriquement".

Vainqueur notamment du Prix de l'Arc de Triomphe en 2019 et sacré jockey de l'année 2020, M. Boudot a été mis en examen pour viol et placé sous le statut de témoin assisté pour subornation de témoin, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte mercredi par le parquet de Senlis à l'issue de 48 heures de garde à vue. Un autre jockey a été, lui, mis en examen pour non dénonciation de crime.

Les faits remonteraient à la nuit du 17 au 18 février à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), en marge d'une réunion hippique, selon le témoignage de la plaignante, une jeune femme majeure "exerçant la profession de cavalière d'entraînement", d'après le communiqué du parquet. Enregistrée à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), la plainte a donné lieu à l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Senlis, le jockey résidant à Chantilly (Oise).

- "Relation consentie" -

"Ma cliente, une femme de 25 ans, s'est rendue à une soirée. Il est fort probable qu'on lui ait fait boire ou inoculé des produits pour annihiler son consentement. Elle a des flashs, de grands trous, des moments où son corps ne répondait plus", avait expliqué lundi à l'AFP son avocate, Me Justine Devred. "Des éléments très nets établissent la culpabilité de M. Boudot. Je ne doutais pas de la mise en examen. Il y avait déjà une première victime, il y en a une deuxième. C'est la même façon de procéder, le même genre de contexte, des jolies filles, des trous noirs, des flashs, très différents de ce qu'elles peuvent connaître dans des soirées où il y a de l'alcool", a-t-elle réagi mercredi, après une confrontation entre sa cliente et le jockey-vedette mardi.

"La détermination de Pierre-Charles Boudot est plus grande que jamais. Il nie catégoriquement les faits", a déclaré à l'AFP son avocate, Me Florence Gaudillière. L'avocate ajoute qu'il "a déposé une plainte pénale avec la conviction que cette nouvelle dénonciation a été orchestrée pour servir de support à la première".

D'après Me Devred, le jockey aurait affirmé avoir eu "une relation parfaitement consentie" avec sa cliente. Sur l'aspect subornation de témoin, Me Devred a assuré que sa cliente n'avait "cessé d'être approchée par des personnes qui lui voulaient soit disant du bien et qui cherchaient à obtenir des informations sur l'état de sa plainte et les témoins qui pouvaient la corroborer".

Elle a en outre pointé la "passivité des personnes qui se trouvaient autour, parce qu'il s'agit du +crack jockey+". Selon elle, Pierre-Charles Boudot "a un comportement de garçon qui ne connait pas le +non+".
M. Boudot, placé sous contrôle judiciaire, est déjà visé par une autre plainte pour viol, qu'il nie également, pour des faits remontant en août 2015 à Deauville. Dans cet autre dossier, il est placé sous le statut de témoin assisté. La plaignante affirme elle aussi avoir été droguée avant d'être violée.

La société France Galop, organisatrice des courses, a indiqué mercredi soir dans un communiqué avoir "prononcé en urgence une mesure conservatoire de suspension immédiate de l'autorisation de monter (de M. Boudot) pour les deux jours à venir" et attendre ses observations pour une décision à plus long terme. La société a également annoncé qu'elle allait se porter partie civile "pour avoir accès au dossier dans le cadre de la protection de l'image des courses".

Triple cravache d'or de plat (2015, 2016, 2020), Pierre-Charles Boudot est considéré comme l'un des meilleurs jockeys au monde. Il a connu une année 2020 très faste, remportant le Grand Prix de Saint-Cloud, le Prix de Diane, le Grand Prix de Paris ou encore aux Etats-Unis la Breeders'Cup Mile et la Breeder's Cup Filly and Mare Turf (jument Audarya).

AFP

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