Il a tiré sur les gendarmes

Dordogne : la chasse à l'homme se poursuit pour retrouver l'ancien militaire lourdement armé

  • Publié le 31 mai 2021 à 06:20
  • Actualisé le 31 mai 2021 à 11:01

La chasse à l'homme engagée dimanche en Dordogne se poursuit ce lundi matin pour retrouver un ancien militaire lourdement armé, recherché après avoir tiré sur des gendarmes appelés pour des violences familiales au Lardin-Saint-Lazare, un village à une trentaine de kilomètres de Sarlat. Le forcené a déjà condamné quatre fois pour violences conjugales

Les GIGN (groupement d'intervention de la gendarmerie nationale) de Toulouse et de Satory, en région parisienne, sont en intervention sur les lieux et plus de 300 gendarmes sont engagés, ainsi que des équipes cynophiles. Deux négociateurs sont par ailleurs sur place. Quatre hélicoptères survolent la zone et travaillent par rotation de deux, a précisé à l'AFP le préfet de Dordogne, Frédéric Périssat.

Selon des sources proches de l'enquête, le suspect est un ancien militaire qui a été dans l'armée de 2011 à 2016. D'origine périgourdine, il a appartenu au régiment d’infanterie de Brive. L'homme, qui a 29 ans, "est lourdement armé...il est sportif et se déplace rapidement", a indiqué à l'AFP Francine Bourra, la maire du Lardin-Saint-Lazare. "On l'a localisé dans un périmètre de 4 à 5 km mais c'est une zone boisée, difficile d'accès", a ajouté Mme Bourra. Selon la magistrate "l'homme est très obstiné".

"Il dispose d'une arme de grande chasse, une arme puissante et qui est effectivement une arme dangereuse", a précisé à la presse le général André Pétillot, commandant de la région de gendarmerie de Nouvelle Aquitaine. Selon une source proche du dossier, il s'agit d'une Winchester de calibre 30-30 qui sert notamment à la chasse au sanglier. "Il avait interdiction de détenir des armes" et "'arme qu'il qu'il utilise actuellement, vraisemblablement, est une arme qui a été obtenue illégalement", a précis" la procureure Solène Belaouar.

"Les forces de gendarmerie essaient de le fixer... le contact a été établi à plusieurs reprises de manière sporadique mais cela s'est ensuivi de coups de feu de l'individu. Chaque fois qu'il y a eu contact il a ouvert le feu", a raconté sur place à la presse le préfet de Dordogne. Selon une source proche du dossier, l'homme a notamment tiré sur un hélicoptère ainsi que sur un blindé du GIGN.

Les gendarmes n'ont pas répliqué, a souligné à l'AFP le préfet, selon qui "il faut résoudre cette situation au mieux, c'est-à-dire sans effusion de sang pour qu'il puisse répondre de ses agissements sans mettre en danger les forces de gendarmerie". Il faut faire preuve de "beaucoup de retenue, de précaution. Ce sera certainement long", a estimé Frédéric Périssat.

- Déjà condamné pour violences conjugales -

Le suspect "avait été incarcéré pour violences conjugales et c'est pour cela qu'il portait un bracelet électronique", a dit à l'AFP la maire du village.

Selon la procureure Solène Belaouar sa première condamnation à six mois d'emprisonnement avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans pour violence sur conjoint a été prononcée par le tribunal de Bergerac le 17 mars 2015. Le 22 février 2017, le tribunal de Périgueux a prononcé à son encontre une peine de  six mois avec sursis avec une obligation de soins.

Le 11 septembre 2017, la même juridiction le condamne  à un an d'emprisonnement avec mandat de dépôt à l'audience. Ce tribunal le juge le 19 février 2021 pour des faits commis en janvier 2021, et le condamne  à 16 mois de prison dont huit avec suris et mise à l'épreuve. Il n'est pas maintenu en détention alors qu'il avait passé quelques semaines en détention provisoire.

Le 3 mai 2021, sa peine de huit mois ferme est aménagée avec l'obligation de porter un bracelet électronique et de ne pas s'approcher de son ex-compagne, mère de ses trois enfants.

- Population confinée -

Le drame a commencé dans la nuit: "Vers minuit, l'homme, ex-concubin d'une jeune femme, se présente à son domicile où il exerce des violences sur le nouvel ami de cette dernière", a expliqué la gendarmerie à l'AFP. "Quand la gendarmerie s’est présentée, l’individu a ouvert le feu sur les véhicules et ensuite il s’est échappé dans une zone boisée à proximité du village", a précisé à l'AFP le préfet Périssat.

Dans sa fuite, le suspect a endommagé gravement deux véhicules de service de la gendarmerie, selon la gendarmerie. Une source proche du dossier précise que son ex-compagne et ses trois enfants sont indemnes, récupérés par la gendarmerie et placés en sécurité.

Le préfet de Dordogne avait invité tôt dimanche matin la population à "rester chez elle enfermée, et à ne pas se déplacer". Les 1.800 habitants du village tiennent compte de cette mise en garde et se sont confinés chez eux. "On sait qu'il est dans le périmètre, qu'il n'est pas loin, c'est une situation très angoissante", a confié à l'AFP une habitante du village où tous les commerces fermés n'ont pas pu profiter de la fête des mères.

Les forces de l'ordre procèdent avec prudence alors qu'il y a quelques mois, en décembre dernier, une affaire comparable avait tourné au drame dans le Puy-de-Dôme : un homme avait abattu trois gendarmes et gravement blessé un quatrième, intervenus pour porter secours à sa compagne, victime de violences conjugales.

www.ipreunion avec l'AFP / redac@ipreunion.com

 

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