Visite présidentielle

Macron prêt à des "décisions difficiles" pour sortir par le haut de la crise Covid

  • Publié le 3 juin 2021 à 17:20
  • Actualisé le 3 juin 2021 à 17:26

Emmanuel Macron, jugeant prématurée la question de sa candidature pour 2022, a prévenu jeudi qu'il allait devoir prendre des "décisions difficiles" pour la sortie de la crise Covid, tout en appelant les Français à "ne pas avoir une vision catastrophiste" de la situation de leur pays.

"Je ne peux pas gérer l'été en pente douce", a déclaré le chef de l'Etat à Martel, au second jour de son déplacement dans le Lot, première étape d'un "tour de France".

A la question: "Serez-vous candidat en 2022?", il a répondu: "c'est trop tôt pour le dire", affirmant sa détermination à "faire les choses jusqu'à la fin". "Je vais devoir prendre des décisions, certaines sur la relance, d'autres difficiles" pour que la dernière année du quinquennat soit "une année utile", a ajouté sans plus de précisions le président. En décembre déjà, il avait dit au média en ligne Brut devoir peut-être "faire des choses dures" qui "rendront impossible" sa candidature.

Tombant la veste, Emmanuel Macron a balayé l'ensemble des grands sujets d'actualité - de la jeunesse à l'écologie en passant par la vaccination - en répondant aux questions de 30 retraités réunis dans la salle des fêtes de Martel, village touristique de 1.700 habitants. Un exercice qui rappelait le "Grand débat" initié en 2019 pour sortir de la crise des "gilets jaunes".

"On doit prendre le pouls du pays même quand on est pas en campagne", a justifié le président, répondant aux critiques de certains opposants qui lui reprochent d'être entré "en mode élection" à l'approche des régionales et à moins d'un an de la présidentielle.

"Il est en campagne. La seule différence entre lui et moi c'est que moi je suis en campagne en respectant les comptes de campagne, lui non", a dénoncé Marine Le Pen, candidate déclarée à l'Elysée, lors d'un déplacement à Saint-Chamond (Loire).

Pour Emmanuel Macron, la période qui s'ouvre est charnière pour ne pas que la France fasse partie "des pays qui vont sortir de la crise en se repliant". Adoptant un ton volontariste, il a appelé en particulier les jeunes à être "collectivement vigilants à ne pas avoir une vision catastrophiste". Car "le moral d'un pays joue aussi sur la façon de voir les choses".

- "Content d'avoir Mbappé" -

Emmanuel Macron n'a pas dévoilé les mesures qu'il compte prendre à l'issue de ce "tour de France". Ainsi, sur une relance de la réforme des retraites, suspendue depuis mars 2020, "je veux voir ce qu'on est prêt à faire collectivement". Mais, comme la France "est déjà un des pays où on travaille le moins par rapport à ses voisins", "à un moment donné la question" du financement des retraites "sera posée à la nation", a-t-il averti.

Il a également défendu son choix de ne pas augmenter les impôts des plus riches. "Est-ce qu'on peut massivement taper les gros (contribuables), idée qu'on adore chez nous? On peut le faire, mais les gros s'en vont!", a-t-il affirmé. "On m'a dit +le Président des riches+, je m'en fous".

Interrogé sur la garantie jeunes universelle, il a déclaré ne pas croire "à l'idée qu'on donne de l'argent sans condition" car "on a des devoirs et des droits". Revenant sur sa formule "premiers de cordée", qui avait fait polémique fin 2017, Emmanuel Macron l'a jugée toujours "pertinente" car si "on doit tous être au même niveau, personne ne montera jamais la falaise". "Il faut bien des gens qui soient au meilleur niveau mondial" et "je suis content d'avoir (le joueur de foot Kilian) Mbappé".

Au cours du débat, il s'est également prononcé pour une "politique d'intégration (des migrants) plus ambitieuse", contre la vaccination obligatoire contre le Covid et pour assouplir le non-cumul des mandats des élus. Il a terminé en s'enflammant contre "la cancel culture", qui "est un drame" et à laquelle il prône "une politique de la reconnaissance".

Après 14 mois en partie confiné à l'Elysée, Emmanuel Macron a pu être rassuré par l'accueil bon enfant qu'il a reçu dans le Lot, même si certains habitants regrettaient l'omniprésence des forces de l'ordre. A sa sortie, il a été interpellé vivement par un homme reprenant un chant des "gilets jaunes" et lui lançant: "tu n'en as plus pour longtemps". Ce déplacement doit se terminer à Cahors par une rencontre avec les élus locaux.

AFP

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1 Commentaires
Jeanbon
Jeanbon
2 ans

Les "décisions difficiles", ce sont encore les classes moyennes qui vont en faire les frais, les autres, les plus riches, ou les plus pauvres seront bien évidemment épargnés.Si, si vous allez bien voir !